Vous pouvez retrouver toutes les « Chroniques de Fabienne » directement sur son blog « Le Journal d’une chômeuse »

Viendez ! C’est gratuit, ce n’est pas contagieux et vous n’êtes même pas obligés d’être inscrit à Pôle Emploi pour me lire.

ADSV.fr >Un regard lucide et décalé, toujours d’une rare pertinence sur le quotidien de tant d’entre nous. A lire pour s’informer, se détendre, rire (parfois jaune), et réfléchir.

Episode 223 : Un emploi (du temps) de ministre

Cela fait exactement 29 jours que je suis de retour dans la grande famille de Pôlo.

Et le moins qu’on puisse dire… c’est qu’il ne s’y passe pas grand-chose. Comme je vous l’ai déjà expliqué (pour ceux qui suivent), si je n’ai pas gardé mon précédent contrat, c’est précisément parce que je ne suis pas que chômeuse dans la vie. Je suis aussi la mère d’un ado qui a besoin d’un suivi médical king size. Et dans la Nièvre, être malade, c’est comme être au chôm’ : ben c’est la merde ma bonne dame ! Bref. J’ai passé ce dernier mois à téléphoner puis à attendre… qu’on me rappelle. A râler donc, à grogner, aller, venir. A re-rappeller pour qu’on me re-rappelle. A passer à la MDPH, grogner, râler, et enfin récupérer le nom d’un praticien à Paris !

Bref. Je fais passer la santé de mon gamin avant ma recherche d’emploi. Ce qui, je l’admets, n’est pas vraiment moral, ni très raisonnable, quand on vit dans une startup-nation.

Dans le même temps, j’avais quand même mauvaise conscience. Peur que Pôlo me fasse une scène, me reproche de ne plus assez m’occuper de lui. Dans les salles d’attentes de toubibs, je pensais souvent à mon running-gag d’activité indépendante, essayant de structurer mon projet entre deux conseils de médecins. Je passais aussi régulièrement sur le site de Pôle Emploi pour guetter les annonces. Et là, je retrouvais les sempiternelles demandes pour devenir mécanicien, commercial, prof de chinois mais aussi – et surtout ! – infirmier, ergothérapeute, médecin généraliste, kiné, orthophoniste, psychologue, ambulancier, pédopsychiatre, pédiatre, pneumologue, oncologue et même… médecin du travail, et… porteur funéraire. Ces emplois vacants expliquent sans doute mes difficultés à soigner mon môme et à me consacrer à ma recherche de job. Sont chiants ces gosses ! Lorsqu’on habite une zone de non-droit médical on ne tombe pas malade !

Mais pour rester une bonne élève dans les yeux de Pôlo, hier comme chaque jour, j’ai été faire mon tour sur LinkedIn – le facebook entrepreneurial – où j’ai remis le nez depuis début janvier. Sur le côté de la page, apparaît un lien qui permet de voir qui est venu sur ton profil. Parfois j’y jette un œil, histoire de savoir qui s’intéresse à ma petite personne. Dans les visites récentes, hier il y avait donc : une personne indépendante, une autre bossant dans une mission locale, une troisième dans le service à la personne et enfin une dernière… qui a le titre de ministre !

Ben si ça se trouve, Muriel Pénicaud a mis en avance son contrôle des chômeurs de manière personnalisée.
Merdum.
Va vraiment falloir que je me mette au boulot.

(dessin chouchou de la chouette Coco Charlie Hebdo)

Episode 224 : Gardez la monnaie !

Bien. Je me suis donc remise à chercher du job. Pour commencer, j’ai tapé à nouveau plein de mots-clés sur internet pour allonger ma liste de sites proposant des articles à réaliser en ligne. Et je suis tombé sur Textbroker. Une référence paraît-il.

Alors, non pas que je ne sois que conditionnée par le fric – même si j’attends toujours une opportunité pour remplacer Pénélope Fillon à la Revue des deux mondes ; 100.000 euros pour deux notes en vingt mois, ça se refuse pas – mais je voudrais quand même être payée disons, correctement. Si ce n’est décemment.

Alors oui, Textbroker… « Plateforme Internet leader pour la rédaction de textes uniques et personnalisés » comme il est dit sur le site. Mais attention, pour connaître ta « valeur » au sens strict du terme et afin de finaliser ton inscription : « il vous est demandé de soumettre un texte d’essai. À la réception de votre texte, notre équipe d’évaluateurs expérimentés vous attribue un seuil de qualité provisoire. Cette notation tient compte de la qualité de votre texte et détermine votre rémunération ». Pourquoi pas, c’est de bonne guerre.

Mais avant de me lancer, j’ai regardé d’un peu près les fameuses rémunérations. Un joli tableau qui fonctionne avec des étoiles… comme dans le Guide Michelin. Toutefois, chez Textbroker, mieux vaut avoir plus de trois étoiles si tu veux manger plusieurs fois par semaine !

