Le 3 février dernier, l’Archipel des Sans-Voix s’est transformé pendant une journée en Luciole, pour participer aux 3èmes Rencontres du Pouvoir d’Agir.
Sur l’impulsion d’Aequitaz, les volontaires des 4 coins de la France et de Belgique (!) se sont rassemblés pour se confronter aux Nuits qui nous entourent (ce qui ne nous convient pas dans la société) et essayer de les éclairer de toutes les Lueurs possibles (la force du collectif et des initiatives de toute part).
Une journée ponctuée de poésie, de créativité en tous sens, et d’énergie positive, qu’on vous raconte en 2 volets :

1er volet : les Lucioles à l’oeuvre – compte-rendu d’un vol de nuit
2e volet : interviews croisées de plusieurs Lucioles


2e VOLET : interviews croisées de plusieurs Lucioles

Une journée entière à butiner, échanger, confronter, ça en fait des rencontres ! Voici un aperçu de cette journée à travers le regard de plusieurs Lucioles rencontrées.

ADSV  : Pourquoi avoir choisi de venir passer cette journée aux Rencontres Pouvoir d’Agir ?

« Je suis curieuse et déterminée à développer mes propres compétences afin de mieux les mettre au service de l’Autre. J’y ai participé parce que je suis convaincue que nouer des liens avec d’autres acteurs du monde associatif me permettra d’augmenter ma capacité d’agir envers l’Autre grâce à notre complémentarité. Je suis persuadée que toutes ces passerelles ainsi créées peuvent permettre à l’Autre de reprendre confiance en lui, enfin reconnu,  et de se mettre en mouvement. »
« Au Secours Catholique, nous avons décidé de prendre le renforcement du pouvoir d’agir comme un des axes de notre stratégie. Nous avions déjà investi les formes participatives mais là, nous passons à un autre niveau, le partage du « pouvoir », le renforcement du « pouvoir » et du pouvoir d’action. Nous croyons dans les capacités des personnes en précarité à exercer pleinement leur citoyenneté. Aujourd’hui, elles sont citoyennes mais ne peuvent l’exercer pleinement. Renforcer leur pouvoir d’agir, c’est servir la démocratie, et donc leur donner du pouvoir pour en être partie prenante seule et en groupe. Je suis venue à cette journée pour voir d’autres organisation se saisir de cette manière d’être et de faire, de ce que cela produit, de ce que cela change et permet de changer. »
« Je suis venue écouter les nombreuses initiatives ou idées qui permettent d’espérer vivre dans une société plus juste. »
« Il est important pour moi d’être entourée de professionnels et je pense que le réseau est primordial quand on a décidé de travailler avec l’humain. Je savais qu’en participant à cette journée ça allait être une journée enrichissante et bienveillante. Et ça n’a pas loupé : c’était une journée intergénérationnelle et voir tout ce beau monde qui oeuvre quotidiennement pour et avec les autres m’a fait du bien. On se sent moins seul, moins isolé et ça redonne de l’espoir pour l’avenir. »


ADSV :
Une lueur à garder pour éclairer les nuits ?

L’hiver dernier, avec quelques bénévoles, nous avons  voulu  créer une activité différente : nous ne mettrions plus nos compétences aux services des personnes accueillies, mais nous développerions d’autres compétences au sein d’une même équipe composée de personnes accueillies et de bénévoles. Le jardin du Foyer s’y prêtait, alors nous avons lancé l’idée de recréer cet espace vert et les travaux ont commencé. Tout est à faire, mais notre détermination est bien présente, l’équipe s’étoffe et pour chacun(e) d’entre nous, c’est un beau challenge. Contre toute attente, cette troisième rencontre nationale m’a permis de rencontrer LE jardinier qui  permettra que notre rêve devienne réalité !
« C’est la dynamique de la journée qui m’a vraiment illuminé. Nous avons renforcé collectivement ce jour-là notre pouvoir d’agir. J’ai découvert des acteurs que je ne connaissais pas, des structures comme « Démocratie ouverte » et d’autres qui se mobilisent pour l’exercice de la citoyenneté de tous. « 
« J’ai été très intéressée… par toutes les idées lancées ! Mais si j’en retiendrais deux : la création d’un réseau de praticiens solidaires en médecine alternative ; et la réflexion sur comment créer des espaces où les personnes qui ont des idées, des envies puissent rencontrer les personnes qui sont concernées par une situation de vulnérabilité pour co-construire ensemble des projets. »
« Je suis actuellement en train de travailler sur la construction d’un espace d’accueil et d’écoute émancipateur sur Bobigny, une structure qui accompagnerait des jeunes filles de QPV [Quartier prioritaire de la politique de la ville] âgées de 12 à 25 ans à devenir « Femme ». Depuis cette journée je fais beaucoup de recherches sur la  problématique de la précarité. Cumuler les fractures sociales et économiques sont des sujets à étudier en profondeur avant de se lancer dans la création d’un tel dispositif. Du coup cette journée a enrichit mon diagnostic. »


ADSV : Un mot sur/pour les « Sans-Voix » ?

« Acquérir la confiance de l’Autre est un long, souvent très long, chemin à parcourir. Ce long chemin, parfois, permet à ce que l’Autre reprenne confiance en lui et c’est à partir de ce moment qu’il lui sera peut-être possible de développer sa capacité à agir. Ce sentiment de confiance en soi, socle fondateur de la capacité à agir, est primordial et cela concerne aussi bien les bénévoles que les personnes accueillies. »

« Les sans-voix n’ont pas vocation à le rester. L’archipel est un beau lieu et support pour prendre la parole. Prendre la parole, c’est oser la rencontre avec soi-même, on se découvre dans ce que l’on peut dire, la rencontre avec les autres. C’est sortir de ces 4 murs donc ce n’est pas toujours facile car cela demande du courage. Pour prendre parole, il faut de la confiance et cela se construit dans le temps. Dans tous les cas, sortir de soi pour aller à la rencontre est une aventure dont on revient changé. C’est porteur de lien dans un monde qui est parfois rude. »

« J’aimerais tellement entendre plus les « sans-voix »…. ».
« Le Journal des Sans-Voix est un bel outil que je relaierais car il est important de porter la voix des « sans-voix ». Merci pour votre travail !

L’Archipel des Sans-Voix remercie Patricia, Laetitia, Sandrine et Claude pour leurs contributions !

Et découvrez le récit de cette journée des Lucioles dans notre 1er volet.

Liens utiles :

www.foyerdegrenelle.org

www.enqueteprotectionsociale.org

www.secours-catholique.org

www.facebook.com/zonzonnn/

 

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