Une affirmation à déconstruire. Et quelques idées fausses à détricoter.
En effet, ce qui serait juste serait de dire que « La FRANCE est le pays où l’imposition OBLIGATOIRE est la plus élevée ! ». Là, oui, c’est OK. Mais la nuance est d’importance.
En effet, la France est le pays qui, à la sortie de la guerre, a décidé de « faire collectif » (ça s’appelle le modèle français issu du CNR – Conseil National de la Résistance) là où presque tous les autres font « individuel et volontaire » (ça s’appelle le libéralisme), un modèle où chacun se démerde comme il peut, un modèle qui dessert nécessairement les plus faibles de la société.
Dans TOUS les pays, ce qui n’est pas cotisé obligatoirement comme en France, doit être couvert à titre individuel dans le privé : santé, éducation, retraite, chômage, etc…
Et partout, cela coûte finalement PLUS CHER que de faire « collectif » comme en France ! 2 exemples (il y en a d’autres) :
- Ex 1 : le budget santé par américain est bien supérieur au budget par français, pour une espérance de vie inférieure.
- Ex 2 : les mutuelles privées obligatoires … beaucoup plus chères que, par exemple, la mutuelle Alsace-Moselle existante depuis plus d’un siècle dans cette région, gérée par la Sécurité Sociale qui rembourse mieux moyennant une cotisation légèrement augmentée. Régime toujours à l’équilibre financier. Mais on a préféré privatiser ces budgets colossaux.
A couverture identique, le modèle français est imbattable (avant qu’on ne le saccage progressivement et méthodiquement par des choix politiques ultra-libéraux actuellement au pouvoir). Et il OBLIGE toutes les personnes à s’assurer contre les aléas de la vie … pour leur plus grand bien. Bien sûr, quelqu’un à qui il n’arrivera jamais rien dans sa vie (accident, maladie, chômage, …) sera perdant, comme c’est le cas par exemple pour l’assurance incendie de son logement qu’il paie toute sa vie sans qu’elle ne lui serve peut-être jamais. Mais pour tous les autres pour qui la vie n’est PAS un long fleuve tranquille, ces filets de sécurité sont une bouée quand ils en ont le plus besoin.
Mais ce « modèle français » a 4 énormes inconvénients (vus par les « libéraux ») :
- il ne distribue pas de dividendes
- il dépense peu en publicité et marketing
- il a très peu de cadres dirigeants (ce sont ceux de la Sécu)
- et les salaires de ces cadres dirigeants sont très encadrés
Les prélèvements ne SONT PAS des billets de banque qu’on brûle sur un bûcher
En écoutant les tenants du « toujours moins de prélèvements » on en arrive à se convaincre que cet argent collecté par la puissance publique disparait, s’évapore, et manque au pays. Mais c’est faux ! Cet argent est réinjecté dans l’économie, et plein de gens en profitent (dont des chefs d’entreprises …) du moins avant que Hollande et Macron fassent jusqu’à 270 milliards de cadeaux fiscaux aux grandes entreprises, TOUS LES ANS … et donnent à l’Ukraine et à tant d’autres …)
En particulier, cet argent
- Paie des salaires (fonction publique, enseignement, santé, police, armée, etc ..) qui sont (pour l’essentiel) dépensés en consommation
- Paie des investissement publiques (routes, échangeurs, ronds-points, feux, hôpitaux, écoles, armement, transports en commun, etc …) dont bénéficient des entreprises (pour réaliser ces équipements, et/ou pour en bénéficier ensuite)
- Paie la formation des jeunes français (avant le saccage de l’école et de l’université par le macronisme) dont les entreprises bénéficient en les recrutant
- Paie la police et gendarmerie qui assure la sécurité des biens et des personnes, sans laquelle aucune économie ne peut (bien) fonctionner)
- Paie l’armée pour la sécurité du territoire et la défense de nos intérêts nationaux
- Paie la santé des français, donc des salariés
- Paie des retraites, qui sont pour l’essentiel directement consommées, imposées et retournées partiellement à l’Etat via la TVA sur ces achats et consommations
- Paie des minima sociaux, qui sont eux aussi pour l’essentiel directement consommés, , imposés et retournés patiellement à l’Etat via la TVA
- Il paie malheureusement aussi de nombreux privilèges des nantis de la République (hauts fonctionnaires, politiques, présidents, ministres, parlementaires, etc ..)
- Etc etc etc
En fait, beaucoup de chefs d’entreprises qui râlent contre les « charges » ….
