Le 28 Août 2008 est la date de mon dernier vrac en parapente sur la chaine des Puys. S’en suivi un héliportage au CHRU Gabriel Montpied de Clermont-Ferrand pour l’ostéosynthèse de mon fémur gauche double fracturé.
En salle de réveil après cette intervention, j’ai signalé pour la première fois la présence d’un symptôme oculaire dans mon œil droit.
Au cours de cette intervention chirurgicale, j’ai énormément saigné (dommage si vous êtes à table …).
J’ai même sûrement dû perdre du sang bien avant, même si la fracture n’était pas ouverte. En effet, bien qu’arrivant en urgence, j’ai du attendre plus de quatre heures dans les couloirs du CHRU pour je ne sais quelles raisons, avant d’être admis au bloc opératoire. Il ne faut pas quatre heures pour réaliser le scan total qu’on administre à toutes les personnes arrivées en urgence, victime d’une importante chute verticale présumée.
Pour ceux qui ne verraient pas de quoi il peut être potentiellement question, qu’ils se souviennent de ce qui est arrivé à ce pauvre jeune randonneur français qui, en Italie cet été, a chutté d’une falaise. On ne l’a retrouvé que plusieurs jours après, mort depuis longtemps affirmèrent les médecins qui eurent à l’examiner. Ruptures des artères fémorales et fractures ouvertes. Il n’a heureusement pas du souffrir longtemps. En quelques minutes, c’est réglé ! Ma façon de le raconter peut paraître froide, mais n’est que statistique.
Bref, j’ai signalé le symptôme oculaire. Au lieu de me faire examiner par les ophtalmologues tous présents à poste cinq étages au-dessus, on m’envoya en orthopédie !
On argua par la suite que je ne pouvais pas être montré aux ophtalmologues parce que je saignais. Je ne vois pas très bien pourquoi me montrer aux ophtalmos aurait aggravé mes saignements, au contraire, ne pas l’avoir fait est un refus manifeste du principe de précaution, un refus de l’obligation de moyens et de soins. De plus, je ne vois pas non plus ce qui pouvait empêcher les ophtalmos de descendre, eux !
Pendant 83 heures, je restais donc sans aucun soins ophtalmologiques bien qu’à chaque fois qu’un soignant pénétrait dans ma chambre, je réitérais ma demande d’examen, considérant l’expansion galopante du symptôme.
Rien n’y fit .
Plus de trois jours et trois nuits sans soins, sans examens !
Quatre-vingt-trois heures plus tard, au réveil du premier Septembre, j’étais définitivement et irrémédiablement aveugle .
Là, brusquement, l’hôpital s’agita. Trop tard, largement et criminellement trop tard.
Les experts qui se succédèrent dans cette affaire ont été dignes des plus grands moments de l’histoire des chapeaux pointus.
Le premier déclara sans tiquer que 83 heures sans soins, 83 heures à laisser pourrir les champs d’investigations cliniques, était parfaitement conforme aux règles de l’art.
Un second expert, neuro-ophtalmologue de son état, le seul franc et honnète dans cette affaire, déclara que j’avais été victime d’un syndrome de bas débit au détours de l’intervention chirurgicale, et que là résidait la cause de l’ischémie des nerfs optiques qui me conduisit à l’irrémédiable cécité .
Le troisième déclara qu’il était en parfait accord avec son collègue précédent, mais ceci dit, quatre lignes plus bas et dans le même texte, il balaya tout d’un revers de main pour affirmer que finalement il préférait émettre l’hypothèse que j’étais porteur d’une anomalie congénitale et que c’était là la véritable raison de ma cécité. Bien sûr, il en conclut que partant de là, je n’ouvrais pas droit à la solidarité nationale.
Non non , je n’exprimerai pas ici ce que je pense de ce …. , mais bon !
Dans une revue médicale internationale spécialisée en anesthésie, les spécialistes de la discipline ont établi que la cécité était une conséquence connue des intervention chirurgicales orthopédiques sous anesthésies générales. Ils ont quantifié, traduit en statistique et publié ces résultats.
Bien sûr, le dernier expert le savait. Mais faire condamner l’ETAT français en ternissant l’image de marque d’un C H R U de la République était largement supérieur à ce que sa fidélité à son serment hypocrite pouvait endurer.
L’obligation de soins dans les hôpitaux de France est un principe fondamental .
En France et en Europe , la législation place le Principe avant le droit . Je vous laisse y réfléchir .
De plus, la loi KOUCHNER stipule que dans le cas d’accident médical ou d’affection iatrogène comme c’est le cas indiscutablement, qu’ils soient fautifs ou non, le patient ouvre pleinement droit à la solidarité nationale.
Je demande à ceux qui me liront de considérer cela comme une pétition, un appel à l’aide, et de bien vouloir le manifester en la signant ou commentant, avec la colère et l’indignation que de tels procédés leur inspirent.
Chacun peut également me joindre par mail à l’adresse suivante : jpbus48@orange.fr Merci.
Jean Paul BUSSI (Bourg en Bresse)
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