Ainsi, après une longue et périlleuse enquête, les héroïques lanceurs d’alerte du magazine d’investigation « Le Point » ont réussi à débusquer le mystérieux responsable de nos malheurs présents.
S’attaquant avec une bravoure sans pareille à la plus puissante et malfaisante organisation de la Planète, les intrépides équipiers de Christophe Barbier, le Justicier à l’Écharpe Rouge, n’ont pas craint de la dénoncer et de démasquer son chef, celui qui mène notre cher et vieux pays à sa perte.
A mon tour, c’est en tremblant que j’écris leur nom : Il s’agit de la CGT, et de son sulfureux dirigeant, Philippe Martinez.
D’après les courageux enquêteurs du Point, cette organisation sectaire ne cesse de fomenter des révoltes auprès de malheureuses brebis égarées par les menées séditieuses de ces professionnels de la propagande anticapitaliste. Sans ces ennemis du peuple, les salariés trompés par leur propagande haineuse, nageraient dans le bonheur et la félicité, chouchoutés par leurs aimables et généreux employeurs qui se saignent aux quatre veines pour leur verser les salaires auxquels ils ont droit. Pas épais les salaires, mais tout de même c’est mieux que rien, en ces temps de chômage galopant !
En effet c’est l’influence néfaste de la CGT qui a poussé les travailleurs et travailleuses de France Télécoms à se jeter en masse par les fenêtres après l’heureuse et prometteuse privatisation approuvée et accompagnée par le seul syndicat digne de ce nom, à savoir la CFDT.
Comme l’article du Point le donne à penser, derrière chaque défenestré, derrière chaque pendu se trouvait un séide de la sinistre faction jusqu’au-boutiste qui instaurait et amplifiait la mode de l’auto-assassinat justement dénoncée par le PDG d’alors, Didier Lombard, injustement condamné par la Justice en lieu et place du véritable responsable, le prédécesseur du dictateur moustachu de la centrale prétendument ouvrière de Montreuil.
Preuve du pouvoir occulte et tentaculaire de cette hydre présente dans tous les rouages de l’appareil d’Etat et jusque dans les prétoires où des juges partiaux formés à l’Ecole de la Magistrature de Bordeaux, n’ont d’yeux et d’oreilles que pour les salariés procéduriers et abusivement soucieux de faire respecter leurs droits et préserver leurs intérêts jusqu’aux plus hautes sphères de l’appareil judiciaire. Mais Dieu merci, tout cela est en train de changer, et l’héroïque et salutaire enquête du Point y aura apporté sa juste part.
Sans la présence néfaste de ces ayatollahs du Code du Travail, nulle femme de ménage, nulle caissière, nul serveur de fast-food ne serait malmené, inquiété et menacé de licenciement à la moindre peccadille, comme manger un fruit à demi pourri ou donner un croissant défraîchi à un SDF en l’absence de toute autorisation écrite de son chef hiérarchique contresignée par la Ministre du Travail en sa qualité de DRH en Chef de la Start-Up France
Toujours d’après ses correspondants si bien informés, c’est encore à la CGT que l’on doit la ruine du système hospitalier et la déliquescence de tous les services publics, hormis ce qui ressort des ministères régaliens, autrement dit tout ce qui permet au pouvoir de gouverner avec une main de fer dans un gant de Kevlar, afin de faire tenir tranquilles tous ces pauvres hères qui se laissent berner par les sirènes cégétistes et à qui il faut bien ouvrir les yeux au risque de les crever, tordre les mains à les briser et fracturer les larynx pour les ramener à une réalité plus vraie que leur misérable et mesquine perception de l’existence…
C’est à cause de cette méchante organisation d’agitateurs professionnels que la famille Mulliez, par exemple se tient craintivement de l’autre côté de la frontière belge de peur que par un soudain accès de violence gratuite quelque cégétiste sous l’emprise d’une lecture hypnotique d’un passage délétère du Kapital, se mette a déchirer la chemise d’un honnête membre de cette tribu de milliardaires… Et non pour de basses raisons fiscales qu’allez vous chercher là…
Qu’on se le dise une fois pour toutes, ce n’est pas la peine de pointer du doigt BlacKrotte sous prétexte qu’il concentre 6000 milliards de dollars « d’actifs » ce qui, comme chacun sait, équivaut à une poignée de « Smarties » et qui se dévoue sans compter pour le bien public aussi bien au Brésil dans une entreprise de déforestation solidaire, que dans tout autre endroit du monde où il y a du fric durable à se faire pour pas cher, comme en Chine Capitalo-Communiste, paradis de la liberté d’entreprendre et de l’interdiction de se mettre en grève, que du bonheur pour les investisseurs craignant la CGT comme la peste, ou dans les pays du Golfe, terres de libertés équitables et de tolérance religieuse autant que de pétrodollars respectueux de la Planète…
Vaine tentative de détourner l’attention de la cause principale des malheurs du Monde : l’existence de la CGT et de son gourou moustachu.
