Ion Zion est une mère de famille, célibataire, avec quatre enfants. Elle a beaucoup voyagé et vécu un peu partout. La cité, la Martinique, les favelas. Polyglotte et nourrie de nombreuses cultures, elle aime les gens et a envie de partager. Ion Zion a aussi connu des hauts et beaucoup de bas. Et en ce moment, c’est la galère.
Le dessin, elle l’a appris « comme ça » : « J’ai su dessiner avant de savoir écrire et j’ai toujours communiqué par le dessin ». Pour Ion Zion, le dessin est comme un exutoire, un moyen de « vivre mieux » et de « dire les choses ». « Je ne dessine pas pour rien, chaque dessin est un cheminement ». A travers cette chronique, Ion Zion nous fait découvrir ses univers et ce qu’elle a à dire : « l’autre côté du décor dans les îles françaises, la justice qui est faite pour les riches, une société qui nous tient par la peur …«
Dans la mythologie grecque, Morphée endort les mortels en les touchant avec ses pavots.
Le texte que j’ai écrit (à découvrir un peu plus bas) est un rêve hallucinant et irrationnel. J’aime à croire que, même endormi, notre esprit travaille à nous réparer d’abord, mais aussi à nous ouvrir des portes vers des mondes que nous ne comprenons pas, mais qu’il faut accepter. Et parfois le monde que nous voyons éveillé est plus surréaliste que celui de nos rêves.
J’ai voulu croire qu’il fallait laisser s’exprimer nos rêves et même oser les vivre, et que si certains parfois n’ont pas la même chose dans la tête que d’autres, ils ne sont pas fous pour autant.
« Garder mon âme d’enfant pour croire en un monde moins gris et continuer ma vie d’adulte »
J’ai voulu croire qu’il ne faut pas avoir peur de ce qui n’est pas « formatable », conforme ou normal…. Je n’aime pas ces mots. Ils sont tristes et ennuyeux, ce sont des mots gris comme un jour de pluie froide de novembre …
Quand vous écoutez les enfants, tout est merveilleux. Il ne pleut pas, ce sont les nuages qui pleurent. Ils ne font pas la différence entre le rêve et le réalité, entre le conte et la vie quotidienne.
Comme disait Jean Cocteau à propos de son film « La Belle et la Bête » et de l’enfance : « Elle croit qu’une rose qu’on cueille peut attirer des drames dans une famille »… et ce n’est point folie ou immaturité, c’est juste beau ! Parce que la force de l’enfant, c’est de croire.
« Un monde sans argent, où les gens y seraient toujours heureux, pourrait exister »
Aussi j’ai simplement voulu par ces quelques lignes vous faire partager ce qu’il y a dans ma tête, simplement qu’un soleil à bascule et des oiseaux magiques pouvaient exister, tout comme un monde sans argent peuplé d’îles désertes, de fleurs, où les gens y seraient toujours heureux et ainsi, garder encore un peu de mon âme d’enfant pour que je puisse croire en un monde moins gris et continuer ma vie d’adulte.
Avec ce dessin vient donc ce poème :
Dans ma tête y’a des Majuscules
Des oiseaux magiques, des fleurs ridicules
Des pantins moqueurs et des tarentules
Dans ma tête y’a des minuscules
Des îles désertes, des poissons bulles,
Des peaux dorées par un soleil à bascule
Dans ma tête y’a pas de crépuscule
Ni d’argent comptant, de bouteilles à capsules
Ni de gens mécontents, féroces et nuls
Mais ma tête à moi, elle me plaît comme ça
Elle me guide partout et me donne le choix
Me fait voyager en un tour de bras
Alors mon ami, viens avec moi
ION ZION (à retrouver aussi sur Facebook)
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