Cérémonie d’hommage à André BARNOIN, alias Dédé, archipélien de coeur emporté par le COVID en mars 2020
A l’appel de la Famille de Dédé, nous avons participé le 15 mai à une cérémonie assez émouvante en présence des membres de sa famille, de son épouse, de ses fils, frères et sœurs. Il y avait également des militants engagés dans diverses organisations syndicales politiques (de gauche évidemment) et citoyennes.
Nous étions nombreux à témoigner de notre attachement à ce militant totalement atypique à contre-courant en quelque sorte ; il était pour nous une référence. Isabelle nous a d’ailleurs rappelé dans des termes émouvants ce que fut pour elle “son” Dédé. Ses caricatures mais aussi ses prises de parole étaient cinglantes. Il était engagé avec d’autres pour des valeurs universelles qu’on appelle : liberté égalité fraternité en y ajoutant un mot magique qui s’appelle solidarité, et notamment la solidarité avec les plus démunis les plus exclus d’une société qui ne cesse d’amasser, de capitaliser de préserver de se protéger. Une société dont les uns semblent être obsédés par le pouvoir et la richesse, alors que d’autres vivent dans la pénurie et l’exclusion. Pour toutes ces raisons, son départ nous a fait très mal.
Et pourtant quand je constate par exemple comment fonctionne aujourd’hui notre groupe de chômeurs à Mulhouse, quand je participe à des rencontres où il est question de justice sociale, quand j’entends les voix des sans-voix, des sans travail, des sans revenus qui se lèvent, je prends conscience que ce qu’il a réalisé tout au long de la vie a en quelque sorte débordé en nous.
Voilà d’ailleurs pourquoi j’affirme haut et fort que Dédé est toujours là parmi nous et je reste persuadé que, dans la mesure où nous resterons fidèles aux valeurs qu’il a défendues et que nous vivrons pleinement la vie et le bonheur d’être ensemble, que alors nous donnerons du sens à notre existence. Eh bien notre camarade restera présent au-delà de sa mort, car la vie et la mort sont intimement liés.
Roger Winterhalter