Bonjour les Archipelien-ne-s.
Le 23 Août dernier, Isabelle Maurer était invitée aux journées d’été de la FI à Toulouse. Je vous résume dans cet article sa savoureuse et dynamique intervention sur le sujet du RUA (Revenu Universel d’Activité) qui lui a valu de nombreux applaudissements.
Manuel Domergue (directeur des études à la fondation Abbé Pierre) participait avec Isabelle à cet atelier animé par Sarah Legrain FI membre du livret « éradiquer la pauvreté ».
Intervention de Manuel Domergue (fondation Abbé Pierre) :
Qu’est que le RUA ? en remplacement du RSA ? M. Macron avait fait une proposition le 13 septembre 2018 en parlant d’injecter 8 milliards d’euros pour son plan. En fait cette somme est plutôt une réaffectation budgétaire, en regard de la casse du social. Au départ, 17 départements auraient dû être doté d’un budget tiré de ces 8 milliards. A ce jour il y aura beaucoup moins de département dotés !
En fait, l’Etat fait des économies sur le social avec la fusion APL ASC AAH etc…
De même, quelle conception de l’allocation l’Etat a-t-il quand il ajoute le terme « d’Activité » ? Il semble qu’il y a bien une conception de contrepartie sur les « chômeurs suspects » de non-recherche de travail. L’état veut avoir la main mise sur le social avec une remise en question totale à la manière anglo-saxonne. Le paysage social reste donc très complexe de par la diversité des minimas sociaux et leur remise en cause à la baisse ou à la hausse dans le plan du gouvernement reste évasive.
Rappel : les APL (Aide Personnalisée au Logement) ne sont pas un minima, mais une garantie pour le logement. 13 millions de personnes en bénéficient. Avec une éventuelle fusion, ce serait très grave au niveau social. Il est impensable d’accepter une monétarisation des APL.
Cependant un projet serait dans les tiroirs du gouvernement qui envisagerait un minima social pour les 18/25 ans en contrepartie d’une fusion des minimas sociaux et des APL, mais du coup la solution au logement est évincée du plan Pauvreté.
Rappel : la fondation Abbé Pierre défend à tout prix le droit au logement inscrit dans la déclaration aux droits de l’homme. Le RUA doit être un droit et la Fondation exige qu’il n’y ait AUCUNE CONTREPARTIE.
Nous sommes trop dans une société de Devoir et pas assez de Droits !
Manuel Domergue (directeur des études à la fondation Abbé Pierre) participait avec Isabelle à cet atelier animé par Sarah Legrain FI membre du livret « éradiquer la pauvreté ».
Intervention d‘Isabelle Maurer
Isabelle a parlé d’autonomie de la personne, elle a rappelé son parcours, ses difficultés mais toujours son éternel enthousiasme et sa détermination.
Elle a parlé avec émotions des nombreuses rencontres dans les associations, a cité bien sûr l’Archipel des Sans-Voix et le but que l’archipel s’est fixé : donner le plus possible la parole à celles et ceux qui ne l’ont pas, et la relayer dans le débat public. C’est grâce à l’Archipel des Sans-Voix qu’elle a pu faire le déplacement depuis Mulhouse pour s’exprimer à Toulouse.
En fait dis Isabelle, « nous sommes 68 millions de précaires ! ça fait 40 ans que je participe à la vie collective de mon pays et je serais en droit d ‘être reconnue pour tout ce temps passé pour les autres ! » Ses enfants lui disent souvent « mais maman pense à toi maintenant ». Elle répond à cela : « Je le sais, mais il faut faire bouillir la marmite. Ce n’est pas avec mon RSA (484 €) et les quelques ventes de savonnettes et autres produits cosmétiques qui me font rajouter 269 € au RSA, soit un total de 763 euros par mois qu’on peut vivre, non? Il faut envisager un meilleur avenir ! Si vous me trouvez des usines qui embauchent, dites-le-moi ! L’Alsace et tout le grand Est sont sinistrés. Les bassins d’emplois n’existent hélas plus ! Aujourd’hui il faut penser à la survie, à un minimum de survie pour tous ! ».
Je ne me bats un RUII (Revenu Universel Individuel Inconditionnel)
Je ne me bats pas pour le RUA (Revenu Universel d’Activité) mais pour un RUII (Revenu Universel Individuel Inconditionnel) car chaque cas est différent. 1000 €, voir 1500 €, c ‘est aujourd’hui le minimum vital.
Jean Marc TOPENOT (Bourges )