Un nouveau texte, à partager par l’Archipel des Sans-Voix – Flora de Negroni

Hymne à l’amour

À Amadou

Ceux qui n’aiment pas sont les plus malheureux.

Les temps sont sombres et pourtant quelque chose illumine, il n’y a pas les serrements, les embrassades, il y a nos yeux cachés presque derrière nos masques, qui clignotent en signe d’humanité, nous aimons.

Didier et Isabelle, ô merveilleux de votre amour si pur, de vos rires si complices, de votre façon de vous rouler l’un dans l’autre avec grâce et évidence.

Ceux qui n’aiment pas sont les plus malheureux.

Il y avait Amadou, simple et rieur, nous faisions toujours des salamalecs en nous voyant, des salamalecs de tendresse et de rires, puis nous redressant, nous retrouvions notre hauteur, ragaillardis par notre affection mutuelle échangée et nous riions à nouveau, un peu comme des enfants, dans le dos des adultes pris dans l’esprit de sérieux.

« Sous le pont Mirabeau coule la Seine. Et nos amours… Vienne la nuit sonne l’heure. Les jours s’en vont je demeure. »

Apollinaire

La terre a beau être glacée, nos petites attentions les uns pour les autres dans la pénombre font de petites lumières scintillantes dans le noir. C’est parce que j’ai aimé que j’ai compris tant de choses, c’est parce que j’aime que je comprends chaque jour des choses nouvelles. L’amour agrandit, ouvre, éclaire, même lorsqu’il fait comme nuit noire. Lupin et moi rieurs, au coin de notre feu, tout en légèreté et subtilité, le clin d’œil qui échappe à l’austérité.

À elle à qui j’ai offert un livre, de loin, masquée, mais parce qu’un peu de tendresse. Ces tendresses là elles nourrissent, nous redonnent dignité, nous font sourire, nous redressent. Nous sommes grands de notre amour.

À ceux de la nuit qui ont froid, je vous aime, il est tard ce soir et j’espère naïvement la chaleur aux arbres, la douceur de l’air, et nos rires ensemble mêlés et l’humanité redressée, les injustices balayées, l’égalité entre tous et le soleil dans nos yeux qui regardent loin l’humanité radieuse.

Lupin et moi envoyons un clin d’œil d’amour à l’humanité.

« Oui, le bonheur amoureux est la preuve que le temps peut accueillir l’éternité. »

Éloge de l’amour. Alain Badiou

Peintures : Flora De Negroni

Flora de Negroni