Depuis un an, je suis accompagnée par une association absolument extraordinaire : H’UP Grand Est. Elle propose de l’aide aux entrepreneurs en situation de handicap, tant au niveau de la création que de l’accompagnement lors de l’exercice de la fonction.

Samedi 11 décembre 2021, j’ai participé en visio à un événement organisé au « marché Off » de Strasbourg, le marché de Noël éthique et de l’économie solidaire.

Il s’agissait de la « demo night de l’entreprenariat inclusif »

J’ai témoigné avec d’autres entrepreneurs ou futurs entrepreneurs de ce que je prévois de faire. Emilie RUSSO, la référente Grand Est de l’association a, ce soir là, coordonné et présenté l’association. Je vous laisse découvrir ci-dessous le texte que j’ai écrit pour cette occasion.


 Je suis née avec ma future entreprise, pourquoi ? Car mon entreprise ce sera moi.

Moi, et mes astuces de vie, mon expertise du quotidien que je désire transmettre aux personnes en situation de fragilité sociale, ceux qu’on appelle aussi les exclus ou ceux « en marge », mais aussi aux personnes issues de quartiers prioritaires, aux familles monoparentales etc.

J’ai envie de transmettre sous différentes formes ce que j’ai appris de mon quotidien de maman solo, en précarité financière, souffrant d’un handicap.

En février 2013 je me suis retrouvée en centre d’hébergement d’urgence pour des raisons familiales et conjugales. J’ai alors pour ainsi dire tout perdu : maison et situation relativement confortable.

J’ai donc réalisé que je n’avais plus assez de revenus pour me permettre d’acheter des produits d’entretien respectant l’environnement, ni de faire attention à ma peau et à celle de mes fils, ni à notre santé qui ne coûte pas un bras.

J’ai décidé alors, à ce moment de désarroi personnel, de faire des recherches de recettes de produits à faire à la maison avec des ingrédients simples, et j’ai commencé seule à les faire.

Je me suis rendue compte que ce mouvement de « faire », d’imaginer des recettes, de créer et d’utiliser des produits qui me plaisent et qui sont respectueux de moi, de ma famille et de l’environnement était très générateur d’énergies positives nécessaires à ma reconstruction personnelle.

J’ai donc commencé avec l’équipe éducative du centre d’hébergement à imaginer transmettre mes découvertes aux autres personnes hébergées, cela sous forme d’ateliers.

Voilà comment tout a débuté.

Mon expertise personnelle servait à d’autres, m’encourageait à sortir de ma réserve, à créer du lien alors que j’étais en situation de survie et de reconstruction.

J’ai remarqué alors que mes ateliers ne seraient pas juste des moments d’enseignement mais de formidables moyens de générer du lien et de l’échange, et de donner l’envie aux personnes de modifier leur quotidien pour prendre soin d’eux et de leur environnement.

J’ai donc fait partie ensuite d’une série d’ateliers de « soin de soi », en partenariat avec l’équipe de ce centre d’hébergement, avec une esthéticienne, une coach et des éducatrices pour proposer aux femmes victimes de violences diverses de faire un produit personnel (sels de bain et crème pour les mains) et de découvrir ensuite que par la création de ce produit on pouvait se masser, échanger, et que cela avait un rôle quasi thérapeutique.

Ce petit programme fut une réussite. Et j’ai continué d’intervenir dans des associations ou centres culturels de ma ville.

Mes ateliers ont cette vocation de :

  • Transmettre une connaissance simple sur la fabrication d’un produit.
  • Créer du lien social
  • Provoquer chez les personnes l’envie de modifier leurss habitudes vers quelque chose de plus sain et cheminer vers le respect de soi.

 J’ai donc exercé cette activité en bénévolat depuis 2016 !

Pourquoi 2016 ? C’est l’année de mon passage dans l’émission de France 2 d’Olivier Delacroix « dans les yeux d’olivier : précaires la tête haute » où j’ai explique mon parcours.

Cette intervention a la télévision a déclenché l’envie d’un jour devenir ma propre entreprise et de continuer à transmettre à un public non initié, fragilisé par la vie que l’écologie peut être un moyen de faire des économies et de prendre soin de soi.

Après cette expérience télévisuelle j’ai intégré une association qui s’appelle l’Archipel des Sans Voix ou je participe en tant que chroniqueur dans ce journal en ligne adsv.fr

A plusieurs reprises j’ai pu exprimer, que ce à l’oral soit lors des universités d’automne ou par écrit dans cette chronique sous forme d’articles ou de trucs et astuces, ma démarche de vie et mes choix.

En résumé  je suis intervenu donc auprès de personnes en situation de fragilité suite à des violences, dans deux centre socio-culturels avec des ateliers réguliers, et dans une association de lutte contre la précarité.

J’ai dans l’idée de développer les ateliers de façon numérique ensuite, de créer des podcasts, proposer des micro-conférences, de créer un réseau local en utilisant les produits des artisans locaux pour animer mes ateliers.

J’ai l’envie de créer une entreprise solidaire et écologique car j’ai compris que tout est lié.

Développer mes ateliers va aussi permettre de développer l’économie locale.

Mon entreprise faisait partie de mes valeurs : l’économie sociale et solidaire.

Claire HERING, alias Clair’ette (68 – Colmar)

Illustration créée par Michel CATOIRE
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