Laissez moi vous conter l’histoire d’un enfant dans la « nouvelle école » d’Attal. Appelons le Vincent. Vincent n’est pas Gabriel. Il n’est pas né dans une famille très riche, il ne va pas dans l’école très privé très chère Alsacienne.

Vincent va à l’école, la nôtre.

L’école c’est pas facile pour lui, à la maison c’est pas toujours drôle. Alors Vincent travaille comme il peut. Le CP c’était bien ils étaient très peu, il ne comprend pas pourquoi on est 24 cette année. La maîtresse ne peut pas l’aider comme avant.

A la maison papa rentre tard du travail, maman ne sait pas vraiment l’aider parce qu’elle et l’école c’était pas très facile non plus. Alors Vincent travaille seul.

Son copain Lucien de l’école, lui sa maman elle l’aide, et quand maman n’est pas là, il a une nounou qui l’aide.

Vincent traverse l’école primaire tant bien que mal, il a sans doute une dyslexie mais il n’y a pas d’orthophoniste dans le coin. Et puis, avec 24 élèves, les instituteurs n’ont pas eu le temps de se pencher sur ses difficultés, il n’était pas le plus mauvais.

Il passe à travers.

Arrivé au collège, il est perdu très vite. Les résultats des évaluations d’entrée en 6eme ne sont pas bons, il ira dans le groupes des nuls. Les professeurs ne l’appellent pas comme ça mais il le sait bien, ça se voit.

Dans le groupe des nuls en maths et en français, Vincent y reste toute l’année. Quelques uns de ses camarades ont fait des aller-retour mais les autres groupes vont trop vite, ils n’arrivent pas à raccrocher.

Fin de l’année, Vincent redouble. Il s’y attendait. Ses parents ne sont pas contre. Lui est triste de voir ses copains partir, surtout Lucien qui l’aidait beaucoup dans les autres cours. Lucien lui est resté dans le groupe des forts. Lui quand il comprend pas, son papa l’aide.

Le collège est douloureux pour lui, bien sûr on s’est moqué du groupe des nuls, mais, c’est surtout dans le regard des profs que c’est dur : C’est son groupe le plus bruyant, le plus indiscipliné. Dans son groupe, tout le monde a une vie pas drôle à la maison.

En 3eme, il n’a pas son brevet, comme beaucoup d’élèves du groupe des nuls. Le taux de réussite est passé à 70% de toute façon. Ses parents veulent qu’il aille en lycée pro, lui il veut bien aussi, alors comme il n’a pas été turbulent, il est accepté en prépa lycée.

Le lycée n’est pas a coté, et il n’y a pas de place en internat alors le matin c’est papa ou matin qui l’emmènent. Il est fatigué. Sa classe est difficile, tous les autres élèvent viennent des groupes de nuls. Vincent se demande pourquoi il est encore là.

Vincent n’aime plus l’école, ça fait 5ans qu’il est dans le groupe des nuls et cette année dans la classe des nuls. Il en a marre de se lever tôt et de rentrer tard. Ses parents l’engueulent parce qu’il ne veut plus se lever le matin.

Vincent a fini sa prépa lycée. Mais il n’aime plus l’école. Il ne veut plus y aller. L’an prochain il doit faire sa rentrée en seconde pro, mais l’école n’est plus obligatoire alors il se demande si il va pas aller travailler l’année prochaine. Il trouvera un boulot, pour être tranquille et plus passer ses journées sur une chaise et parce qu’il en a marre d’être avec les nuls.

Lucien, lui, va rentre en prépa pour être ingénieur, comme son papa.

Cette « fiction » j’en ai plein mes classes. Et encore, là Vincent n’a pas subit de violences sexuelles (160 000 enfant par an), personne n’a perdu son travail, ses parents ne sont pas violents l’un envers l’autre, ni malades, ni décédés, ni alcooliques, ni dépendant aux jeux etc …

Ce que fait Attal, avec ses groupes c’est de mettre ensemble les enfants qui ont la vie la plus difficile, sans mettre un centime pour les aider à s’en sortir.

Une condamnation à l’échec. Un rempart infranchissable. Une violence sans précédent. Tout ça caché derrières des mensonges.

Signé : un CPE d’campagne

A suivre sur X (ex Twitter) @CPEDeCampagne


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