Merci aux gilets jaunes de France et du monde.
Bon anniversaire à nous tous.
Hommage à tous nos blessés et arrêtés, à tous ceux qui sont enfermés chaque semaine au nom de la fraternité, de la liberté, de l’égalité pour tous.
Car il est un pays où les dirigeants sont si brillants, si intelligents et attentifs à ce qui se passe pour leur population qu’ils trouvent normal de ne découvrir l’ampleur des dégâts de leurs choix politiques et économiques sur la vie quotidienne de leurs « administrés » – santé, emploi, sécurité, éducation, logement, bien-être – que lorsque ceux-ci, épuisés et désespérés, manifestent, font grève, meurent de misère ou se suicident à la pelle.
Refusant aveuglément de faire le lien entre leurs responsabilités d’hommes politiques et l’état du pays (eh ! Ils ont quelques privilèges et un niveau de vie à préserver tout de même ! Ainsi que les intérêts de quelques amis très chers…), ils trouvent tout aussi normal de laisser leur police crever les yeux des courageux qui essaient juste d’alerter sur l’intolérable.
Pourtant nos « élites » font de très très hautes études, de stratosphériques études, même, hors de prix, souvent à nos frais… Peut-être serait-il plus économique et efficace de leur offrir quelques consultations médicales chez un ophtalmologiste et un ORL assorties d’un petit séjour dans la France d’en bas ?
Ainsi, ils pourraient enfin trouver anormal, bizarre, voire inacceptable dans un des pays les plus riches du monde,
- que des soignants tombent malades et doivent faire grève ou mourir d’épuisement pour pouvoir obtenir enfin les moyens de soigner.
- que des enseignants doivent kidnapper des copies, refuser de faire cours ou se tuer dans des écoles pour essayer d’être entendus et d’être enfin en mesure de donner un enseignement de qualité à tous, partout.
- que des paysans se pendent chaque jour parce qu’ils ne peuvent même plus survivre en faisant leur beau travail de nous nourrir correctement, sainement, sans détruire la nature ou maltraiter les animaux.
- que des cheminots doivent bloquer des trains ou se jeter sous leurs roues pour espérer attirer l’attention sur les risques croissants d’accidents.
- que des étudiants doivent redoubler, abandonner leurs études ou s’immoler pour signaler qu’il y a comme un bug dans le système éducatif français qui ne donne pas les moyens à tous de se former dans des conditions dignes et efficaces.
- que des habitants des banlieues vivent dans des conditions d’un autre âge, humiliés, pourchassés, oubliés depuis des décennies.
- que des militants écologistes soucieux de l’état de notre planète se fassent gazer à bout portant.
- que des pompiers se fassent tabasser par des policiers parce qu’ils manifestent pour assurer notre sécurité plus efficacement et dans de meilleures conditions.
Et qu’il est absolument étrange, stupide, pas du tout pragmatique, que des citoyens, portant la parole d’un pays entier, doivent se soulever, semaine après semaine, pendant une année entière, au péril de leur santé, de leur liberté ou de leur vie, pour tenter d’obtenir la possibilité de vivre juste correctement, dignement.
Que voulons-nous tous?
Travailler utilement, dignement.
Vivre dignement.
Participer à la vie de notre pays dignement.
Être traités dignement par les gens que nous payons pour nous représenter.
Pas de quoi nous faire gazer, taper dessus, crever un œil, arracher une main, être emprisonné, ou pire, non ?
Vous là-haut, nos soi-disant représentants, c’est vous qui êtes des anomalies d’un autre temps, avec vos mentalités féodales, esclavagistes. C’est vous les bizarreries, les monstres indifférents et cupides jusqu’à la bêtise et la destruction.
Changez ou partez !
Bon anniversaire à tous.
Hommage à tous nos blessés et arrêtés, à tous ceux qui sont enfermés chaque semaine au nom de la fraternité, de la liberté, de l’égalité pour tous.
On ne lâche rien.
Linda (13 – Marseille)