Appel au Président de la République et à la Ministre du Logement : La tragédie des enfants à la rue, une urgence nationale !
Par Jean-Luc Ginder, Economiste

Les chiffres sont effrayants, mais ce qui est encore plus terrifiant, c’est la réalité humaine derrière ces statistiques. En France, depuis 2020, le nombre d’enfants dormant à la rue a explosé de 120 %. Aujourd’hui, plus de 2 000 enfants scolarisés, dont des nourrissons tout juste sortis de la maternité, passent leurs nuits dans les rues, dans des conditions inhumaines, loin de la chaleur d’un foyer, loin de la sécurité d’un toit. Cette réalité insupportable est le reflet d’une inaction coupable face à un drame humain dont l’ampleur ne cesse de croître.

Où est l’État dans ce chaos ?

Où est l’État dans ce chaos ? Où sont les promesses faites ? Les 120 millions d’euros annoncés en janvier 2024 pour la création de 10 000 places d’hébergement et le renforcement du logement d’abord n’ont jamais été concrétisés. Pire encore, ces engagements ont été reniés, laissant en place une capacité d’accueil totalement insuffisante face aux besoins croissants. 203 000 places, c’est bien trop peu. Les chiffres sont là pour prouver l’échec d’une politique qui tarde à se traduire en actes.

Ce sont des enfants, des êtres vulnérables, que nous laissons dans des situations d’une gravité absolue. Chaque nuit, ces jeunes innocents, qui auraient dû connaître l’amour et la chaleur d’un foyer, sont condamnés à lutter pour leur survie dans des conditions inacceptables. Ces enfants, privés de leur droit fondamental à un toit, se voient privés de leur enfance, de leur éducation, et de leur avenir. Les droits de l’enfant sont systématiquement bafoués dans l’indifférence générale, et le gouvernement reste étrangement silencieux face à cette situation tragique.

Les travailleurs sociaux, les bénévoles, eux, ne se contentent pas de chiffres. Ils vivent cette réalité au quotidien, leur force et leur engagement étant les derniers remparts face à une crise qui leur échappe. Mais leur courage ne suffit plus. Leur épuisement est total, et pourtant, chaque jour, ils tentent d’intervenir, de sauver des vies, de mettre un terme à ce cycle infernal. Mais ils n’ont plus de solutions à offrir.

La réalité est bien pire que les chiffres

Plus grave encore, beaucoup de familles n’osent même plus contacter le 115, conscientes qu’elles n’obtiendront aucune aide, que la porte restera fermée, comme elle l’a toujours été. La réalité est bien pire que les chiffres : des mineurs non accompagnés, des enfants, vivent dans des squats, des bidonvilles, là où leur vie et leur dignité sont constamment menacées. Il est urgent, plus que jamais, de répondre à cette crise avec des solutions à la hauteur de l’urgence.

Le gouvernement doit entendre cet appel. Unissons-nous, au-delà des clivages politiques. Ce combat pour la dignité des enfants doit être celui de tout un pays. Le texte de la proposition de résolution, soutenue par des députés de tous bords, en est la preuve. Le sans-abrisme des enfants n’est pas une question partisane, c’est une question de droits humains. Il est impératif que ce texte soit adopté, et que l’État prenne immédiatement des mesures concrètes pour mettre fin à cette tragédie.

Il est temps que l’État prenne ses responsabilités. Loin des discours, il faut des actes. Les écoles ne doivent plus se transformer en refuges de fortune pour les enfants sans abri. Les solidarités locales, aussi admirables soient-elles, ne suffisent plus. Seule une action massive, décidée et immédiate du gouvernement peut mettre fin à cette crise qui nous regarde tous dans les yeux, chaque nuit.

Un toit est un droit. Le droit de chaque enfant. Ce droit doit être respecté. L’enjeu est immense : il est celui de la dignité de notre société tout entière. L’urgence est là, Monsieur le Président, Madame la Ministre. Agissez avant qu’il ne soit trop tard. Nous nous devons d assurer la sécurité et le bien être de nos enfants.

Il est de notre responsabilité qu ils puissent grandir dans un environnement exempt de violence et de peur. Nous, adultes, nous sommes les modèles et il est de notre devoir d être là pour eux.

Jean-Luc Ginder, Economiste, fondateur du collectif SOS Enfants pauvres de France.

Ci-dessous, lettre ouverte à Emmanuel MACRON (la même lettre est adressée simultanément à la Ministre du Logement)


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