Christophe Cywinski habitait Sarrebourg, en Moselle. Il a tout abandonné pour un défi qu’il s’est lancé : partir en vélo avec pour seuls viatiques son chien et tous ses « biens » dans sa remorque, pour faire un Tour de France destiné à mettre en avant les associations. Il appelle ça le VDIS : le Voyage à Durée Indéterminée Solidaire. Il a « lâché les amarres » le 22 août 2020. Cette chronique lui est dédiée pour qu’il puisse y partager avec le plus grand nombre ce qu’il a envie. Vous pouvez aussi le suivre sur sa page Facebook : Les roues du coeur

27 septembre 2020

Après la traversée de la Moselle, je suis arrivé par les petites routes et chemins forestiers dans les Vosges. Une région splendide avec des paysages magnifiques.

Le principe est que tout ce qui monte redescend. Eh ben non …! Pas dans les Vosges, en vélo ça grimpe tout le temps ! Je découvre le canal de l’Est et ses écluses malheureusement fermées et abandonnées.

On sent tout de suite une mentalité généreuse. Les personnes s’arrêtent systématiquement pour m’offrir de l’aide. A chaque demandes d’infos, on m’offre le café.

Arrivé par hasard à Uzemain, la gérante de la ferme auberge « Les 7 pêcheurs » me propose spontanément un bout de terrain où planter la tente et m’offre le dîner et le petit déjeuner (pain, munster et gelée de mûres …) dans son restaurant . Une auberge familiale ou le père de 90 ans, paysan, est toujours en activité. La mère aide aux fourneaux. Une ancienne ferme de 1832 transformée. Une cuisine délicieuse avec des produits de la ferme. Un partage des histoires et anecdotes de la région, des passionnés. Ils souffrent de la crise sanitaire faute de touristes hollandais, belges ou allemands. N’hésitez pas à y aller, vous passerez un bon moment (il y a des chambres d’hôtes).

Petite halte le lendemain sur le canal où on m’offre 4 kg de pommes … La nature vosgienne est magnifique et nous transporte dans un autre monde. Arrivée sur Vesoul, charmante ville, également connue par la chanson de Jacques Brel écrite en 1968.

Cette rencontre met encore une fois en évidence les failles du système actuel.

Rencontre avec un quarantenaire, Edouard, et son velo avec une charette bricolée et toute sa vie dessus. Généreusement il m’offre un croissant récupéré et m’explique ses difficultés. Dur de récupérer quelques invendus, peur d’appeler le 115 et de se retrouver en dortoir ou peut circuler le covid. Il ne comprend pas pourquoi les associations caritatives du coin demandent autant de papiers que de toute façon il n’a plus, alors il n’y va pas et préfère se priver de repas.Cette rencontre met encore une fois en évidence les failles du système actuel. Appel au 115, pas de tel … prendre rdv dans 5 jours ?? Comment manger en attendant ? Pas de douches, tous les WC publics et points d’eau fermés. Sa seule question fut : comment je vais survivre jusqu’à demain ?

Christophe Cywinski

depuis son « Voyage à Durée Indéterminée Solidaire »