04/08/2017
Comme tout le monde, Jean Neymar.
D’abord de la couverture médiatique offerte à ce joueur. J’avoue que je ne pane rien au foot et que ce gars m’est totalement inconnu. Déjà l’année dernière, je m’étais agacée du fait que Manchester United pourrait verser 120 millions d’euros à la Juventus pour faire venir Pogba. A l’époque, on expliquait dans le Figaro que cela correspondait à « 692 années de travail payées au smic. » Et qu’un « individu aurait donc dû (pour gagner cette somme) commencer à travailler au mésolithique (entre 10.000 et 5.000 ans environ avant J.C.) à l’âge de la cueillette, de la chasse et de la pêche et à une période où l’homme commence à domestiquer les chiens. »
Cette fois, avec ses 222 millions, Neymar vaut 16.099 années de Smic… En gros, il faudrait avoir commencé à bosser vers la fin de la période glacière pour toucher le pognon. Epoque où, je vous le rappelle, le Pass Navigo ne valait pas encore 75 euros. Sinon, pour se faire une vraie idée, le pactole représente aussi 3,3 millions de billets pour un concert de Céline Dion. Mais c’est un autre débat.
Bref, une nouvelle fois, j’ai la gerbe.
Mais au delà de la vulgarité sans nom de cette transaction, c’est aussi les commentaires anti-footeux qui me soulèvent le cœur. Des commentaires qui ont pour sujet les meugnons Tee-shirts, avec le nom de l’idole écrit dessus, et vendus une centaine d’euros aux supporters. Et là, on retombe sur les éternels : « Tiens, voilà où ils sont les 3 millions de chômeurs qui s’achètent pour 600 euros de fringues » ou encore « L’allocation de rentrée scolaire tombe à point nommé »… (Attention, ces phrases ont été corrigées, bien sûr, pour être lues dans un français intelligible).
Alors pendant que Jupiter entame ses ordonnances pour soigner le Code du Travail, on se fout encore sur la gueule entre nous. Les chômeurs sont des parasites et les branleurs vivent heureux de leurs minima sociaux.
Alors je veux dire une chose. J’emmerde les footballeurs qui ont des couilles en or. J’emmerde aussi les esprits étriqués qui assimilent les supporters (et leur QI de moule comme ils disent) à tous ces gens qui galèrent au quotidien pour se sortir de la merde.
Car aujourd’hui, mon fils aîné fête ses 25 ans.
Et en ce jour-anniversaire, sa première sortie a été de se rendre à la CAF.
Faire sa demande de RSA.
(dessin de l’inoubliable Charb)