Le titre de ce déblog parle de lui-même : il est dédié aux 65 ans du coup de gueule de l’Abbé Pierre lors de l’hiver 54, point de départ de sa croisade contre le mal-logement.
A l’occasion de la sortie du rapport annuel sur le mal-logement et sa présentation à l’Université de la Fonderie de Mulhouse par Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation Abbé Pierre, j’ai décidé de fêter dignement les 65 ans du coup de gueule de son digne fondateur à la pèlerine pendant l’hiver 1954
A l’occasion du rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre faisant une fois de plus l’état des lieux, je voudrais rendre un hommage appuyé à la remarquable performance de la société française qui a réussi à maintenir une grande partie de son parc de logements dans un état de vétusté et de délabrement remarquable, sans parler des demandes en attente de personnes privées de tout lieu de résidence. Et ce malgré tous les effets d’annonce, les promesses électorales, les changements de régime et les volte-face idéologiques qui ont traversé ces soixante cinq dernières années.
Depuis 1954, le transistor, l’ordinateur puis le téléphone portable ont fait leur apparition et sont aujourd’hui répandus dans toutes les couches de la population, transformant en profondeur les moyens d’information et de communication.
Depuis 1954, on est allé sur la lune, on a multiplié les incursions dans l’Univers, on a plongé au plus profond des océans, et plus une parcelle de notre Planète ne peut échapper à notre surveillance par la multiplication des satellites …
Et pourtant, il existe encore et toujours des logements insalubres, des plafonds qui se détachent, des escaliers qui se désagrègent, des installations électriques qui prennent feu, de la peinture au plomb qui s’écaille, des wc sur le palier, des murs qui ruissellent, non de retombées financières mais d’humidité porteuse de maladies, tout cela sans la moindre isolation thermique …
En 65 ans, on avait autrefois le temps de construire des cathédrales et des monuments capables de défier les siècles, avec des moyens et des techniques qui nous laissent pantois.
En 65 ans, aujourd’hui, nos brillantes élites, grandes et petites, ont eu juste le temps de se gratter le menton, en attendant la pierre philosophale capable de produire des logements sociaux sans débourser un centime …
« Sors de ces bureaux d’aide sociale, pognon de dingue, et retourne dans les coffres des fortunes privées d’où tu n’aurais jamais dû sortir ! »
Le cinquantième milliardaire français piaffe d’impatience en attendant de passer devant le jury du Livre Guiness des Records, ne le frustrons pas davantage !
Au train où vont les choses, en 2054, la célébration du Centenaire du Coup de Gueule de l’Abbé Pierre se fera encore au milieu de la joie des occupants de logements vétustes et la liesse des sans-abris dans leurs cartons biodégradables …
A MOINS QUE NOUS COMMENCIONS
A NOUS REVEILLER DE CE CAUCHEMAR ?
André BARNOIN dit Dédé, de Mulhouse (68)
30 dessins
Pour faire bonne mesure, j’ai rajouté les 30 dessins que cette présentation m’a inspirés. Pardonnez le caractère répétitif des thèmes choisis et de leur traitement récurrent … J’espère seulement que le comique de répétition jouera à plein, en attendant que les acteurs politiques renouvellent leur répertoire et fassent preuve d’un peu plus d’imagination dans le choix des solutions proposées…
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