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 » Ça fait un bail « 

Chouette, ça commence à fuiter – j’ai pas dit ruisseler – côté propositions pour les pauvres que nous sommes.

Enfin non, en l’occurrence, celle-ci est uniquement à destination des jeunes. Mais c’est un début. Une catégorie de losers après l’autre et les vaches seront bien gardées !

Alors voyons de quoi il s’agit… Tadam : Le bail à durée limitée.

Après l’open-bar pour les CDD ou les CDI de chantier, la vision jupitérienne proposera dès l’automne la mise en place d’un bail entre 3 et 12 mois pour les jeunes précaires. Ceux qui ne trouvent pas à se loger parce qu’ils n’ont que des contrats de travail limités. Un genre de concept de foyer de jeunes travailleurs mais à la sauce « start-up nation ».

Le pire, c’est qu’il ne nous a pas pris en traître, le gamin de l’Elysée : c’était une de ses promesses de campagne.

Le propriétaire, comme le patron, a toujours un peu peur de s’engager dans une relation durable. On comprend son angoisse. Maintenant les deux seront raccords. Travail limité, logement limité. Entre les deux, même plus besoin de défaire tes cartons ! Au pire, un gros sac à dos et un duvet suffiront. Il est vrai que le jeune, il s’en fout de se construire une vie, d’avoir un conjoint ou un hamster. L’objectif est qu’il bosse et qu’il puisse traverser le pays de long en large sans être bloqué par toutes ces conneries de baux. Pas comme si on pouvait donner une dédite et se barrer trois mois après. Alors sans doute que cela peut dépanner les saisonniers. Mais je pense que les proprios qui ont des biens à la mer ou à la montagne, préfèrent quand même louer aux touristes. C’est plus rentable.

Cela dit, pour en revenir à notre bail précaire – heu pardon, limité – on n’imagine pas une seconde que les propriétaires, comme les patrons, puissent abuser de ce genre de mesures. Non ? Ah bon.

Sinon, vous savez quoi ? Moi aussi j’ai des idées. Une, surtout : baisser le prix des bagnoles. Le rapport ? Ben faire comme aux Etats-Unis et permettre à un grand nombre de travailleurs pauvres et précaires d’avoir un logement adapté à leurs besoins. Mobile, pratique, fonctionnelle, la voiture cumule nombre d’avantages. Pas de caution, pas de risque d’expulsion, un coffre pour le réchaud et les vêtements avec l’allume-cigare pour recharger le portable qui sert à consulter les annonces de boulot en intérim. Suffirait juste d’encastrer un frigo dans la boite à gants et le tour serait joué !

Voilà… Là au moins, c’est disruptif comme proposition.

Les politiciens sont vraiment trop timorés. Donnez-nous les moyens de travailler !

De toute façon on n’aura bientôt plus les moyens de vivre.

(dessin de Charb qui nous manque)

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