Cette 3e édition de l’Université d’Automne des Sans-Voix les 3 & 4 octobre 2020 a été particulière, le contexte général nous ayant amené à en simplifier le déroulé.

Bouteille à moitié vide ? ou bouteille à moitié pleine ?

La crise sanitaire et les incertitudes qui planaient sur notre organisation nous avaient incité à mettre en place une inscription préalable (via la billetterie gratuite du site Helloasso) afin d’anticiper l’aspect matériel de l’accueil des participants et du public, en particulier pour les « Causeries Publiques » programmées le samedi après-midi. Nous étions sereins car le résultat de cette billetterie nous annonçait davantage de présence que l’an dernier ! Heureuse surprise, malgré un contexte particulièrement défavorable : des défections dues au Covid dans nos propres rangs, des multiples et très réels soucis de santé des uns et des autres, l’incertitude qui a régné jusqu’au dernier moment sur l’organisation de l’évènement lui-même du fait des restrictions sanitaires sans cesse revues à la hausse pour Paris, etc …

Bouteille à moitié vide ? Oui, peut-être peut-on le voir ainsi, puisque au final 50% des préinscrits n’ont pas fait le déplacement. Eternel questionnement sur la valeur d’un engagement, sur le sens donné à une inscription en ligne (qui peut empêcher une autre personne de venir si le nombre des places est limité), sur le respect dû à tout organisateur d’un évènement quel qu’il soit. S’inscrire, puis ne pas venir, c’est tellement banal et en même temps plutôt symptomatique de notre époque.

Bouteille à moitié pleine ? Assurément ! Et fort bien remplie.

L’Assemblée Générale statutaire qui remplaçait celle reportée le 29 mars dernier pour cause de confinement, s’est déroulée le samedi en fin de matinée, en toute simplicité. Elle a permis d’acter administrativement ce qui devait l’être.

Puis les CAUSERIES PUBLIQUES du samedi après-midi ont pris toute leur place. Un évènement annuel qu’organise l’association pour DONNER LA PAROLE à celles et ceux qui veulent la prendre, à celles et ceux qui ont des choses à dire, à celles et ceux qui veulent sortir de leurs cercles de diffusion habituels, sans condition préalable ni filtre d’aucune sorte.

De 14h00 à plus de 19h30, ces « causeries publiques 2020 » ont tenues leurs promesses. 5 interventions pour 7 intervenants, pour 5 histoires particulières, certaines individuelles, d’autres collectives.


Edson et Abdoul de Strasbourg, soutenus par Marie de la Fondation de France, ont lancés les causeries en nous racontant leur parcours individuels, mais surtout l’histoire de l’Hôtel de la Rue à Strasbourg, un squat qu’ils ont ouvert en toute illégalité en juillet 2019, et qui va devenir un lieux d’hébergement, de vie et de culture pérenne grâce à une convention en cours de négociation avec la nouvelle municipalité strasbourgeoise. A suivre, assurément.

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Puis Elina Dumont de Paris a évoqué son parcours de vie et ses engagements actuels. Mise à la rue le jour de ses 18 ans comme tant d’enfants pris en charge par la DAS (prise en charge qui s’arrête brutalement à leur majorité), elle a vécu 27 années à la rue. Depuis qu’elle est parvenue à en sortir, elle n’oublie rien et elle milite activement dans des associations et auprès des décideurs publics (Région Idf, Ville de Paris, …) pour essayer de faire bouger les lignes et de trouver des solutions de fonds pour les personnes sans toit.

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Claire de Colmar, maman solo de 2 pré-ados qui l’ont accompagnés à Paris, nous a expliqué comment le confinement de ce début d’année, avec ses contraintes et ses conséquences pratiques sur la vie d’une petite cellule familiale en précarité, l’a conduite à faire de nouveaux choix de vie pour elle et ses enfants, pour s’épanouir ensemble malgré (ou peut-être grâce ?) à cette période trouble remplie d’injonctions contradictoires permanentes. Une question de survie et de dignité …

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Pierre-Louis de Grenoble tenait, lui, à poser la question de la légitimité des travailleurs pauvres et des PARSA (Personnes Allocataires du RSA) à prendre des responsabilités, à lancer des initiatives et à les assumer sur le long terme. Une thématique qui a suscité de nombreux échanges avec les présents.

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Christophe, sur les routes de France en vélo depuis le mois d’Août avec comme seul viatique son chien et toutes ses affaires dans une remorque, a évoqué son parcours et son choix de larguer les amarres pour aller en vélo à la rencontre de la France des petites villes, là où la fraternité, l’entraide et la solidarités sont des actes et non seulement des mots. Par cette démarche, il veut mettre la lumière sur toutes les petites association ou structures informelles qui, partout sur le territoire, font de l’humain le centre de leurs préoccupations.

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Une très belle après-midi en présence de Tania de Montaigne qui nous a fait la joie de nous rejoindre, et de Katia Lamardelle, directrice de l’ENS (Ecole Normale Sociale de Paris) qui nous accueillait une nouvelle fois dans ses locaux. De nombreux échanges, parfois vifs mais toujours respectueux des autres, ont permis à chacun d’exprimer ses convictions ou ses expériences, forcément différentes de ceux des autres. Mais c’est de cette confrontation amicale qu’émergent des prises de consciences et le désir de se relier davantage pour réfléchir et AGIR ENSEMBLE, pour tenter de redonner à notre monde l’humanité qu’il délaisse par trop.

 Au final une « bouteille » débordante, avec des participants qui ont eu du mal à se séparer, et une vérité une fois de plus démontrée : PRENDRE LA PAROLE libère les énergies.

Toutes ces interventions seront mises en ligne sur la chaine YouTube de l’Archipel des Sans-Voix (et bien sûr sur ce journal) … dès que les disponibilités bénévoles des uns et des autres auront permis d’effectuer les montages vidéos nécessaires à cela.

 

 

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