Suivez la page FB de Fabienne : « Le Journal pagailleux de Fabienne Desseux @journaldunechomeuse

En juillet 2016, j’ai été licenciée économique de la minuscule radio locale qui m’employait ici, chez moi, à Nevers. Durant 18 mois, je vous ai parlé de mon chômage. Le mien, pas celui du voisin.
Encore que.
Un livre est né de ces chroniques en 2017 puis un second en avril 2019. Depuis, je ne suis pas sortie d’affaire mais j’ai traversé la rue pour trouver une licorne à deux têtes. J’écris maintenant d’autres bouquins. Accessoirement, je râle, je grogne, je maugrée. Je donne mon avis même si on ne me le demande pas. .

ADSV.fr > Un regard lucide et décalé, toujours d’une rare pertinence sur le quotidien de tant d’entre nous. A lire pour s’informer, se détendre, rire (parfois jaune), et réfléchir.

Baisser de rideau …

(dessin de Man dessin de presse caricatures )

J’ai ouvert cette page il y a bientôt quatre ans. Je n’en attendais rien et j’ignorais qu’elle allait changer ma vie. Durant longtemps, j ai causé avec humeur (bonne ou mauvaise) de mon chômage. Jusqu’à la sortie de mon premier livre « Virée ! » qui reprenait une bonne partie des chroniques publiées ici.

passer du petit succès virtuel à un intérêt pour mon travail et à mes livres est difficile

Puis j’ai démarré mon second bouquin, « Traits engagés – les dessinateurs de presse parlent de leur métier ». Je m’éloignais de mon nombril, largement répandu dans ce journal, et ouvrait le champ des possibles tout en continuant de publier des chroniques. Avec l’idée que cette page, qui semblait plaire, pourrait être un potentiel soutien professionnel. Mes 500 ou 600 textes partagés avec sincérité depuis 2016 ont souvent été bien accueillis. Mais passer de ce petit succès virtuel à un intérêt pour mon travail et à mes livres est difficile. D’autant plus en cette période agitée.

On le sait : la vitrine et l’arrière-boutique sont deux mondes bien distincts, il n’y a que les gogos pour y croire. Même si j’ai ici de véritables soutiens que je ne peux que remercier. Depuis quelque temps, je réalise qu’écrire ces chroniques revient à faire tourner un fond de commerce. Pour garder cette putain de visibilité, pour courir après de potentiels « j’aime » qui deviendraient d’hypothétiques acheteurs. « Traits engagés » a eu bonne presse. De L’Humanité au Canard enchaîné en passant par Charlie Hebdo et quelques autres. Mais cela n’est pas suffisant. Comme cette page n’est pas suffisante.

J’ignore si j’écrirais de nouveaux livres. Le dernier projet, démarré il y a plus de deux ans, vient de repartir au fond d’un tiroir faute d’éditeur intéressé par un sujet de niche. Comme « Traits engagés » était une niche malgré les 4 millions de « Je suis Charlie » dans la rue en janvier 2015. Une niche que j’ai rétrécie en choisissant scrupuleusement les 14 dessinateurs qui témoignent dans le livre. Parce que j’ai commis des crimes de lèse-majesté au regard d’amateurs de dessin de presse. En ne choisissant pas les dessinateurs qu’ils kiffent et en interrogeant des qu’ils ne peuvent pas blairer.

Dans mon bouquin, il y a Aurel, Babouse, Berth, Besse, Faujour, Gorce, Goubelle, Gros, Jiho, Kak, Nawak, Pancho, Soulcié et Urbs.

Sauf qu’il y a toujours quelqu’un qui n’aime pas Aurel, Babouse, Berth, Besse, Faujour, Gorce, Goubelle, Gros, Jiho, Kak, Nawak, Pancho, Soulcié ou Urbs.

Il aurait peut-être fallu que j’écrive le bouquin que voulaient lire les gens pour étayer leurs certitudes et trouver ainsi une plus large audience. Mais c’est un élément parmi d’autres, je ne vais pas me cacher derrière mon petit doigt. Malgré tout, ma « littérature » n’est pas morte et des rencontres en médiathèques auront sans doute lieu à la rentrée prochaine.

je vais baisser en partie le rideau de ce journal

Cette page m’a fait vibrer. J’ai mené à bien des idées folles. Grâce à elle, j’ai fait des rencontres essentielles, des gens selon mon cœur. Il est même possible que j’y ai trouvé de véritables amis. Mais comme j’ai l’habitude de scier la branche sur laquelle je suis assise – et alors que le monde déconfine – je vais baisser en partie le rideau de ce journal. Car comme je vous l’ai dit, je ne veux pas en faire un fond de commerce ni un marché de dupes. Ce qu’il va devenir si je n’y prends garde.

Si ça intéresse (et si j’en ai) je passerais donner des nouvelles de temps en temps.

En attendant, bises du coude et ne lâchez rien !
(c’est d’ailleurs pas ce que je fais, malgré les apparences)

Fabienne D.

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A BIENTÔT …

1 COMMENTAIRE

  1. Nous sommes bien tristes de ce « baisser (partiel ?) de rideau » annoncé. Merci Fabienne de nous avoir prodigué quelques premiers conseils lors d’un passage à Nevers quand ce journal n’en était qu’au stade de projet, de nous avoir ensuite accompagné depuis son lancement en octobre 2017 en y publiant quelques-unes de tes chroniques. Tes chroniques de ce monde « ouf » nous manqueront … mais nous sommes certains que tu n’as pas dit ton dernier mot ! A très vite donc …

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