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Le Covid-19 ou la guerre sur deux fronts

Confinement, déconfinement. Masques, pas masques. On va tester, on ne va pas pourvoir tester tout le monde. Bref… La Terre tourne sur un sujet unique : le coronavirus et ses effets sanitaires. Mais il y aura un lendemain au Covid-19. La question est, a quoi cet avenir ressemblera-t-il ?

Winston Churchill aimait à dire et a raison selon moi : « Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur. ». Cela me semble exact, tant l’histoire a tendance à se répéter inévitablement. Ce que nous vivons actuellement nous semble être une sorte de première universelle. Si je suis d’accord sur le principe que la mise en place de 50% de la population mondiale en confinement est une première, la crise sanitaire ou la maladie qui nous touche n’est en aucun cas une première historique, ou en tout cas une première dans l’histoire dite « moderne ».

En 1918, un virus mortel frappe de plein fouet le monde, c’est la grippe espagnole. Malgré un taux de mortalité de «seulement» 2 à 4 %, il fit des dizaines de millions de morts. On parle ainsi de 25 à 50 millions de morts à la fin de la Première Guerre mondiale. Rien qu’en France, il emporte 165 000 personnes. A la sortie de la Première Guerre mondiale, c’est non seulement une hécatombe humaine, mais également économique. A cette période, le monde connait une crise financière sans précédent. Les Etats sont a l’arrêt et toutes les industries et commerces sont impactés de plein fouet.

Nous pouvons aussi parler du VIH dans les années 1980. Aujourd’hui, 37,8 millions de personnes sont infectées par le VIH dans le monde. Le rapport, intitulé « L’impact du VIH et du sida sur le monde du travail : estimations mondiales », préparé en collaboration avec l’ONUSIDA, a étudié comment l’évolution de l’épidémie de sida et l’essor des thérapies antirétrovirales (ARV) ont impacté la main-d’œuvre mondiale. Il a de la sorte, évalué les conséquences économiques et sociales du VIH sur les travailleurs et leurs familles. Ainsi, le rapport montre que les pertes de revenus imputables au sida, résultant de la mort ou de l’incapacité à travailler s’élevaient à 17 milliards de dollars en 2005 et de 7,2 milliards de dollars en 2020.

Chaque pandémie a incontestablement des répercussions aussi bien sur le social que sur le financier.

La grippe asiatique qui emporta approximativement quatre millions d’individus a travers le monde, amorça les prémices d’une récession. La grippe aviaire eut des retombées économiques importantes. Chaque pandémie a incontestablement des répercussions aussi bien sur le social que sur le financier.

Il sera difficile d’éviter les suppressions d’emplois

Il est difficile de traiter de ce sujet sans frémir pour l’avenir. Il n’y a pas de mots qui puissent édulcorer la situation, donc, autant y aller franco. Selon une étude de l’Organisation internationale du travail, parue mercredi 18 mars, la crise sanitaire est susceptible d’avoir des conséquences sociales plus graves que la crise financière de 2008. Ainsi, ce rapport annonce que la pandémie pourrait coûter entre 5 et jusqu’à 25 millions d’emplois dans le monde.

Pour les sceptiques quant a ce chiffres, on peut malheureusement déjà voir des signes avant-coureurs qui ne démentent en rien cette étude, au contraire. Par exemple, les demandes d’indemnisation chômage ont explosé outre-Atlantique à cause du coronavirus, atteignant un niveau sans précédent historique. Ce sont près de 10 millions de personnes qui se sont inscrites au chômage en deux semaines aux États-Unis. En Espagne, où le taux de chômage était déjà élevé avant que ne frappe la pandémie (13,8%), le nombre de personnes déposant des demandes d’allocations chômage a bondi de 302.265 en mars à 3,54 millions, soit la plus forte hausse mensuelle jamais enregistrée.

En Norvège, le taux de chômage est passé de 2,3 % de la population active à 10,4 % en un mois, un record depuis la seconde guerre mondiale. En Autriche, 163 000 nouveaux inscrits sont venus pointer aux services de l’emploi en dix jours, soit un bond de 40 %. En Suède, sur la seule semaine du 16 au 22 mars, 14 000 salariés ont reçu un préavis de licenciement, contre une moyenne habituelle de 3 000 mensuellement. Bref, le monde est fortement impacté et le calcul des sociétés est simple : certains licencient faute de pouvoir maintenir une activité et les autres pour réduire les coûts en masse salariale.

Et chez nous, cela ne se profile pas vraiment mieux qu’ailleurs. En effet, plus de 20 000 personnes se sont inscrites au Pôle emploi durant la 1ère semaine de confinement. Une des premières entreprises française à être victime du coronavirus a été l’enseigne de chaussures Andrée. Elle a été placée en redressement judiciaire après avoir dû fermer ses magasins et perdu près de quatre millions d’euros en 15 jours. Quelque 600 salariés sont menacés.

