La précarité source de créativité ? Je m’explique : oui, je suis une maman précaire socialement parlant si on définit cela en termes de revenus, strictement.

Je touche actuellement l’ASS (allocation spécifique de solidarité), comme revenu de base.

Mais j’ai compris depuis 2013 que mon  salut viendrait de ma capacité à être créatrice de ma vie !

En 2012, je ne marchais plus, j’étais malade, affaiblie et j’étais en train de perdre ma maison, j’étais en pleine séparation et deux petits en bas âge ! Honnêtement ce n’était pas gagné et j’ai frôlé la mort de près.

La mort psychique qui entraîne une mort physique longue et insidieuse.

J’ai peu à peu remonté chaque barreau de l’échelle et j’ai réalisé que pour m’en sortir il fallait user de créativité. Imaginer comment faire du troc, savoir s’habiller avec trois fois rien, réparer des meubles trouvés à la poubelle, faire à manger avec des ingrédients limités et sains.

Depuis le printemps de cette année et pendant de longs mois je n’ai eu aucun revenu de base à cause d’une erreur de Pôle emploi et la Caf ! (de juin à novembre 2019 …)

J’ai appris alors à encore plus sortir de ma zone de confort. Vous me direz « il faut travailler !! Et vous vous en sortirez« . Et bien non, c’est bien plus compliqué que cela ! Mes enfants étaient en situation compliquée et j’ai du les scolariser à la maison quelques mois. Et puis je souffre encore de séquelles des soucis de santé qui mont touchés en 2011.

J’avoue : j’ai ressenti un moment de flottement et d’angoisse en me disant comment je vais réagir et surtout m’occuper de mes deux enfants.

Je ne suis pas difficile, je demande juste à vivre avec le minimum vital et faire à manger à mes enfants.

J’ai réussi à mener ma barque coûte que coûte. Demandez à mes enfants comment on vit ! Eux sont fiers de leur « maman oiseau » qui les conduit vers leur vie, sans trop se plaindre et surtout qui trouve des astuces.

J’ai développé aussi un sens de l’organisation et acquis une rapidité d’exécution des tâches. Le fait d’avoir tout à gérer m’oblige à ne pas perdre de temps en futilité et mobiliser mon énergie sur l’essentiel.

De même, dans mes relations j’ai appris à faire du tri et à ne plus trop accorder d’importance aux petites  histoires entre personnes. Je n’ai pas de temps pour cela.

La précarité m’enseigne, aussi, à être humble et reconnaissante. A être très heureuse de recevoir un cadeau, la main tendue de mes amis ou famille. Et à mon tour à donner beaucoup.

Au final mon compte bancaire est toujours vide mais celui du cœur est bien rempli.

Clair’ette (68 – Colmar)

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