Nous sommes un petit groupe de personnes qui vient de se constituer en collectif de chômeurs/euses et précaires pour la défense de nos droits sur le secteur de Molsheim/Obernai dans le Bas-Rhin (67).
Concernant le texte (ci-dessous) du tract que nous avons distribué dans ces villes et publié ci-joint, une petite précision doit être apportée. Aucun-e d’entre nous n’ayant pour le moment reçu le formulaire du contrôle des ressources, nous nous sommes basés sur les témoignages d’ami-e-s qui en on été victimes . En tractant, nous avons appris ceci par un chômeur contrôlé : il serait stipulé qu’on est en droit de refuser les renseignements demandés. Cela doit nous interpeller. En plus du fait qu’elles doivent probablement être écrites en très petits caractères, sommes-nous tellement convaincu-e-s de la toute-puissance de ces administrations que nous ne remarquons pas ces lignes ?
Merci aux personnes ayant déjà subi ce contrôle et prêtes à s’exprimer sur ce sujet de nous en parler en écrivant à l’adresse mail figurant sur notre imprimé…ou dans le journal.
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Alors qu’il n’a été demandé aucun compte à des prédateurs financiers qui ont frauduleusement coûté aux contribuables des centaines de milliards d’euros et qui ont spolié et mis à genoux des pays entiers tel que la Grèce, les élus du conseil départemental (du Bas-Rhin – 67)montrent du doigt et stigmatisent auprès de leurs électeurs les plus démunis d’entre nous. Ils nomment « fraude » l’entraide familiale qui nous est souvent vitale pour pouvoir survivre et nous imposent pour cela le contrôle des ressources.
Contrairement à ce que les différents services sociaux du département veulent faire croire, ceux-ci (les contrôles) ne sont pas aléatoires mais systématiques. TOUTES les personnes allocataires du RSA seront contrôlées si les moyens humains et matériels du conseil départemental le permettent. Pour qui ne l’a pas encore subi, il faut savoir que ce genre de contrôle oblige à fournir au moins un an et demi de relevés bancaires. S’il a été versé par un-e proche une certaine somme d’argent sur le compte d’un-e allocataire, cela est considéré comme une fraude et il lui est alors demandé le «remboursement» total de cette aide supplémentaire et informelle. Toute aide ou cadeau ne peut ainsi passer par un compte bancaire sans être considéré comme un revenu à déclarer, y compris quand Mamie faisait un petit virement pour le Noël des enfants. Selon le montant réclamé et les ressources que peut avoir par la suite la personne contrôlée, la durée de remboursement peut ainsi s’étaler sur des années, voire dépasser la décennie, condamnant ainsi celle-ci à toucher moins encore que le RSA.
Certains élus ont fait preuve d’un zèle particulièrement populiste et délateur dans cette chasse aux précaires. Un maire Bas-Rhinois s’est ainsi vu pénalement poursuivi en justice pour violation du secret professionnel pour avoir dénoncé un chômeur de sa commune. Le conseil départemental serait également hors clous juridiquement. Selon un travailleur social qui s’était confié sur le sujet, le fait de réclamer des relevés de compte peut constituer une atteinte à la vie privée : en étant suffisamment de plaignants il serait possible d’obtenir gain de cause si un procès était intenté pour cette violation des droits fondamentaux.
Les services dits sociaux sont loin d’avoir tous les droits sur nous, et pour les mêmes raisons que celles citées plus haut il n’y a nulle obligation de leur fournir quantité de renseignements tel que le téléphone, l’adresse mail ou le moyen de locomotion utilisé lorsqu’on ne le souhaite pas, sans avoir à en donner la raison. Il est important de le savoir : nous n’avons pas à justifier de l’usage de nos droits fondamentaux en échange du RSA ou de toute autre ressource. Le fait que ce soit exigé en constitue de fait une violation.
Pour ne pas être broyé-e et mieux défendre nos droits face à ces entités administratives, il est possible d’adhérer à des mouvements politiques ou de s’adresser à des syndicats ou associations syndicales comme :
– la CGT
– le MNCP (Mouvement National des Chômeurs et Précaires)
– ABCDE (Association Bas-Rhinoise des Chômeurs et Demandeurs d’Emploi) qui est également membre du MNCP – Tel : 03.88.41.14.49 – Mail : abcde67@orange.fr
Vous pouvez également faire partie d’un collectif local tel que celui qui se constituera sur le secteur de Molsheim/Obernai lors d’un pique-nique convivial : contactez nous pour plus de renseignements !
Courriel : cc.precaires@laposte.net