Voici le message plein d’espoir d’Iriska, la quarantaine, pourtant de nouveau à la recherche d’un emploi.

Une vie commence toujours avec des rêves, des affinités, des « tout est possible », un bloc d’argile à modeler. Mais on ne démarre pas tous du même endroit. Forces ou faiblesses : l’éducation, l’environnement, la culture vont être de la partie et se chargent parfois de brouiller les cartes, un labyrinthe se forme et on se retrouve perdu. Comme dans un bateau sans gouvernail et sans boussole, on tâtonne, on s’essaie, on tombe et retombe sur le même caillou, la même impasse. On peut alors chercher son chemin très longtemps…

C’est ce qui m’est arrivé car ce que je cherche est un trésor, celui qui me permettrait de donner le meilleur de moi-même. Aussi, j’accueille chaque seconde comme une porte qui pourrait s’ouvrir, un Eurêka !

Parfois des ouvertures se présentent, je me dis :Je ne sais pas encore vraiment qui je suis mais ce que je sais, ou crois savoir, c’est que je peux aider, soutenir, éveiller, porter l’autre moi-même à révéler la petite pépite qui brille au fond de lui, tant je l’ai cherchée moi-même.

Une petite voix intérieure ne cesse de me harceler.

Ça ne suffit pas, le manque de précision me laisse dans le flou et la petite voix intérieure ne cesse de me harceler :Crois-tu vraiment avoir les capacités de ce que tu évoques ? Si tel était le cas, tu n’en serais pas là ! Peut-être qu’au fond tu ne veux rien faire, tu ne veux pas travailler, tu ne veux pas te donner les moyens d’avancer, tu ne supportes pas l’effort ! Tu t’es boycottée à chaque fois pour rester en errance mais tu restes à la même place, handicapée par ton désir de liberté.

Voilà ce que j’entends bien souvent au fond de moi et je finis par y croire par fatigue. D’ailleurs la société le confirme, il y a trop de parasites, de gens qui ne servent à rien, ce sont eux le chômage, la dette de la France ! Chassons-les ! Alors je me cache car je me sens coupable de ne pas avoir su ou voulu trouver ma place, c’est une dette énorme que d’avoir une vie sans savoir quoi en faire, parce qu’une vie ça se mérite, ça se paye.

Ce sont les moments de pluie.

Quand le soleil revient, au hasard d’un instant de beauté gratuite, je deviens arc-en-ciel et je développe l’enthousiasme des nouveaux départs. Sac à dos, gourde et bâton, je reprends le chemin du bitume, je laisse l’espérance m’envahir, j’emmagasine cette énergie, pleine de gratitude pour la poésie, l’amour, la légèreté, l’humour.

Tout s’ouvre…

Iriska