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Quelques mots banals qui éclairent mes nuits !

Dans les premières heures de la crise, le gouvernement a pris la mesure du danger économique et pris des mesures volontaristes. La priorité aura donc été de protéger non seulement les collectifs de richesses et de compétences, mais également les revenus d’un grand nombre de ménages des effets immédiats de la crise sanitaire et par conséquence économique qui se présentait.

Mais, car il y a toujours un mais, au détriment de pans entiers de la population tout particulièrement exposée aux conséquences immédiates d’un confinement. Les fameux invisibles auxquels j’appartiens et qui sont toujours ceux que l’on ignore, de fait.

La raison qui m’est est opposé est toujours la même depuis plus d’un demi-siècle. Le système de protection sociale français assure une “démarchandisation“ partielle du travail. C’est vrai une partie significative, pour ne pas dire totale en ce qui me concerne, n’est pas strictement dépendante de l’emploi – allocations familiales, RSA – et ces dispositifs agissent comme autant de stabilisateurs qui permettent de dissocier le revenu des ménages des fluctuations économiques.

Du coup l’État s’est substitué à une économie à l’arrêt en prenant en charge l’essentiel de la rémunération des salariés. Mais pour les autres ? Pour celles et ceux qui comme moi ne travaillent plus, sont à la retraite ou connaissent des situations de handicap. Pour nous, personne n’a apporté une réponse sociale.

Et pourtant, nous les Allocataires du RSA, nous aurions bien besoin d’une parole claire, forte et surtout explicative. Je vous rappelle que le montant des droits au RSA est fixé à des montants trop faibles pour vivre et ce dans le but de ne pas “désinciter“ – grande évolution avec le RMI – au travail. En temps normal, je suis contraint à un travail quotidien intense pour trouver des ressources complémentaires – travail informel pour ne pas dire au noir, échanges de services, recherche permanente de quelques heures qui pourraient compléter mon revenu.

les arbitrages devenus impossibles

Mais avec le confinement contraint la situation n’est pas tenable car incompatible avec cette injonction sanitaire du “restez chez vous “. Conséquence immédiate de la fermeture des cantines scolaires comme celles des marchés, entre autres, c’est tout simplement l’aggravation d’une situation compliqué pour les 2 millions de foyers au RSA. S’approvisionner, payer son loyer, se soigner, se confiner dans des logements déjà inadaptés en situation normale s’expriment, silencieusement, dans des souffrances quotidiennes, dans la peur des parents de ne jamais pouvoir remonter la pente quand on est au fond du trou et dans les arbitrages devenus impossibles entre les dépenses toutes nécessaires.

Préoccupé par la crise économique et l’urgence sanitaire, nos dirigeants ne se rendent pas compte, je me demande même – à ce point – si ce n’est pas une attitude délibérée de leurs parts, donc ne se rendent pas compte de l’exposition des familles modestes que sont les nôtres.

En effet on chiffre le covid-19 à 200.000 morts, pendant que le paludisme tue 450.000 personnes, le sida et la tuberculose c’est 1,3 millions et que penser des 3 millions de morts dans des accidents de la route… Cette façon de présenter la maladie à l’aune des morts est biaisée et la litanie macabre qui nous est dispensée par les médias, heure par heure, est anxiogène.

De là à ce que je me demande si ce n’est pas une stratégie délibérée de la part de nos dirigeants. Faire travailler, coûte que coûte, les travailleurs pauvres, un maximum de travailleurs pauvres en les mettant à la disposition d’entreprises et même de ménages aisés, n’est-ce pas la meilleure façon pour eux de bénéficier d’une main d’œuvre bon marché et donc qu’ils puissent continuer à s’enrichir ?

e, Aïe, voilà que je réagis comme un “salaud de pauvres“ , un sale complotiste …  

Alain (Grenoble)

Illustration-titre : ChW – « Chemin en tunnel, obscur, mais qui mène à la Lumière »

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