Aujourd’hui 26 juin 2024, je devrais me réjouir d’avoir la chance d’apercevoir la flamme olympique dans ma ville de Strasbourg, de voir des personnes connues, inconnues, fières de porter cette flamme, et cette idée du sport fédérateur et solidaire.

Et pourtant je ne serais pas de cette grande messe républicaine.

Depuis tout petit j’ai grandi avec l’amour du sport en tant que spectateur : les combat de boxe de Tyson à 4h du matin, l’OM de Boli « A jamais les premiers ! », France-All Black en coupe du monde, Marie-Jo Perec Gwada en force !, 82-87 France/Usa quelle finale de basket, en 2000 … et Zidane “Zizou président” ce 13 juillet 1998.

Mais un amour aussi en tant que pratiquant, sur le gazon avec des crampons par 5 degrés en hiver, dans une piscine, sur un vélo, dans un gymnase, sur le goudron … avec les copains, les copines, et la famille.

Et pourtant j’ai honte.

la déportation de la misère.

Honte que ces JO aient été pris comme prétexte pour organiser au mieux le déplacement, au pire la déportation de la misère.

Honte de l’instrumentalisation de ces JO, alors que le sport m’a toujours enseigné des valeurs de solidarité, d’accueil de l’autre et de nos différences.

Honte du silence des élus face à ces situations, et des courbettes face au sport « libéralisé », devenu une vulgaire marchandise capitaliste.

Guy Debord n’aura pas à voir ça … nous si.

Le sport n’est plus simplement ce sport pratiqué entre copains, copines, et qui se terminait le dimanche au club house. Le sport est aujourd’hui, plus que jamais, un moyen de contrôle de la population, de l’opinion publique, y compris dans des pays démocratiques.

Aucune manifestation ne sera tolérée durant les 2 semaines du “plus grand événement jamais organisé en France”. Cf. le site officiel 

Chacun et chacune devra supporter ses équipes, ses athlètes.

Supporter : de celui qui fournit de l’aide, de la protection, du soutien. Et pourtant…

Supporter les personnes vivant dans la précarité ? Que nenni ! Chassez donc ces pauvres que l’on ne veut pas voir. Depuis plusieurs mois, de nombreuses ONG et associations dénoncent ce “nettoyage social”. Cf le site « Le Revers de la médaille »

Les personnes sont expulsées des lieux de vie informels, déplacées en province loin des sites des Jeux Olympiques. Ici à Paris pour accueillir toutes les nations, il a fallu exclure toutes celles qui étaient là.

Les Jeux Olympiques, et la promotion du sport amateur par excellence, et pourtant.

Alors que le coût de l’organisation des Jeux Olympiques à Paris va frôler les 10 milliards d’€, et ce sont des “JO peu onéreux” (sic), au regard des 15 milliards d’€ de budget du ministère des solidarités, nous sommes en droit et dans le respect des valeurs de l’olympisme, de demander la mise en place d’une véritable politique de solidarité en ce qui concerne l’hébergement, le logement, l’accueil, l’accès aux droits, l’alimentation…

Le sport est devenu un lieu d’accumulation des richesses avec une redistribution bien trop faible. Le sport et ses événements mondiaux, sponsorisés par les plus grandes entreprises capitalistes, est devenu la vitrine de cette société marchande mondialisée et ceci jusque dans nos loisirs.

Cette flamme olympique, celle de Paris 2024, me fait trop penser à la flamme que l’on veut éteindre le 30 juin et 7 juillet, pour que je la soutienne.

Parce que la médaille à un revers !

Germain Mignot – Militant associatif  – Conseiller Municipal de Strasbourg


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