19/07/2017

Facebook est une source inépuisable de pistes de boulot. Alors, même s’il y a à boire et à manger, je reluque régulièrement mon fil d’actualité… Sait-on jamais.

Et l’autre soir, je suis tombée sur l’annonce d’une radio locale du coin. Comme vous pouvez vous y attendre… ce n’est pas demain la veille qu’ils risquent de m’engager. Dans le détail, voilà ce que l’annonce donnait.

« Recherche pour émission de radio en direct à Nevers, une chroniqueuse »… Jusqu’ici tout va bien. Sauf qu’on n’a pas vraiment le droit d’exiger une femme plutôt qu’un homme dans une offre d’emploi mais bon, admettons. Finalement, vous allez voir que cela n’a guère d’importance.

« Profil souhaité »… Tiens, marrant. Pour une fois on n’a pas mis « profil exigé ». Continuons.

« Très bonne répartie, sens de l’improvisation et de l’humour »… Ah oui, quand même. Pas simple comme exercice. Pas donné au premier venu. D’autant que l’humour est une question de point de vue. Pour le reste, faut de la bouteille, c’est-à-dire quelques heures de vol derrière un micro ! L’exercice d’animer une chronique pertinente et enlevée, n’est pas à la portée de tout le monde. Bref, faut être pro dans son domaine.

« Connaissance du dialogue au micro, libre tous les vendredis de septembre à juin de 19h à 20h ».Donc un engagement hyper régulier sur une période de dix mois (saison complète) avec un horaire pas évident et là encore, une sacrée compétence. Car le dialogue spontané, fluide et intéressant, pour ne pas dire pertinent, avec un invité ou un animateur, cela demande de la préparation. Faut pas croire, le naturel en radio, c’est du taf ! Comme profil souhaité, c’est donc tout de même très exigeant. On voudrait dénicher quelqu’un de professionnel… on ne s’y prendrait pas mieux.

Sauf que voilà, quand nous arrivons à la dernière ligne (juste avant le numéro de téléphone pour ledit « casting »), l’annonce mentionne : « Bénévolat ».

Arf… Tout s’explique alors ! Voilà pourquoi la radio pouvait préférer explicitement une nana. Eh oui, puisque ce n’est pas un vrai boulot, il n’y a donc aucune entorse à la loi ! C’est juste pour le fun, l’éclate, et la dorure du blason de l’antenne.

Pour être tout à fait claire, après un an de chômage, ce type d’annonce me gonfle. A croire que – comme pour les artistes, musiciens et autres chanteurs, qui galèrent depuis des années en ayant du niveau – jouer gratis est un service qu’on leur rend ! Pareil à l’écrit. Ouvrir ses colonnes à un journaliste sans le payer, c’est comment déjà ? Lui offrir de la visibilité…

Alors moi aussi j’ai un souhait. Et au fur et à mesure de mon chômage, une exigence.
Celle, tout connement, d’être rémunérée.

(dessin du très bon Philippe Geluck)