Je suis Isabelle MAURER, de Mulhouse. Une femme en situation de précarité depuis bien trop longtemps, mère et grand-mère. Je milite et me bats au quotidien dans mon environnement pour essayer de soulager ceux qui croisent ma route et qui ont besoin d’assistance. Dans cette chronique, je partage avec vous mes activités et mes engagements, mes colères et mes joies, mes idées et mes utopies. Vous verrez peut-être que mes publications sont parfois décalées par rapport à l’actualité car je n’ai pas d’accès aisé à l’informatique ni à internet et je dépends donc de nombreuses bonnes volontés autour de moi. Mais on peut être précaire et s’engager, militer, aider, aimer, s’exprimer, vivre …

Isabelle MAURER est membre d’honneur de l’Archipel des Sans-Voix depuis sa création, avec elle.


Bonjour à Vous mes Archipéliennes et Archipéliens. J’avais besoin de partager quelques pensées avec vous quelques suite à notre rencontre parisienne à l’occasion de l’Université d’Automne des Sans-Voix les 2 & 3 octobre derniers.

Tout d’abord, je veux féliciter toutes celles et ceux qui ont bossé, à tous les niveaux, pour que cette rencontre ait lieue, et encore davante avec cette crise sanitaire qui complique tout. L’an passé, plusieurs dont moi ont dus déclarer forfait pour causes de santé, difficulté de transport, etc …

  • Notre trésorier Michel, hospitalisé : gros bisous à lui
  • Notre ami Olivier qui l’aura été quelques jours après notre évènement : bon rétablissement à lui.
  • Et bien d’autres qui ont eu des empêchement ou honorer d’autres obligations

J’ai à nouveau été épaté par l’organisation : tout roule, même si nous venons tous des 4 coins de France. Comme une petite entreprise, malheureusement la notre connait la crise. Le Covid-19 ce malfaisant aux multiples facettes a encore rajouté son lot de misères supplémentaires , comme si nos fardeaux pouvaient s’étendre à l’infini !

C « foutu Covid » comme je le nomme dans mes conversation familiales, m’a pris mon Dédé, mais aussi Marie, Alain, Jean-Louis, Philippe, Robert, Gilbert, Jean-Jacques, Véronique, Sylvie, Catherine, Michel, Christine, Françoise, Hélène, Sandrine, Maurice, Christian, Marie, Joëlle, Marcel, Julie, MIchèle, Joseph, Brigitte, … Martine. Quel hécatombe ! Arrivé à 28 décès, j’ai arrêté de les compter car ma douleur était trop intense. Il fallait que ça cesse ! Malheureusement ce ne fut pas le cas.

J’ai tant partagé avec tous ceux-là, tant de combats communs, et quelques (petites) victoires. Mais victoires sil y a eue !

Ce qui me restera de tous ces êtres les uns plus beaux que les autres, sera le partage, l’entraide et la vision d’un avenir ensemble. Ils savaient tous et toutes que nos vies ne sont qu’un passage et qu’il faut partager les jours pleins de joies et de soleil.

Florent Pagny dit qu’il faut chanter quand une ou un ami s’en va. Malheureusement, je n’arrive pas encore à les chanter, ils étaient mon ADN. Il est difficile pour moi aujourd’hui de faire sans eux, juste espérer en rendre d’autres heureux.

J’avais besoin de vous écrire ma souffrance car je n’ai trouve ni chez mon pharmacie ni dans l’homéopatie un remède qui atténue mon chagrin.

Dans ce contexte, les « Causeries Publiques » furent intenses, car tous les « causeurs » passionnants et passionnés, les échanges riches en contenus et contenants. Difficultés, tristesses, empathie, énergie, positivité, courage, engagements : tout était là. Anciens et nouveaux réunis, l’Archipel des Sans-Voix est bien là.

Tout n’est pas rose. L’hiver toque à nos portes et le froid va commencer à nous transpercer. A mon retour de Paris, une canalisation de chauffage au gaz s’est rompue. Dans mon RdC, sans double vitrage aux fenêtres et sans la chaleur d’une cave ou d’un vide sanitaire, il faisait plus froid dedans chez moi que dehors dans la rue ! Cherchez l’erreur, les erreurs …

Depuis, je suis « malade comme un chien » et j’ai du annuler tous mes rendez-vous et engagement, dont un déplacement dans les Vosges pour lequel je me réjouissait tellement. Vu mon état de santé ce matin où j’écris ces lignes, la vie n’est malheureusement pas un long fleuve tranquille, mais franchement, parfois elle pourrait être un peu plus sereine … non ?

Je suis à la merci d’une installation moderne de chauffage collectif au gaz, qui me coûte annuellement une fortune vu le prix actuel du gaz qui dépend des fluctuation des cours mondiaux ! Et moi ? et vous ? et nous ?

Etant précaire financièrement, je suis locataire. Ma propriétaire est une personne charmante. De toutes mes locations, c’est bien elle la plus correcte, juste et disponible. Pour mon syndic au contraire, je ne suis qu’un numéro qui n’a pas à venir se plaindre, qui doit payer ne pas faire de vagues et se taire. Qui a froid ? Qui est malade ? Moi !

je me prive de manger et de soins médicaux pour pouvoir, avec mes faibles revenus, payer le gaz et l’électricité. Qui eux, en retour, n’ont aucun respect pour moi. Voilà déjà 13 jours que je claque des dents. Les travaux avancent lentement, mais seront (peut-être) finis pour la fin du mois ! Cherchez l’erreur …

Pourquoi je vous fait part de tout cela ? Pour vous alerter sur notre esclavagisme des temps modernes. La précarité oblige toujours à faire des choix,par défauts, par contraintes. Cela n’est plus acceptable, il parait que l’esclavagisme a été aboli !?

Mais la mauvaise herbe comme moi a la dent dure. « Tout ira mieux demain » comme le chante Daniel Guichard. Donc je n’ai rien à craindre …

Vous tous qui me lisez, prenez bien soin de vous. Chantez, dansez, faites la fête, car nos journées « peau de chagrin » doivent cesser. « Aimons nous vivants ».

Que la vie vous soit douce

Isa l’Alsacienne