Un mouvement a fait irruption dans l’espace public. Il pose des questions qui ont conduit à ce que le Parti au pouvoir ouvre des espaces de paroles, qu’il ne souhaitait pas au départ.

Il est constitué essentiellement de cette partie de la société qui partage la conviction démagogique du cancer de l’assistanat et de la présomption de fraude dans le champ social, découvre, à ses dépens, comment est en réalité traitée la protestation sociale.

Il comporte des silences parce qu’il comporte des absences : les pauvres, les travailleurs pauvres, les précaires grands ou non, les indigents, les miséreux, les indigents, les quartiers populaires, le Précariat, les sans-voix et autres inaudibles.

Ces personnes se taisent et regardent.

On parle d’un Grenelle social.

Si la volonté est d’assurer la présence du Précariat pour qu’il reste dans l’espace du débat public (il y était entré par effraction par une mobilisation surprise et improbable entre décembre 1997 et mars 1998) et en finir de l’usurpation et de l’accaparement de leur place et de leurs réflexions par des organismes type ATD-Quart Monde, branche caritative du MEDEF, il doit être présent en tant que tel, ni strapontin ni tutelle façon Conseil National de Lutte contre l’Exclusion (CNLE) tel des animaux tenus en laisse, citoyens de fait privés de leurs droits politiques.

Le programme porté pourrait partir de la base indiquée ci-dessous :

Mesures « conditions de vie »

  • TVA 0 ou 5,5% pour les produits de première nécessité (alimentation, produits d’hygiène, produits de santé)
  • Distinguer les situations de précarité (travailleurs pauvres,…)
  • Eviter les discriminations de fait liées à des effets de seuil, de conditions d’accès, de catégories définies, de mesures ou de dispositifs
  • Création d’une carte qui évite l’accumulation des attestations sur le modèle de la carte lycéenne ou étudiante
  • Mesures « fiscalité« 

Les personnes au RSA déclarent leurs revenus 5 fois par an, les chômeurs 13 fois par an.

  • TEOM, taxe carburants,… : financement de la transition pour les personnes en dessous ou aux alentours du seuil de pauvreté et du salaire médian
  • Précarité énergétique, accès aux solutions sobres
  • Changer les critères des tarifications sociales : passer du quotient familial au « reste pour vivre » calculé sur les revenus de la personne et non du foyer
  • Passer du raisonnement foyer fiscal : foyer familial à situation individuelle
  • Mesures « démocratiques – démocratie sociale »

Les personnes en situation de précarités sont les seuls citoyens, avec les enfants à l’école maternelle et les personnes détenues à ne pas avoir de représentants désignés par leurs pairs dans les instances qui les concernent.

  • Présence obligatoire dans les instances qui décident de l’évolution de la situation des personnes concernées, aux différents niveaux territoriaux (local, régional, national, européen)
  • Reconnaissance officielle du statut de partenaire social pour les organisations dont les personnes concernées se dotent ; critères : gouvernance, nombre de membres, actions, activités, représentations,…
  • (Pôle Emploi, Mission Locale Jeunesse, Maison pour l’Emploi, CPAM, CAF, bailleurs sociaux, instances des EPCI traitant des questions de travail, d’insertion, de logement, d’hébergement, de santé, de mobilité,…)
  • Mesures « Activité-emploi-travail »
  • Une partie des financements liés aux politiques sociales est attribuée aux projets portés par des personnes concernées. Critères : initiative, gouvernance, public destinataire de l’activité,…
  • Valorisation de l’engagement civique des personnes par le dispositif Validation des Acquis de l’Expérience (VAE).

Pierre Louis SERERO (38 – Grenoble)