Suivez la page FB de Fabienne : « Le Journal pagailleux de Fabienne Desseux @journaldunechomeuse
En juillet 2016, j’ai été licenciée économique de la minuscule radio locale qui m’employait ici, chez moi, à Nevers. Durant 18 mois, je vous ai parlé de mon chômage. Le mien, pas celui du voisin.
Encore que.
Un livre est né de ces chroniques en 2017 puis un second en avril 2019. Depuis, je ne suis pas sortie d’affaire mais j’ai traversé la rue pour trouver une licorne à deux têtes. J’écris maintenant d’autres bouquins. Accessoirement, je râle, je grogne, je maugrée. Je donne mon avis même si on ne me le demande pas. .
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« Pas cher, jusqu’à gratuit » : tel est le mot d’ordre de l’ère Jupitérienne
À Nevers, comme ailleurs, c’est la même histoire. Par exemple, on colle des Services civiques un peu partout. Pôle Emploi, préfecture, écoles, centres sociaux, gendarmerie… un biffeton de 500 balles et on crée des emplois sans cotisation en sortant les gens des statistiques de chez Pôlo.
Mais bon. Au moins l’argent change de poche et ce n’est pas pour des intérêts privés.
Alors que dans l’affaire qui m’agace ce jour – celle de Julien Cohen, antiquaire à lunettes bleues estampillé « vu à la télé » qui a racheté récemment une chapelle dans not’ bonne ville de N’vers – du flouze, il n’est point question. Certes il y a bien eu transaction pour acquérir le bâtiment, là n’est pas le problème. Mais je pense que grâce à ses « Affaires conclues » qui trustent l’antenne de France 2 (et son bizness d’antiquaire à Saint-Ouen) son problème à lui n’a pas été de sortir le chéquier. Disons, dans un premier temps.
Pour vous remettre dans le contexte, celui qui a gagné son premier million à 18 ans, expliquait il y a quelques mois dans Le Journal du Centre vouloir faire revivre cette chapelle de la façon suivante : « Dans un décor agrémenté de meubles et d’objets anciens, je recevrai le public, un dimanche par mois, à des fins d’expertise. J’inviterai également et ponctuellement mes collègues de l’émission ». Ok c’est noté ! Je suis bien contente pour lui et sa petite entreprise même si on ignore encore si Sophie Davant égaiera elle-aussi la chapelle les dimanches. Et il ajoutait : « Je vais donc tenter, dans la limite de mes compétences, de faire vivre ces bourgs et ces villes qui le méritent bien. »
Monsieur est bien urbain de vouloir faire revivre les provinciaux, un dimanche par mois, en expertisant des objets destinés à boucler les fins de mois, mais pour ça … il a d’abord besoin de nous. Et pas qu’un peu.
En effet Monsieur-Lunettes-Bleues a partagé il y a deux jours un message sur son Facebook qui, je trouve, ne manque pas de piquant et que je cite textuellement : « Bonjours à tous, il est temps de se retrousser les manches. Je recherches des bénévoles pour redonner son lustre à cette belle chapelle à Nevers. Toutes les bonnes volontés sont les biens venues, peintres, plâtriers, maçons, électriciens et plombiers ou juste bons bricoleurs vous êtes tous les bienvenus. Bien à vous »
Si on peut noter que sa matière favorite n’est pas le Français, on constate quand même que l’homme d’affaires est particulièrement brillant en maths. Et qu’il a un putain d’oursin dans la poche !
Car demander à la totalité des corps de métier du bâtiment de « se retrousser les manches » pour restaurer un lieu devenu privé – et classé Monument Historique – sans imaginer les rémunérer, c’est très… start-up nation comme procédé. Ou très foutage de gueule… j’hésite. Cela dit, Monsieur aurait tort de se gêner car en parcourant les plus de 300 commentaires sous son post, 90% des lecteurs sont extatiques et n’ont qu’une idée : se précipiter pour passer leur week-end à retaper le bien de cet individu dont le seul intérêt est sa notoriété télévisuelle.
Je n’ai pas la célébrité de Julien Cohen mais vous êtes quand même 5.000 sur cette page. Alors y a pas de raison : je vais moi aussi tenter le coup !
« Bonjour à tous, il est temps de se retrousser les manches. J’ai une infiltration d’eau à l’étage de ma maison, ma bagnole qui yoyote et une pelouse à tondre. J’ai pas un rond à vous filer mais vous serez trop heureux d’avoir travaillé gratos pour ma gueule. Si vous y tenez, on fera un selfie ».
Voilà, ça me semble pas mal.
Ah non. J’oubliais : « Bien à vous »
J’ai bon ?
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