Vous pouvez retrouver toutes les « Chroniques de Fabienne » directement sur son blog « Le Journal d’une chômeuse »
Viendez ! C’est gratuit, ce n’est pas contagieux et vous n’êtes même pas obligés d’être inscrit à Pôle Emploi pour me lire.
ADSV.fr > Un regard lucide et décalé, toujours d’une rare pertinence sur le quotidien de tant d’entre nous. A lire pour s’informer, se détendre, rire (parfois jaune), et réfléchir.
» Faut qu’on cause des gueux qui coûtent un pognon de dingue «
Cher Manu, président En Marche sur nos pompes, faut qu’on cause des gueux qui coûtent un pognon de dingue.
En l’occurrence de ma copine Candide dont j’ai déjà parlé ici et qui est blonde.
Blonde parce que cette vieillarde de 50 ans passés est experte dans un travail qui n’existe plus : la correction des textes, notamment ceux des journaux. Blonde aussi parce que, bon, comme elle ne veut pas décéder d’inanition, elle a trouvé une solution à la con pour remplir son frigo : l’auto-entreprenariat. Chômeuse de longue durée, elle ne touchait plus l’ARE et était déjà à l’ASS (Allocation de Solidarité Spécifique). Alors avant de finir sous les ponts, elle s’est dit : « Suivons d’un pas alerte la start-up nation en marche ».
Manu, je te le concède, ma pote n’est pas une première de cordée exemplaire !
Il y a plus d’un an, elle a donc lancé sa petite entreprise qui, forcément, a connu la crise. Pour 365 jours, elle a déclaré un chiffre d’affaires d’un peu plus de 3000 euros. A peine de quoi se payer deux semaines aux Bahamas.
Mais ce qu’elle ignorait, c’est qu’au bout de 12 mois de ce régime (au pain sec) – et quel que soit le pognon de ouf engrangé – et oui, c’en est fini des Allocations de Solidarité Spécifique. Ne me demande pas pourquoi, Manu. C’est comme ça et pas autrement ! On ne peut cumuler l’auto-entreprenariat et un complément d’ASS que durant une année pleine ; après c’est terminé. Fini. Stop. Basta.
Résultat : il y a six mois, l’ami Pôlo lui a coupé les vivres. Couic… y’a plus brouzouf !
Alors que sur le papier, elle avait droit à cette mirifique manne financière de 500 euros pour encore une dizaine de mois. Mais comme je te disais, c’est comme ça… La, la, la, la.
Sauf que comme c’est une gueuse qui sait profiter du système, elle a pensé à un truc pour percevoir des sommes astronomiques et maintenir son train de vie de blonde : demander le RSA et les allocations-logement à la CAF. Une demande déposée il y a… cinq mois. En attendant la réponse, elle avait le temps de sucer des glaçons. Même si, en période de canicule, j’avoue que c’est plutôt une bonne idée.
Et ben tu sais quoi ? Après ces mois de patience, la CAF vient de lui refuser sa demande au motif… qu’elle a encore droit à son ASS !
Non ? Si. Non ? Si !
Mais Pôle Emploi dit que non. Mais la CAF dit que si. Monsieur Pôlo dit que madame CAF le sait. Elle répond que ce n’est même pas vrai. Et bisque bisque rage.
Résultat : pas de fric. Pôlo et CAF sont fâchés, sur le point de demander le divorce pour faute. Quant au frigo de ma blonde, il reste joliment vide. Et encore elle a eu du bol. Pôlo vient en effet de lui expliquer que depuis peu, le cumul ASS/Auto-entrepreneur n’est plus d’un an mais de 3 mois !! 90 petites journées pour devenir premier de cordée.
Voilà cher Manu, président En marche forcée. Je ne vais pas abuser de ton temps si précieux. Tu travailles sur ton futur Plan pauvreté.
Et ma blonde de copine, elle est très impatiente de savoir ce qu’il contient ce Plan, avant de finir définitivement désespérée.
(dessin du chouette Wingz)
Si vous souhaitez réagir à cet article, n’hésitez pas à laisser un commentaire (tout en bas de cette page). Vous pouvez aussi lancer un débat sur un sujet de votre choix sur le Forum de ce journal.