12/07/2017

Il y a quelque temps, je vous expliquais la magie de la modernité avec les logiciels qui sélectionnent votre CV avant même qu’il soit vu par un être humain digne de ce nom. Des 0 et des 1 qui recherchent les mots-clés, les diplômes et les compétences qui plaisent aux recruteurs bien trop fainéants pour lire eux-mêmes la page que tu as mis pourtant des heures à rédiger…

Mais comme toujours, la riposte s’est organisée afin de rouler dans la farine (c’est l’cas de le dire) les programmes sans âme qui se veulent décideurs ! C’est la technique du « blanc sur blanc ». L’idée est simple… Les demandeurs d’emploi inscrivent en blanc sur leur CV les mots magiques tant recherchés. Le scan (qui est tout de même un peu con) lit ces lettres invisibles et sélectionne la candidature qui arrive ainsi à passer la première barrière pour atterrir sur le bureau du DRH.

Après c’est « advienne que pourra », mais au moins le chômeur peut espérer que son courrier sera estimé par un cerveau et – pourquoi pas, on peut toujours rêver ! – par un cœur.

Eh ben vous savez quoi ? Ça ne fait pas marrer certaines grosses entreprises qui utilisent ce type de logiciels.
Z’ont l’impression, les pauvres chéries, qu’on les prend pour des cons ! Ça les agace, ça les contrarie que ces abrutis que nous sommes, démontrent une source d’intelligence en tentant, surtout, de contrer et de contourner leur inhumanité. Que nous autres, abrutis en titre, sont capables de montrer quelques compétences, sans brandir l’étiquette d’une grande école.

Heureusement, certaines boîtes – c’est l’cas de le dire – commencent à faire machine arrière. De peur de passer à côté de profils « atypiques ». Le grand Google lui-même a abandonné cette procédure.

Se disant (peut-être) qu’à trop vouloir formater, on risque de tout effacer.

(dessin du toujours très bon Gilles Lasserpe)