Alors, lettre de Macron et Grand Débat : en route mauvaise troupe ! Putain, mais quel chantier !
Ça va ressembler à une réunion de copropriété quand la façade n’a pas été ravalée depuis 50 ans et qu’on veut expulser le connard du 4ème. Parce qu’il fout Jul à fond la caisse. Mais comme c’est le neveu de celui qui possède la moitié de l’immeuble, ben… on ne pourra pas le déloger.
Quand tu vois l’ordre du jour, tu te dis que ça va être compliqué de dialoguer. Ainsi, dans les questions – autorisées – pour ravaler l’immense façade républicaine (et étayer les fondations qui n’en finissent pas de trembler, façon immeuble marseillais) on a : « Comment pourrait-on rendre notre fiscalité plus juste et plus efficace ? » Toi, tu avais des idées. Comme réinstaurer l’ISF et abolir l’ultralibéralisme. Ou même appliquer les méthodes nipponnes aux entreprises françaises du CAC 40 qui ont versé 57,4 milliards d’euros à leurs actionnaires en 2018.
Sauf que voilà, pas la peine…. oublie !
Car Jupiter prend soin de préciser : « Mais l’impôt, lorsqu’il est trop élevé, prive notre économie des ressources qui pourraient utilement s’investir dans les entreprises, créant ainsi de l’emploi et de la croissance. Et il prive les travailleurs du fruit de leurs efforts. Nous ne reviendrons pas sur les mesures que nous avons prises pour corriger cela afin d’encourager l’investissement et faire que le travail paie davantage ».
Ok, soit. Ça roule ma poule. En fait on peut causer, c’est tout. Du coup je propose d’emmener un saladier de sangria et des chips. C’est toujours mieux que se foutre sur la gueule avec les CRS ! Il ne prend pas la copro en traître le minot de l’Elysée. En intro, même qu’il dit : « Je n’ai pas oublié que j’ai été élu sur un projet, sur de grandes orientations auxquelles je demeure fidèle. » Au temps pour moi. Alors on garde l’évasion fiscale et l’ascenseur privatif des gens du 7ème et nous, on va continuer à se coltiner l’escalier fissuré qui t’enfonce à la cave.
Sinon, pour l’écolo du rez-de-chaussée, c’est cool, on va quand même discuter du problème des poubelles de tri et du garage à vélos. D’autant que la question est simple : « Comment finance-t-on la transition écologique : par l’impôt, par les taxes et qui doit être concerné en priorité ? » J’adôôôre ! Les mecs qui bossent au gouvernement n’ont pas la réponse mais sans doute qu’à Arcis-sur-Aube ou à La Chaume-au-cul-rond, le gars Dédé – trésorier du club de belote – va sortir son tableau Excel pour nous apprendre comment financer la transition écologique. Vais pas critiquer Dédé, je suis nulle en belote.
Et puis, si après six verres de sangria, personne n’en est venu aux mains, on va causer du Libyen qui squatte au 2ème et ne fait chier personne, en posant la question suivante : « En matière d’immigration, une fois nos obligations d’asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ? Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ? »
Enfin, pour finir en apothéose, la copro s’en prendra aux gosses du 6ème qui mettent de la boue dans le hall en abordant (mais pourquoi ?) le problème de la laïcité.
Bref. La méthode promet de belles soirées festives et constructives. Même si certaines questions peuvent trouver des réponses (comme le vote blanc), j’ai idée que le couillon qui va devoir se taper la synthèse de Grand Débat, risque de nous faire un joli burn-out. Et enfiler rapidos… un gilet jaune.