19/09/2017

J’ai donc été invitée au « village du livre » à la Fête de l’Huma.

Je pense qu’il ne m’arrivera pas deux fois de vivre un truc pareil ! Comme je m’y attendais, je n’ai pas explosé les ventes. Même si voir partir sept livres n’est déjà pas si mal vu la grosseur de la machinerie. Quant à ceux qui disent qu’on cartonne lorsqu’on est un petit écrivain… heu, ben on ne demande qu’à les croire ! Bref ce week-end a été formidable.

On peut se moquer de cet esprit disons communiste où le « tu » fait loi. Mais franchement, une fois sur place, ce tutoiement immédiat est un truc d’enfer. Le libraire te tutoie. Les auteurs te tutoient. Les gens dans le bus, dans le RER, au bar ou au concert, tous se tutoient. Sur le stand du parti de la Nièvre (merci encore pour le Pouilly, il était top!) le tutoiement est aussi de rigueur. Et c’est agréable parce qu’il a du sens.

C’est cucul-la-praline me direz-vous ?
Eh bien non.

Je n’aime pas la foule. Ce n’est pas un secret. Alors rejoindre un rassemblement d’un demi-million de personnes où les concerts émargent à 80.000 spectateurs, c’est un peu maso… Mais lorsqu’on y est – en dépit des fouilles à l’entrée – on ne ressent rien d’autre que de la bienveillance. Aucune oppression. Un lieu un peu surnaturel où tu as l’impression que la fraternité veut finalement dire quelque chose. Où être humain a de l’importance. Où tu n’es pas à l’abri d’un câlin inopiné. A l’abri de rencontrer des gens qui font gaffe à toi. Qui ne te tutoient pas avec mépris, condescendance, rejet ou supériorité. Ils te tutoient simplement parce que pendant quelques heures, l’égalité est devenue la norme. Alors on danse, on rigole, les amoureux ont les yeux tout brillants et les lèvres chaudes. Les amitiés se tiennent la main pour ne pas se perdre dans la foule.

Aujourd’hui, je suis de retour à Nevers.
C’est sûr, l’air y est pur et il n’y a que 35.000 habitants.
Pourtant c’est étrange mais je respire beaucoup moins bien…

(dessin ben… encore l’éternel Chimulus Dessinateur)