Ion Zion est une mère de famille, célibataire, avec quatre enfants. Elle a beaucoup voyagé et vécu un peu partout. La cité, la Martinique, les favelas. Polyglotte et nourrie de nombreuses cultures, elle aime les gens et a envie de partager. Ion Zion a aussi connu des hauts et beaucoup de bas. Et en ce moment, c’est la galère. Le dessin, elle l’a appris « comme ça » : « J’ai su dessiner avant de savoir écrire et j’ai toujours communiqué par le dessin ». Pour Ion Zion, le dessin est comme un exutoire, un moyen de « vivre mieux » et de « dire les choses ». « Je ne dessine pas pour rien, chaque dessin est un cheminement ». A travers cette chronique, Ion Zion nous fait découvrir ses univers et ce qu’elle a à dire : « l’autre côté du décor dans les îles françaises, la justice qui est faite pour les riches, une société qui nous tient par la peur …«
J’ai écrit parce que même quand on survit à la pauvreté, à l’isolement, à la détresse, et qu’on commence à s’en sortir , qu’on entrevoit la lumière au bout du tunnel, même si elle est grosse comme une tête d’épingle; dedans, à l’intérieur de nous on reste abîmé.
Chemin faisant, le temps aidant , on sait qu’on devra se reconstruire : réapprendre à faire confiance, ne plus avoir peur de l’inconnu, de demain……
Mais oublier c’est compliqué, alors un jour on réalise que toutes ces blessures font partie de nous, on devra faire avec …. malgré tout. De Sphinx de pierre froid et impassible, impénétrable, il faut devenir comme une porcelaine réparée : un Kintsugi ou porcelaine réparée avec des jointures en or.
Aujourd’hui je suis un Sphinx … Demain je serais réparée avec l’or de l’amitié, des sourires, de l’espoir, des moments partagés … la vraie vie quoi.
Je vous embrasse tous
Le Sphinx
- J’ai vu tellement de choses que vous ne pouvez pas imaginer.
- Des soleils verts, des lunes rouges à travers des fumées bleutées.
- J’ai parlé aux anges, le Diable en mains, j’ai même pas tremblé.
- Des déserts d’ennui ,des foules bariolées dans la moiteur des nuits d’été.
- J’ai tellement aimé, j’ai même pas regretté
- J’ai cru tellement de vérités perdues,
- Je ne suis rien ni personne.
- Je suis comme des larmes dans la pluie
- J’ai vu tellement de choses que vous ne voulez pas imaginer.
- Des zombies errants marchant sur des mers d’aiguilles d’acier.
- J’ai parlé aux rois dans mes hivers glacés, j’ai même pas tremblé.
- Des toits brûlants, des étoiles pâles, ivre de liberté, fumées bleutées.
- J’ai tellement regretté, j’sais même plus aimer
- J’ai vu tellement de vérités, perdue.
- Je n’ai rien ni personne.
- Je n’ai que mes larmes noyées par la pluie
ION ZION (à retrouver aussi sur Facebook)