Je suis Isabelle MAURER, de Mulhouse. Une femme en situation de précarité depuis bien trop longtemps, mère et grand-mère. Je milite et me bats au quotidien dans mon environnement pour essayer de soulager ceux qui croisent ma route et qui ont besoin d’assistance. Dans cette chronique, je partage avec vous mes activités et mes engagements, mes colères et mes joies, mes idées et mes utopies. On peut être précaire et s’engager, militer, aider, aimer, vivre …
« Hommage à mon Dédé »
« Dédé », alias André Barnoin, est décédé à Mulhouse le 26 mars 2020 à Mulhouse, emporté par le Covid-19
Il m’a fallu du temps et il m’en faudra encore beaucoup pour comprendre que nos routes se sont arrêtées là.
Je ne t’ai jamais écrit de ton vivant et je m’en veux terriblement. Je resterai avec tous mes regrets, infinie détresse.
Tu as été pour moi et pour tous les miens, simultanément l’Abbé Pierre, Coluche, Diana, Mère Térésa, Martin Luther King, Mandela, Gandhi. Eh oui, tu as été tous ces personnages-là à toi tout seul mon Dédé.
Grâce à toi j’ai milité, j’ai appris, je suis devenue meilleure chaque jour que Dieu m’a donné à vivre jusqu’à présent. Combien de détresses, de dossiers inextricables, de situations d’extrême urgence avons-nous résolu tous les deux avec toute l’équipe du MNCP de Mulhouse (Mouvement National des Chômeurs et Précaires) et le soutien de celle de la Maison de la Citoyenneté Mondiale avec leur réseau de relations, de soutiens et de citoyens bienveillants.
Nous avons fait ensemble « pour le mieux vivre ensemble », tout simplement.
Nous avons bien souvent pris des coups, de toute part y compris des institutions qui ne comprenaient pas notre acharnement à aider les plus démunis, les plus perdus de la Vie.
Car nous savions, toi, moi et tous nos aidants, que les injustices étaient toujours grandissantes et non en voie d’extinction, que le bon sens et la bienveillance étaient aux abonnés absents. Pire encore, cette nouvelle « ère du clic » qui produit misère et pauvreté encore plus vite qu’à Peugeot où ils fabriquent de jolies voitures … pour QUI ? pour QUOI ? Le saurons-nous jamais ?
Te dire que rien ne sera plus pareil dans mon engagement bénévole. 32 ans déjà de « bons et loyaux services » (j’ose l’espérer). Que je me sens lasse, et vieille sans toi. J’aurai encore tellement à apprendre et à partager.
J’espérais fêter avec toi et tous les miens le Revenu Universel Inconditionnel et Individuel de la vie à la mort pour chacun de nous. Ton brutal départ est un « Coup de canif » dans notre contrat de bénévoles engagés au quotidien. Le Coronavirus, cette sale bête malfaisante comme le dit mon frère, t’a emporté loin de nous.
Sache que JE et NOUS ne t’oublierons jamais.
Tu resteras pour moi présent dans les paroles de chansons :
- « La tendresse », par Bourvil
- « Faudra leur dire », par Francis Cabrel
- « Je sais pas vous … », par Claudio Capéo
« Aujourd’hui, je suis malade » comme le chante Serge Lama, mais demain grâce à l’apaisement de mon chagrin et à la vie qui reprendra ses droits, je dirai encore et toujours comme tu me l’as appris
- « Aimons-nous vivants », par François Valéry
- « Faut leur dire je t’aime pendant qu’il est encore temps », par Frédéric François
Au revoir mon Dédé, cela ne peut être qu’un au revoir, jamais un adieu. Même Julio Iglesias te le dirait.
Je t’embrasse très très fort où que tu sois. J’aimerai te savoir enfin apaisé. J’aimerai tant de choses pour toi mon Dédé, « toute la beauté » de la chanson de Daniel Guichard j’aimerai.
Toi tu aimais le dessin, nous aimions également tes dessins.
Moi j’aimais les chansons à texte.
Quelle sacré équipe …
A TOI, à Nous Tous
Que le bonheur nous inonde, enfin.
Salut mon Ami… Salut mon Dédé
Isa l’Alsacienne
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