à l’occasion du 17 Octobre : JOURNEE INTERNATIONALE D’ELIMINATION DE LA PAUVRETE.

La pauvreté n’est pas qu’un manque d’argent, mais un langage appris — et transmis !

➡️La pauvreté se répète entre générations.

Elle se transmet comme un accent social : on hérite d’habitudes, de peurs, de codes — et parfois de silences.  En France, avoir grandi enfant et ado dans la précarité augmente fortement, à l’âge adulte, le risque d’y rester (écart de pauvreté de +10 points pour les femmes à contexte comparable).

Autrement dit : le sol colle aux semelles si personne n’aide à le décoller. 

➡️La pauvreté a ses codes.

Manière de s’habiller, manière de “se tenir dans son corps ”, manière de parler (ou de se taire), façon d’éviter les lieux où l’on se sent illégitime : ces codes de l’infra-verbal passent un message invisible : “moi, je ne suis pas d’ici”.

Et la société répond trop souvent “alors reste dehors”.

➡️De la pauvreté économique découlent d’autres précarités (un effet domino) :

  • • Précarité d’habitat / mal-logement : 350 000 personnes sans domicile ; 30 % des ménages ont eu froid chez eux en 2024. 
  • • Précarité énergétique : ≈ 11 % des ménages y sont confrontés, fortement corrélée à la détresse sociale. 
  • • Précarité alimentaire : 32–37 % des Français en insécurité alimentaire (estimations 2023-2024) ; +30 % de personnes accueillies par les banques alimentaires en 3 ans. 
  • • Précarité numérique (illectronisme) : 15 % des 15+ en 2021 n’utilisent pas Internet et/ou n’ont pas les compétences de base — un mur quand tout se dématérialise. 
  • • Précarité de santé (physique & mentale) : les inégalités de santé apparaissent tôt et suivent tout le gradient social. Les personnes pauvres meurent plus tôt.
  • • Précarités éducative & culturelle : la transmission des inégalités pèse sur les diplômes, l’accès aux pratiques culturelles et la suite du parcours. 
  • • Précarité administrative (non-recours) : des millions de personnes renoncent à leurs droits ; 23 % des usagers déclarent y avoir renoncé ces 5 dernières années, souvent par complexité des démarches ; non-recours au RSA ≈ 34–36 %. les défenseurs des droits peuvent mais l’accès passe essentiellement par les associations locales.

➡️Les premières victimes ? Les enfants et les femmes.

Le taux de risque de pauvreté des moins de 18 ans atteint 21,6 % (vs 15,4 % population générale en 2023). Et 87 % des victimes enregistrées de violences conjugales sont des femmes pauvres. Une femme est tuée par son (ex) partenaire tous les 3 jours.

➡️La violence familiale frappe davantage les milieux populaires.

Les violences “au sein du ménage” touchent toutes les catégories, mais les personnes sans activité (souvent les plus précaires) se déclarent victimes 1,6 % (vs 0,9 % en moyenne), et les employés 1,4 % ; les cadres bien moins — et portent aussi moins plainte.

C’est un double piège : plus d’exposition, moins de réparation. 

➡️Et les institutions ?

Elles tentent de créer des chemins d’égalité mais globalement, elles traitent moins bien en primo accueil, celles et ceux qui en ont le plus besoin quand les procédures deviennent labyrinthiques : le Défenseur des droits alerte sur un renoncement massif lié à la complexité et à la dématérialisation.

Comment on s’en sort — vraiment ?

🆙👏Un “grand up” pour la sortie des schémas par l’accompagnement à la parentalité dès la naissance de l’enfant : c’est là que les trajectoires se déplient ou se resserrent.

Nos Pause Parents travaillent les schémas intimes : sécurité affective, langage corporel et verbal, routines, limites claires et bienveillantes, accès aux soins et aux droits.

On réécrit le “logiciel maison” avant qu’il ne se fige. (Association Familiale Laïque Transition AFL TRANSITION)

🆙👏Réarmer les institutions républicaines par leurs valeurs affichées et vécues.

École, santé, justice sociale, culture : égalité d’accès dans l’accueil, la relation, l’orientation, et la continuité de parcours (pas seulement des guichets, mais des guides).

Réduire le non-recours est un acte républicain, d’égalité des chances, de santé publique et de démocratie.

🆙👏Embaucher celles et ceux qui connaissent le chemin.

À AFL TRANSITION, nous recrutons prioritairement des profils de haut niveau issus de la pauvreté (et en sortie de pauvreté), avec salaires décents et perspectives réelles.

Pourquoi ? Parce que l’expertise d’usage est une compétence. Elles/Ils savent décoder les non-dits, rassurer, contourner les murs invisibles. On ne combat pas les déterminismes sans celles et ceux qui les ont vaincus.

🆙👏Lutter sur tous les fronts de la précarité (dominos inversés).

  • Habitat : sécuriser, chauffer, isoler.
  • Alimentation : du panier à l’assiette, durable et accessible.
  • Numérique : former, équiper, accompagner.
  • Santé mentale : repérer tôt, offrir des lieux d’écoute gratuits et simples d’accès.
  • Culture & éducation : mettre le beau et le savoir au coin de la rue., ôter les freins à l’apprentissage.
  • Droits sociaux : aller vers, aider à faire (pas seulement “dire de faire”).

Par les dispositifs publics pensés et mis en œuvre avec les partenaires.

🆙👏Mesurer, corriger, persévérer.

Ce qui se mesure se transforme : taux de non-recours, d’abandon scolaire, de violences intrafamiliales, d’accès au soin, etc. On suit des indicateurs de cap (et pas de prestige), avec des retours d’expérience terrain.

En une phrase 🚀

La pauvreté n’est pas une faute individuelle ; c’est une architecture. On la démonte

  • – par le quotidien (les routines du quotidien, le soutien psychologique intime, les accompagnements pour changer de paradigmes ),
  • -par les actions publiques (les alliances locales, les partenariats positifs et qui œuvrent pour le seul intérêt général )
  • – par les actes politiques et éthiques (les politiques publiques , les élus conscients et non jugeants )

En équipe !

Nathalie ROCAILLEUX (Directrice générale des Services-Psychologue, à Association Familiale Laïque Transition)

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