Heureusement, de vaillants journalistes veillent au grain ; Des Albert Londres, des Camus, des Zola, des Jules Vallès des Jack London du XXIème siècle font leur devoir, tout leur devoir, rien que leur devoir. Au mépris du danger ils démasquent les puissants, ils malmènent les privilégiés, ils dénoncent les abus, ils pointent les responsables :
Tremblez, cheminots, gaziers, électriciens, enseignants, infirmières, pompiers, avocats ! A cause de vous, à cause de votre obstination criminelle à ne pas vouloir renoncer à vos avantages indus et ruineux pour les petits épargnants et modestes contribuables que vous saignez sans vergogne, à cause de votre appartenance consciente ou non à cette secte honnie et vendue à feue l’Union soviétique, des milliers de gens dorment dans la rue, des maternités ferment, des urgences débordées suffoquent, des familles entières sont expulsées de leur logement, des chômeurs fouillent les poubelles pour se nourrir, des agriculteurs se suicident, des commerçants font faillite, des travailleurs pauvres renoncent a se soigner et les abeilles font la grève du miel.
Et le coeur des « gestionnaires d’actifs » saigne comme jamais et les empêche de dormir d’un sommeil paisible, et leur arrache même des larmes au sortir d’une séance de cinéma particulièrement éprouvante au spectacle de la misère contemporaine. Mais pas au point cependant d’entrouvrir le coffre-fort pour y puiser quelques smarties et soulager ainsi les manques les plus cruels. « Je vous le dis les yeux dans les yeux, il n’y a pas d’argent ! Sauf dans le bas de laine des Cégétistes et des bénéficiaires de l’APL (Aide Personnalisée au Logement) » !
Toujours à cause de votre absence d’esprit de sacrifice, des entreprises délocalisent sous des cieux fiscaux plus cléments pour fabriquer à l’autre bout du Monde ce que vous n’acceptez pas de produire bénévolement ou presque, malgré les exhortations pathétiques des premiers de cordée à vous faire accepter la baisse du coût du travail et des prélèvements obligatoires.
Des usines sous traitantes de nos valeureux entrepreneurs du luxe s’écroulent au Bangla-Desh faute de sécurisation des bâtiments, des femmes travaillent 17 heures par jour pour 30 € par mois en Ethiopie pour fabriquer des sacs Vuitton, objets de première nécessité bradés pour une bouchée de brioche aux dévots de la Marque du monde entier non sans un confortable bénéfice, mais vous savez ce que c’est, les Affaires sont les Affaires et chacun pour sa pomme et les Smarties seront bien gardés….
Plus grave encore, les glaciers fondent en Antarctique et les koalas flambent par dizaines de milliers en Australie à cause de votre négationnisme anti-Ruissellement : A force de ne pas croire aux bienfaits de la Redistribution par la Main Invisible du Marché, celle-ci s’est refermée et retirée dans les hautes sphères inaccessibles de l’Economie Financiarisée, livrant la Planète au réchauffement climatique en rétorsion à votre scepticisme coupable et votre indécrottable pessimisme congénital.
En refusant de déchirer votre carte syndicale et d’abjurer votre foi dans le progrès social, votre obstination à réclamer un meilleur partage des richesses, vous faites de la peine au Petit Jésus et vous obligez les investisseurs impatients de vous faire les poches, à vous faire les gros yeux à coups de lacrymogène et de LBD !
Il est temps de siffler la fin de la récréation. Le Juge-Barbier de touche à l’écharpe rouge presse l’arbitre de Matignon de distribuer les cartons rouges et de proclamer l’équipe réformiste vainqueur du match.
Il en va de la survie du modèle social français menacé par l’aveuglement idéologique d’une poignée de nostalgiques qui ne veulent pas voir que le Monde a changé et que la pratique de la justice sociale passe désormais par les Conseils d’Administration des Multinationales au point 43 de l’Ordre du Jour : Chapitre 432 Actions Charitables – Sous-Chapitre 4321 Rémunération des Travailleurs (43211), Sous-Traitants (43212) et Fournisseurs (43213).
C’est là que se distribuent les miettes affectées aux sans-dents, déduction faite des dividendes versés aux actionnaires (43214). C’est le principe de réalité que le berger cédétiste a compris avant tous les autres. Dans une mâchoire édentée, on ne peut tenir de couteau entre les gencives.
Reste à tendre la sébile, et là le Berger-en-Chef ne craint personne !
André BARNOIN – dit Dédé, de Mulhouse (68)
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