On ne devient pas précaire par gaieté de cœur, la précarité n’est pas un métier.

On rentre dans la précarité suite à des soucis de santé, suite à une enfance difficile et compliquée, suite à une perte d’emploi, suite à un divorce, suite à la perte de son logement ou pas de logement du tout.

Dans ce pays, quand on veut s’en sortir, on met des bâtons dans les roues des personnes, par des lourdeurs administratives, par des critères de plus en plus nombreux, par des demandes répétées dont la majorité restent sans réponses ou se soldent par des refus.

Et tristement, suite à la crise sanitaire de 2020 et de cette année, la précarité progresse encore et toujours. Elle frappe à n’importe quel âge, elle touche là où vous ne l’attendez pas.

Pour s’en sortir si tu n’as pas un esprit combatif, tu t’enfonces, tu en fais un quotidien, tu finis même à baisser les bras.

La précarité peut toucher tout le monde, sans exception. Avec la crise, on a vu des personnes qui voulaient travailler perdre leur emploi, des artisans et des chefs d’entreprises fermer boutique.

Les demandeurs d’emplois jeunes et seniors ont plus en plus du mal à trouver un emploi permettant de vivre avec dignité.

Un demandeur d’emploi est un confiné toute l’année. Nous devons sans cesse rendre des comptes de notre recherche d’emploi, mais la réciproque n’est pas toujours vraie. Pour la plupart des administrations nous sommes devenus des numéros, des matricules, des identifiants et bientôt on sera des QR CODE, des passeports pour se déplacer dans notre pays ou accéder à des lieux publiques.

La précarité n’est pas un métier, n’est pas une fatalité, n’est pas une maladie. C’est le résultat d’un système de société qu’il faut changer et améliorer. Si rien n’est fait, nous irons tous « droit dans le mur » et cela risque de faire très mal socialement, relationnellement, écologiquement.

Michel CATOIRE