Alain Guezou, président co-fondateur de l’association RSA38 (Recherche pour des Solution d’Avenir en Isère) rechausse ses sandales de marche et remet son sac sur le dos en ce mois d’Août 2020, pour rejoindre Paris à pied, au départ de Grenoble. Sa démarche se veut militante pour sensibiliser au sort des plus démunis et aux incohérences kafkaïennes auxquelles ils sont soumis tous les jours. RSA38 et l’Archipel des Sans-Voix agissent de concert pour porter ces voix trop inaudibles et impliquer davantage les populations aidées dans les décisions et mises en oeuvre des politiques sociales.
Alain partage sur ce journal ce que sa pérégrination lui inspire, au gré de ses humeurs et des moyens de communication disponibles. Ses principales étapes sont Grenoble (départ) – Cluny – Vezelay – Auxerre – Sens – Paris (arrivée)
- Etapes 10 à 12 (12 Août) : Le Creusot (71) > Vezelay (89) > Lac Sauvin (89)
Bonjour !!!
Nous sommes donc le mercredi 12 août 2020 et je fais étape ce soir dans un lieu qui se dénomme Lac Sauvin. Mais n’y a pas de lac et donc pas d’eau ! Et moi qui ai mis cette destination sur mon trajet afin de pouvoir goûter aux joies de la fraîcheur de l’eau sur ma peau en cette période de grosse chaleur. Arrivant de Vézelay directement il me reste la douche…
Vézelay et cette prière de Saint Augustin : « Beauté, je t’ai aimé bien tard ! Tu étais au-dedans de moi quand j’étais au-dehors, et c’est dehors que je te cherchais…« . J’ai pleuré hier soir pendant les Vêpres auxquelles j’ai assisté dans la basilique. La voix des sœurs et des frères franciscains, ordre mineur qui vit dans la pauvreté, m’ont bouleversé et émus aux larmes peut être parce que la marche libère des contraintes d’identité et donc il ne m’était plus nécessaire de soutenir le poids de mon statut, de mes fardeaux.
On ne joue pas de rôle sur le chemin car personne ne vous regarde. On est anonyme, inconnu et je crois que depuis mon départ je me suis mis en congé de toutes sollicitations diverses et variées, pour juste m’abandonner et me mettre en apesanteur et retrouver du souffle.
Et hier soir, à l’image de Stevenson, j’ai compris que je m’étais mis à marcher juste pour emploie de marcher.
A bientôt
Alain