- vivent en fait de ces contributions … (voir ci-dessous)
- bénéficient en fait de ces dépenses … (voir ci-dessous)
Beaucoup de chefs d’entreprises vivent en fait de ces contributions … mais ne le reconnaitront jamais !
En effet, les petits revenus n’épargnent quasi pas, et consomment tout (en payant au passage la TVA). Ils SONT le Chiffre d’Affaire de pleins de métiers :
- Santé et soins (pharmaciens, toubib, kiné,
- Aides à la personne
- Bistrot
- Loisirs populaires
- Pmu
- Restauration économique et sandwicherie
- Travaux public (pour les routes et voiries)
- Constructions (pour les bâtiments publics
- Services (informatiques et autres)
- Etc…
Beaucoup de chefs d’entreprises bénéficient en fait de ces dépenses publiques (mais ils le reconnaitront encore moins) :
- Quand leur fonds de commerce ou bâtiment prend de la valeur suite à des investissements publics : par exemple des transports en communs qui arrivent à proximité ou suite à la piétonisation d’une rue par exemple
- Quand les équipement publiques (routes, échangeurs, transports) permettent aux clients d’accéder à leurs commerces dans les centres commerciaux de périphérie
- Quand les dépenses publiques dopent leur activités (par exemple les pharmacies et médecins pendant les épisodes de vaccination de masse, ou quand l’état promet d’investir massivement dans un secteur, … etc )
- Tout le secteur des soins à la personne
- Les EPHAD
- Quand un proche est atteint d’une « longue maladie » est pris en charge par le collectif national
- Etc …
La « fameuse » différence entre le Brut et le Net …
Qu’en est-il de la différence entre le salaire BRUT et le salaire NET qu’il faudrait absolument réduire, voir supprimer (selon les tenants du libéralisme à tout crin) pour redonner du pouvoir d’achat aux salarié ? Plein de personnes fustigent en effet cette différence entre brut et net et appelle à la réduire…. en abaissant les cotisations des smicards et non smicards !
Et on vient encore de renforcer le dispositif en élargissant ces exonérations PROGRESSIVES des cotisations patronales qui allait jusqu’à 1,6 smic … à 3 x smic à partir du 1 janvier 2026 ! Quelle poursuite dans l’erreur…
ON APPAUVRIT VOLONTAIREMENT le collectif. Beaucoup d’argent en moins dans les caisses de l’état et de la Sécurité Sociale !! Déficit ? Vous avez dit déficit ?
C’est juste l’inverse qu’il faudrait faire : faire cotiser identiquement TOUS les niveaux de salaires ... pour supprimer cette trappe à pauvreté créée artificiellement par ces exonérations concentrées sur les bas salaires
Ce qu’il y a entre le brut et le net ne sert donc à rien ? Certains assimilent même ces sommes prélevées à des « impôts et taxes ». C’est factuellement FAUX ! Le vocabulaire utilisé est volontairement dévoyé pour surfer sur l’aversion supposée des français aux impôts.
C’est FAUX car ce sont majoritairement des COTISATIONS, en regard desquelles les français bénéficient de services rendus. Le vocabulaire juste est de dire qu’on oblige les français à cotiser … pour leur santé, leur retraite, leur éducation, etc …
Le coût du SMIC
Dire qu’augmenter de 100€ un smicard coûte le double au patron, soit 200€ est FAUX.
Savez-vous que les cotisation patronales au niveau du smic sont en fait encore de … seulement 35 € (!) soit 1,9% du salaire brut ?
Augmenter de 100€ BRUT un salarié au smic coûte donc … 102 € !!! Et augmenter de 100€ le NET d’un smicard coute en fait 136€ (car il reste les cotisation salariales qui sont prélevées). Ce n’est pas rien, certes, mais on est loin du double annoncé à longueur de plateaux télé.
L’allègement des charges » est une drogue dure …
Cela est le résultat du CICE, transformé en allègement définitif de cotisations patronales. Et c’est la source principales de la smicardisation de la société française. Les exonérations de cotisations créent une trappe à pauvreté en rendant très onéreux le fait d’augmenter un smicard puisque l’entreprise perd progressivement le bénéfice des exonérations et rentre dans le droit commun fiscal au fur et à mesure que le salarie augmente. « L’allègement des charges » est une drogue dure pour l’employeur, une véritable addiction économique dont il ne peut (ou ne veut) plus jamais se passer.
Actuellement, cette réduction ne s’applique qu’aux salaires inférieurs à 1,6 fois le Smic brut. Dès 2026, elle concernera les salaires inférieurs à 3 fois le Smic brut. La réduction est maximale au niveau du Smic, puis elle décroit au-delà du Smic jusqu’à son plafond de 3 Smic (autrement dit de 1 801,80 €/mois à 5 405,40 €/mois).