Les précaires plus impactés

Le futur bilan de la masse salariale est sans ambigüité. Des milliers de gens vont perdre leur travail. Mais il y a ceux qui n’ont déjà plus d’emplois depuis de nombreuses années. Ces personnes dites précaires, sont plus éloignées des campagnes de prévention, de l’accès aux soins et aux produits de première nécessité (eau, alimentation, produits d’hygiène…). Certains vivent dans des logements insalubres. Beaucoup ont des familles nombreuses. Ainsi, les enfants subissent de façon plus cruelle le confinement et la déscolarisation. La fermeture des écoles les prive pour beaucoup d’un repas gratuit le midi. Nombre de familles n’ont pas internet ou d’ordinateurs, ce qui empêche de suivre les cours en ligne. Ainsi, le manque de nourriture, la carence en activités collective, l’inaccessibilité a de la culture et aux divertissements payants ou gratuits online, accroit encore plus la fragilisation des plus jeunes.

la crise actuelle se répercutera inévitablement sur les plus faibles.

Cette situation est et ne lésinons pas sur les mots, tout simplement dramatique. Elle aura des impacts puisque la crise actuelle se répercutera inévitablement sur les plus faibles. Les inégalités vont fatalement s’aggraver. De plus, à la population de précaires que nous connaissons, se rajoutera de nouvelles « figures ». Des gens qui auront perdu leur partenaire de vie et qui se retrouveront avec des enfants et un seul salaire. Ce qui engendrera inévitablement des soucis supplémentaires étant donné que si on n’arrive déjà pas a juguler la pauvreté avec le nombres de gens précaires dans notre pays, l’ajout de nouvelles personnes en détresse alourdira le dossier.

Alors, certes la CAF a mis en place une aide aux familles en difficulté. Il faut savoir que cette aide est ponctuelle, en raison de l’épidémie de coronavirus. Il ne s’agit nullement d’une nouvelle allocation.

Cette prestation est à demander par les familles précaires à leur Caisse d’Allocations Familiales. Selon les caisses, elle peut concerner : l’achat d’aliments de première nécessité, des frais de transport, une réparation urgente (panne électrique, fuite de gaz, fuite d’eau…), frais de garde supplémentaire pour les enfants…Son montant est à déterminer au cas par cas. Pour la demander, plusieurs possibilités : se rendre sur son espace personnel sur le site de sa Caisse d’Allocations Familiales, se connecter sur l’application mobile ou tout simplement téléphoner. Ne rêvons pas, impossible de trouver une fourchette du montant attribué, aussi, il ne faut pas compter sur plus d’une poignée d’euros. Mais cela est toujours mieux que rien en cette période.

La résilience, c’est l’art de naviguer dans les torrents

Face a ce qui nous attends, et je mets bien tout le monde dans le même bateau puisque nous seront tous impactés par les suites de la pandémie, il faudra savoir être résilient. S’il faut changer de vie, ne pas hésiter. Si vous pouvez déménager à la campagne, faites-le rapidement à la fin du confinement. Si tant est que vous ayez de la famille en province ou des relations qui peuvent vous accueillir. Si vous avez la chance de posséder un jardin, plantez des maintenant des légumes. Adoptez donc quelques poules. Si vous avez un balcon ou une terrasse, planter des légumes n’est pas compliqué et très abordable. Ça a l’air bizarre de conseiller cela, mais quand on sait que pour une famille de quatre personnes, le budget dédié à l’alimentation peut varier entre 400 et 1 000 euros par mois, faire des économies sur les œufs ou des légumes est une vraie stratégie gagnante pour les plus démunis.

Organisez-vous a plusieurs pour faire des courses en ligne de demi-gros. Cela baisse considérablement le cout de la viande ou des produits achetés. Ainsi, a plusieurs, faite une cagnotte et achetez collectivement. La marchandise arrivée, répartissez la équitablement. Cela vous fera faire des économies allant jusqu’à 30%. Pas négligeable. Changez son alimentation est possible, inutile de dépenser trop pour bien manger. Rabattez-vous sur les légumineuses, les salades composées avec des produits de saison. Une bonne soupe et des tartines grillées le soir, avec une compote faite maison en deux minutes ou presque en dessert, vous coutera aux alentours de dix euros pour quatre. N’hésitez pas également à faire les demandes pour bénéficier des banques alimentaires.

Pour ceux qui n’ont pas accès a un ordinateur, faites pression sur votre Maire et représentants territoriaux pour obtenir des anciens ordinateurs de sociétés locales les jetant de toute façon. Avoir un ordinateur aujourd’hui est essentiel que ce soit pour l’éducation des enfants ou les adultes qui peuvent s’informer et faire certaines démarches plus pratiques que sur un portable.

Soyez solidaire les uns des autres. Travaillez votre empathie et votre solidarité.

Soyez solidaire les uns des autres. Travaillez votre empathie et votre solidarité. Il se peut que vous puissiez avoir du temps pour garder l’enfant de la voisine et elle en contrepartie, pourra vous aider avec autre chose. Ne pensez pas forcement rémunération mais plutôt, troc de services.

Soyez positifs. Dites vous que face a certaines personnes qui vont découvrir un nouveau mode de vie, vous avez l’expérience. Misez sur le long terme, ne vous laissez pas abattre. Chaque combat nous aguerrie, avec le temps cela créer en nous une force.

Soyez fort pour vous et votre famille, la suite dépend de cela !

Maria (IdF)

Illustration-titre : ChW – « Chemin en tunnel, obscur, mais qui mène à la Lumière »

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