Nous exigeons des contacts humains

Monsieur le Président,

Monsieur le Directeur,

Mesdames et messieurs salariés et membre du Conseil d’Administration

de la CAISSE D’ALLOCATIONS FAMILIALES DE MULHOUSE

Nous sommes des citoyen-nes allocataires ou solidaires des droits sociaux minimums pour tous. Des personnes engagées dans divers mouvements tels que le groupe chômeurs et précaires de la Maison de la Citoyenneté Mondiale affiliée au MNCP (Mouvement National des Chômeurs et Précaires), à AU68, au DAL, à Droit et Pauvreté, à RSA Grand Est, à l’Archipel des Sans-Voix.

Nous nous adressons à vous pour vous demander tout simplement de nous écouter, afin de mieux nous comprendre et de nous respecter, dans un climat de confiance et non de méfiance permanente.

N’ayant que rarement l’occasion de vous rencontrer pour pouvoir vous exposer nos soucis quotidiens, nous constatons que votre administration de service public est souvent un système inhumain, une machine administrative guère à l’écoute des questions et des besoins des citoyen-nes. Et face à cette barrière d’incompréhension et en l’absence d’un véritable dialogue, nous avons pris la décision de faire entendre la voix de celles et ceux qui journellement subissent des décisions souvent sans appel et avec des conséquences graves et dégradantes.

N’oublions pas, n’oubliez pas que le logement, le revenu, la santé, l’éducation, la culture, sont des droits fondamentaux. En fait nous ne demandons pas la charité, mais bien le droit au respect, au droit de vivre.

Ces quelques dénonciations et revendications qui vont suivre constituent autant de cris de désespoir et de révolte. Mesdames et Messieurs, éteignez un instant votre ordinateur et votre téléphone portable et .. écoutez-nous :

  • Nous vous demandons d’écouter nos cris de détresse, pour mieux nous comprendre et pouvoir répondre à nos revendications légitimes
  • Nous refusons d’être les victimes de vos machines informatiques infernales.
  • Nous exigeons des contacts humains.
  • Nous refusons les contrôles permanents et dégradants.
  • Nous demandons de pouvoir bénéficier de l’aide de personnes pour nous faciliter les démarches afin de pouvoir accéder à nos droits.
  • Nous exigeons le respect des personnes et refusons d’être les victimes d’un climat de suspiscion permanente.
  • Nous ne sommes pas des fraudeurs, mais des citoyen-nes en difficulté.
  • Ne vous contentez pas de vous pencher sur notre sort, mais mettez-vous à notre hauteur.
  • Nous demandons que le service public respecte le Code des Relations entre le Public et les Administrations, et notamment l’obligation de traitement des dossiers dans la considération des personnes.
  • Nous dénonçons les baisses voire suppressions des APL depuis le début de la réforme du 1er janvier du mode de calcul alors que les revenus des personnes ou familles n’ont pas changé.
  • En cas de révision des droits nous dénonçons la suppression des allocations pouvant durer plusieurs mois avant leur rétablissement.
  • Nous dénonçons le fait qu’un allocataire sur trois ne touche pas le RSA. Cela est inadmissible et devrait être automatique. En revanche nous exigeons de la CAF une allocation minimum d’existence équivalente au moins au seuil de pauvreté pour pouvoir vivre, et non survivre.
  • Nous dénonçons le fait que tout recours par un allocataire au médiateur de la CAF est interdit.
  • Choqués par votre slogan : La CAF 100% numérique, nous dénonçons la fracture numérique qui empêchent beaucoup d’allocataires de régler les problèmes administratifs.

Pour toutes ces raisons nous manifesterons le mardi 29 juin à 14h devant votre établissement public.

Voilà ce que nous tenons à vous transmettre à notre manière, de la rue en quelque sorte et après avoir participé sans résultat concret à des rencontres à l’initiative de AU68. Nous avons été déçus de votre absence d’écoute et vos non-réponses à nos questionnements.

Alors est-il illusoire d’oser imaginer qu’au lieu d’envoyer les forces de l’ordre pour nous dégager de votre vue, vous veniez nous rejoindre dans la rue, pour discuter, pour répondre à notre interpellation et engager enfin un dialogue constructif.

C’est dans cet espoir que nous vous saluons avec humanité, avec citoyenneté.

Lettre signée par l’ensemble des associations citées.