Elina DUMONT proposera son spectacle « Des Quais à la Scène » au Théatre de la Maison des Oeuvres / Théatre Saint Léon – 11 place du cardinal Amette Paris 15e (Metro La Motte-Picquet Grenelle )
Entre la DDASS, la rue et sa nouvelle vie de comédienne, un message plein d’espérance.
Entrée libre
Si le spectacle d’Elina Dumont ne ressemble à aucun autre, c’est que la vie d’Elina Dumont ne ressemble à aucune autre.
Comédienne, elle puise, dans son existence extrêmement chahutée, les histoires effarantes, désespérantes, truculentes qui composent son show.
Mais plus encore que la matière de sa vie, c’est son regard qui fait la différence. Tour à tour éberlué, attendri, moqueur, critique, il amuse et émeut. Il fera changer le votre.
Ce mot familier d’ « exclus », vous ne l’entendrez plus jamais comme vous l’entendiez avant…
Marie Desplechin
Elina DUMONT a aussi édité un livre dans lequel elle raconte sa vie : « J’ai longtemps habité dehors » aux éditions Flammarion. Disponible en librairie.
» Enfant de l’abandon, adolescente fugueuse, femme de la rue. J’en ai bavé, pourtant je m’en sors, et je n’en reviens pas. Je raconte ma longue nuit. J’ai parlé, souri, dragué, emballé, couché : juste pour trouver un lit. J’étais dehors. Il fallait bien que je trouve un chez moi. J’ai des dents blanches, un sourire engageant, je n’ai pas l’air « d’une fille de la rue », « d’une « SDF » comme on dit. Ma mère était un danger pour ses enfants. Elle buvait, elle était malade psychiatrique. J’ai été placée, tôt, chez la mère Trognon, au milieu des vaches, des prés et des forêts. La mère Trognon accueillait des enfants de la DDASS comme moi. Dans le village, des gens ont abusé de moi. Je ne savais pas, personne ne m’a rien dit, je croyais que c’était normal. A 15 ans, j’ai grimpé le mur et j’ai fui, direction Paris.
J’ai atterri dans un foyer. Monsieur Maurice m’a lancé comme stripteaseuse en me faisant croire que j’allais percer comme danseuse. Dans la rue, c’est sans limites. J’ai eu le nez dans la coke, j’ai bu, je me suis évanouie pour que les pompiers me ramassent. Dormir au chaud, à l’hôpital, c’est le luxe des gens de peu. Mes amis de la rue m’en ont beaucoup appris : « Neuneuil », « Darty », « Zonzon », « la Fiole ». Je ne les laisse pas tomber, c’est un peu ma famille. Dehors, tu n’as que trois verbes à ta guise : manger, te réchauffer, dormir. Aujourd’hui, je me suis reconstruite. J’ai aussi rencontré des gens qui ont cru en moi, j’ai gagné en confiance, suivi une thérapie. Je suis devenue comédienne. Une fille qui se sort de la rue, qui raconte ce qu’elle y a vécu.
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