Dans cette chronique, je veux partager avec vous mes activités et mes engagements, mes colères et mes joies, mes idées et mes utopies. On peut être précaire et s’engager, militer, aider, aimer, vivre …

Le 22 septembre 2018, j’ai participé à une journée organisée à Mulhouse sur le thème « VIVRE DANS LA PRECARITE ET LA PAUVRETE EN EUROPE ». Je vous en propose un compte-rendu.

Cette manifestation était organisée par 7 organisations originaires de 4 pays européens :
* La Maison de la Citoyenneté Mondiale (Mulhouse) – France
* Le Mouvement National des Chômeurs et des Précaires (MNCP) – France
* L’Archipel des Sans-Voix (son Ile de Mulhouse) – France
* Alternatives et Autogestion (France)
* IGA (Bâle) – Suisse
* Vorarlberger Landesarmutskonferenz – Autriche
* Landesarmutskonferenz Baden Wüettenberg – Allemagne

Les 3 thèmes abordés ont été :
> « L’Allemagne, un modèle pour l’Europe! OUI ou NON ? » par Roland Saurer et Edi Martin
> « Ce que vivent les précaires » par Isabelle Maurer et Hans Georg Heimann
> « Comment résister » par Roland Saurer et Georg Heimann

Toute cette journée fut très enrichissante sur le plan ds échanges, d’apprentissages divers, d’humilité. Ce fut comme une pièce de théâtre, joyeuse malgré la tristesse de nos vies très « industrialisées », de consommation à outrance.

Les débats furent pointus, justes et divers. Les représentants des 4 pays ont fait le constat du passé, mais il nous appartient de rendre notre futur plus enviable, riche et constructif… Pour cela, TOUS ENSEMBLE nous serons plus forts ! Nos actions ne doivent maintenant n’avoir qu’un seul but : « Vivre mieux dans un monde meilleur ».

« Mulhouse-Table de la Fonderie » qui a animé les réflexions de cette journée du 22 septembre pose la question « Comment pouvons-nous opposer de la résistance aux politiques qui produisent de la pauvreté et de la précarité, et en prendre notre parti en les cautionnant ? »

Lors de la table ronde « Comment résister ? » , Roland SAURER a proposé quelques pistes et impulsions intéressantes. En voici l’essentiel selon lui.

  • Nous devons comprendre que la richesse et la pauvreté font partie des principes fondamentaux de ce système de société. L’euphorie (ou la folie) de la croissance fabrique d’une part de la richesse en continu, et crée d’autre part de la pauvreté et de la stagnation.
  • Une inégalité massive, même globale, dans les rapports de propriété fait partie intégrante du dilemme richesse/pauvreté.
  • La résistance doit se diriger contre les promesses du progrès social. Se rebeller contre l’immobilité des gouvernants …  La résistance est le fait d’hommes qui sont devenus « sans activité » et qui sont en mesure de s’organiser, qui trouve plaisir à résister et qui en font leur affaire.
  • Sont particulièrement frappantes les nombreuses actions menées par des organisations telles que Grennpeace, Podemos, Occupy, Syria, etc …  Action de combat contres différents projets … Et les nombreux conflits dans le monde du travail …
  • Mais où se trouve la mobilisation des personnes en situation de pauvreté ou de précarité ? Sont-elles moins prêtes et moins capables de participer à de telles actions ? Où sont-elles dans les organisations de résistances ? Où sont leurs propres organisations ?
  • Il ressort de nos propres expériences qu’il maque à beaucoup de personnes touchées, des capacités et des ressources pour déclencher et entretenir l’activisme politique.
  • On est rapidement irrité en jetant un coup d’oeil à l’élaboration de la discussion sociologique : là il y a un courant qui considère les personnes en précarité comme impossibles à mobiliser, là il y a un courant qui tient les marges de la société (dont le monde de la précarité) en capacité de s’activer.
  • La question demeure : comment parvenons-nous à réunir des combats dans les usines, dans la rue, dans les quartiers, dans le quotidien ? Comment relions-nous les mouvements dans les domaines liés à LA VIE, au logement, à la pénurie de travail, au chômage, à l’éducation, à la culture, à la vie en société, etc …
  • Nous avons besoin de lieux ouverts et de concepts tournés vers les gens, alors la résistance ira croissante. Une multitude d’hommes et de femmes dans les villes et les campagnes se comprendront et un chemin s’ouvrira à leurs expériences, leurs souhaits, leurs rêves. Nous y sommes. Nous en sommes.

Nous portons cela.
Roland SAUER – Lak-Bw

 

Je suis personnellement très fier d’avoir participé à ces débats et d’y avoir représenté les Sans-Voix qui y ont toute leur place.

Chacun de nous doit être acteur de sa vie … et avec l’aide de l’Archipel des Sans-Voix nous pouvons y parvenir et nous relier.

Et maintenant, quelles seront nos actions, TOUS ENSEMBLE ? A bientôt pour d’autres échanges et pour répondre à cette question. Vous pouvez réagir en laissant un commentaire tout en bas de la page de cet article, ou en lançant un débat sur le forum de ce journal.

Isabelle l’alsacienne.