Pour faire simple, l’échelle des paiements évolue de deux à cinq étoiles. Cinq : t’es un boss, un demi-dieu sur l’Olympe… payé 4 centimes du mot. Oui, 4 centimes. Pour vous donner une idée, mes super-chroniques font environ 500 mots. Addition éclair et hop : chez Textbroker, je toucherais donc 20 euros. Sachant que j’en suis à la 224ème, ça me ferait un chèque de 4480 euros ! Pour plus un an et demi d’écriture cadencée. Seulement voilà, j’imagine que pour atteindre le niveau cinq, il ne faut pas être le dernier des cruchons. Pas grave, disons que je vais me contenter de 4 étoiles. Sauf que là, la rémunération subit une « très légère » baisse puisque tu ne touches plus que… 1,3 cent du mot ! Pour mon épisode du jour, je me verrais alors gratifier de 6,5 euros. Et bim ! Autrement, pour 3 étoiles, c’est 0,95 centimes et pour deux, on émarge à 0,7. Ce qui nous fait un royal 3,50 euros pour l’équivalent d’un gros quart de page dans un quotidien.

J’avoue que je n’ai pas trouvé sous quelle forme était versée cette rémunération. Salaire ? Gratification ? Facture ? Tickets-restaurant, pots de Nutella ou bons d’achat ?

De toute façon, je n’ai pas ajouté Textbroker dans ma liste de sites préférés.
J’imagine que Pôlo va virer chagrin.
Mais merde. Faudrait arrêter de nous prendre à ce point pour des cons !

(dessin du très chouette Jean-Michel Ucciani)

Episode 225 : Qui chute en politique a le rebond magique

En vérité, c’est politique que j’aurais du faire comme métier. Parce que franchement, y’a pas de souci au niveau reclassement professionnel… Même quand tu te fais virer avec perte et fracas.

Dernière en date, Nathalie Kosciusko-Moriset qui – après sa calotte aux législatives de juin dernier – rejoint Capgemini, première entreprise de services du numérique en France. Alors je ne dis pas, NKM a en effet un chouette CV : diplômée de polytechnique, maîtrise en administration des affaires, elle s’en va donc bosser à New York et s’occupera de la cyber-sécurité dans les entreprises. Tant mieux pour elle. Mais je suis certaine qu’elle n’a pas eu à s’actualiser trop souvent à Pôle Emploi ou à s’inscrire sur LinkedIn pour dénicher cette jolie petite place.

Tout comme le petit Sarkozy qui, au sortir de son mandat présidentiel, abandonnait la politique car disait-il : « On ne gagne pas assez d’argent ». Avec ses conférences estimées entre 100 et 200.000 euros, son arrivée au conseil d’administration du groupe AccorHotels – à 50.000 euros l’année – sans oublier ce qu’il touche comme ancien président, soit 6.000 euros par mois, je pense qu’il n’a pas fait un mauvais calcul côté « retour à l’emploi »

D’autant – au-delà de ces deux exemples – que les employeurs de nos ex-politiques ne sont pas très regardant sur la droiture de leurs recrues… Comme avec le sieur Fillon – rends l’argent ! – qui prend la tête de la Commission Constructeurs de la Fédération Internationale de l’automobile. Parfait… Toi aussi, si tu aimes faire mumuse sur les circuits de F1, tente ta chance, et envoie un CV ! Ah non pardon, faut un peu de lien dans le milieu. Ainsi, son frère Pierre Fillon est (depuis 2012) le président de l’Automobile Club de l’Ouest, organisateur des 24 Heures du Mans. De là à penser que ceci explique peut-être cela. A moins que ce soit moi ? Je vois le mal partout… Sinon, Fillon avait déjà rejoint début septembre la société de gestion d’actifs et d’investissement Tikehau Capital. On ignore pour l’instant si Pénélope s’occupe du journal interne.

Bon, quoi d’autre. Je ne vous cause pas de DSK… Comme l’expliquait Libé il y a quelque temps : « À l’été 2013, il intègre le conseil de surveillance de la banque russe de développement des régions, mais aussi le fonds russe des investissements directs. Quelques semaines plus tard, le gouvernement serbe vient le chercher pour ses compétences en matière de finances. » En ce moment, c’est avec des pays africains que Domi est en affaires.

Bref. Tout ça pour dire que si toi ou moi, on avait eu un centième de leurs scandales, leurs ratés, leurs échecs… vécu un centième de ce qui a touché nos chers politiques, on pourrait toujours courir pour trouver un CDD de 4 heures par semaine, la nuit tout nu dans la neige !

Mais bon. Une fois encore… Nous n’avons pas les mêmes valeurs.

(dessin du très chouette Wingz)