C’est pas une légende, jadis dans toutes les communautés Emmaus il y avait toujours, quelque part, un carreau cassé qu’on ne remplaçait pas. Au passager de la nuit, celui qui arrivait là au terme d’un voyage tourmenté, il lui suffisait de passer le bras pour ouvrir la fenêtre et entrer. Il se trouvait toujours quelqu’un pour l’accueillir, lui offrir un café, de quoi manger, lui montrer où dormir.
Oui , c’était comme ça avant .
Les compagnons étaient plus rugueux, les conditions de vie plus « roots » mais c’est comme ça que ça se passait.
C’était l’accueil inconditionnel tel que voulu par l’Abbé Pierre et au nouvel arrivant , on dispensait la même chaleur que celle qui avait fait tant de bien à chacun de nous ……
Pas une légende, mais des valeurs qui reconstruisaient les hommes bien plus sûrement que toute autre méthode.
Aujourd’hui ?
L’accueil inconditionnel n’existe plus que pour les chauffeurs, les cuistots, tous ceux ou celles qui sont rentables, aptes à produire et qui ont le profil. Dans bien des cas, les malades et les cabossés on leur dira tout simplement qu’il n’ y a pas de place, parfois sans même leur offrir un café ou un sandwich.
Tout a changé et nous savons tous pourquoi et comment.
Les temps sont propices au business de la misère, et les éternels sacrifiés sont toujours les mêmes.
Le carreau cassé, c’est fini, le compagnon est fermement encouragé à ne prendre aucune décision. Dans les réfectoires, il n’ y a plus le frigo avec les restes du repas du soir, tout était là pour se nourrir, dormir jusqu’à un lendemain qui apporterait une solution.
Les communautés sont gouvernées par la peur, on y fait taire les coeurs qui voudraient réparer les âmes.
L’accueil inconditionnel, c’est pour ceux qui acceptent toutes les conditions. Ceux qui n’ ont pas d’ autre choix que se taire et subir des règles si contraires à la loi .
Au delà des murs des communautés ghettos, tout ce qui pourrait nous arriver demain si sous restons indifférents aujourd’hui. Indifférents de tout ce qui se dit et qui raconte une terrible injustice.
Par Giovanni Sini
Kaléidoscope
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