COMPETITIVITE ?
Pour l’essentiel, les entreprises ne se servent pas de ces abaissement de charges pour doper leur « compétitivité », mais bel et bien pour doper le bénéfice et les dividendes … Cet argent public est donc massivement transférés … au capital privé. Pour s’en convaincre, allez voir l’explosion des distributions de dividendes et de rachat d’actions des grands groupes depuis 8 ans !
Les éventuels soutiens à la compétitivité internationale, nécessaires et utiles, ne devraient concerner QUE les entreprises industrielles ou commerciales qui travaillent à l’international. Cela ne devrait PAS CONCERNE les activités non-délocalisables :
- Hôtellerie – Restauration
- Commerce (de proximité ou grande distribution)
- Santé
- Etc …
Le PATRON QUI PAIE LE SALAIRE
Il faut apprendre à démêler le vrai du faux (les fausses évidences)apparentes) et ce qui se cache derrière les mots … même banaux.
Le patron paie les salaires ? Encore FAUX !
Une entreprise c’est (à l’origine) une partie à 4
- un patron qui a une idée d’activité
- des capitaux (personnels ou empruntés) qu’il met à disposition de son idée
- du personnel (salarié ou extérieur) pour concrétiser l’activité et amener les clients à payer pour le service rendu ou le produit fourni
- un état régalien protecteur qui garantit la légalité de l’activité, la sécurité des biens et personnes, et facilite son développement
Il faut ces QUATRE acteurs pour qu’une entreprise naisse, se développe et prospère. Si un seul de ces 4 manquent ou n’est pas performant, le projet capote.
Aucun des 4 ne peut être efficace sans les 3 autres
Le problème vient de la priorité absolue accordée depuis 35 ans au capital … qui doit « cracher du pognon », quoi qu’il arrive ! POURQUOI cette priorité-là ? C’est un choix politique et libéral …
L’image du patron démiurge qui sait tout, qui fait tout (à la sueur de son front et avec sa seule intelligence) et à qui l’on doit tout … EST UN MYTHE … largement entretenu par ceux qui ne veulent pas remettre en cause les règles du jeu.
Démonstration :
- Ce n’est PAS le patron qui donne du boulot.
- Il ACHETE le travail du salarié … pour le revendre + cher et garder pour lui la + grande partie de la plus-value réalisée.
- MAIS un patron sans salarié NE FAIT RIEN.
- S’il pouvait se passer de salariés, il le ferait.
CQFD !
C’est la preuve que les employés sont au moins aussi nécessaires à la création de richesse que le capital …. pour créer de la +value, cad de la richesse… Comme l’a dit Fabien Gay, un sénateur communiste à la fête de l’humanité 2025 « il existe des entreprises sans patron, l’inverse n’existe pas » !
Ce n’est donc pas le patron qui paie les salaires. C’est l’entreprise qui paie … cad le collectif de travail qui créé la richesse, qui paie.
On ne restitue au salarié qu’une partie de ce qu’il a lui-même produit, à l’aide des « outils » mis à disposition par le capital (locaux, machines, équipements, etc …)
Et cette répartition est devenue TRES défavorable aux salariés du fait du chômage de masse pour le privé … et de la dette (pour la fonction publique).
En fait, il y a toute la question du MODELE ECONOMIQUE des entreprises
Si une entreprise, pour exister et prospérer, doit fonctionner en sous-payant et en mal traitant ceux qui créent la valeur, c’est tout leur modèle économique qu’il faut questionner … (voir la restauration avec des clandestins exploités dans les cuisines, par exemple)
Mais aussi la répartition de la valeur créée entre les acteurs en action.
*****
Xavier MARTIN
Si ce qui précède vous interpelle, vous pouvez réagir en en bas de page de cette publication en cliquant dans la fenêtre « Laisser un commentaire ». Merci.

Toutes les publications de ce journal sont faites sous la responsabilité de leurs auteurs.
Vous pouvez commenter chaque article, dans un encart tout en bas de la page « laisser un commentaire« .
Vous pouvez retrouver toutes les publications d’un auteur en cliquant sur l’onglet « plus de l’auteur » en bas de page
Vous pouvez soutenir ce Journal POUR et PAR les Sans-Voix en ADHERANT ICI à l’association, ou en faisant ICI un DON ponctuel ou mensuel

















