En France en 2018, la pauvreté est repartie à la hausse
Alors que ce 17 octobre est la « Journée mondiale du refus de la misère », une estimation de l’Insee publiée la veille, le mercredi 16 octobre, estime que 14,7 % de la population vivaient sous le seuil de pauvreté l’an passé, en France. Un pourcentage en sensible hausse par rapport à 2017 malgré (ou à cause ?) du plan Pauvreté porté par le gouvernement sensé améliorer la condition des plus précaires, et d’une politique à contre sens.
Selon l’Institut national des études économiques, 14,7 % de la population vivaient sous le seuil de pauvreté en 2018 (60 % du niveau de vie médian : près de 1 065 € mensuels, après impôts), soit 9,3 millions de personnes, une hausse de 400 000 personnes. « Ce n’est pas une bonne nouvelle » convient Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.
Regardez cette vidéo publiée ce matin sur YouTube par Telé-Matin et l’association ENTOURAGE. Vous y retrouverez entre autres nombreux témoignages, Achille JOURDAIN (à 2’20) que ce journal a déjà présenté, mais aussi Elina DUMONT (à 3’30) qui a partagé avec nous les « Causeries Publiques » le 5 octobre dernier lors de la 2e Université d’Automne des Sans-Voix.
Comment expliquer cette hausse du taux de pauvreté ?
1) Davantage de dividendes
Pour l’Insee, parmi les facteurs d’inégalités, figure « la très forte hausse de certains revenus des capitaux mobiliers ». Or, si les placements financiers ont davantage rapporté aux ménages les plus aisés, c’est notamment en raison de la mise en place, l’an passé, d’un prélèvement forfaitaire unique (PFU) sur ces placements financiers (et non plus progressif). Ce PFU « abaisse la fiscalité de certains revenus du patrimoine », constate l’Insee.
Autre explication : à l’autre bout de l’échelle sociale, la baisse des allocations logement dans le parc HLM aurait eu « le plus fort effet sur l’évolution du taux de pauvreté ». Même si, note l’Insee, cette diminution des aides a en partie été compensée par une diminution des loyers de ces logements sociaux.
2) Un bilan « peu favorable »
Enfin, si d’autres mesures sociales ont contribué à augmenter le niveau de vie de personnes peu fortunées (baisse de la taxe d’habitation, extension du crédit d’impôts pour l’emploi de salariés au domicile de retraités…), ces dernières ont davantage profité à des ménages vivant au-dessus du seuil de pauvreté.
Dans l’immédiat, « le bilan est donc très peu favorable pour les plus pauvres », note le directeur de l’Observatoire des inégalités. Ce dernier milite pour la mise en place d’un revenu minimum unique d’environ 865 € par mois (50 % du niveau de vie médian). « Pour un coût de sept milliards d’euros, on élèverait le niveau de vie de cinq millions de personnes », plaide Louis Maurin.
En 2018, le gouvernement avait lancé une stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, dotée de 8,5 milliards d’euros. Et a lancé une concertation pour la création d’un revenu universel d’activité en 2023, qui regrouperait au moins trois allocations : le revenu de solidarité active (RSA), la prime d’activité et l’aide au logement (APL).
METTONS NOUS EN COLERE !
RELIONS-NOUS pour AGIR, pour éradiquer la misère. Pas pour la rendre supportable ou pour s’en accoutumer, non !
Retrouvez les paroles fortes de Michel POUZOL lors de la 1re grande conférence publique organisée par l’Archipel des Sans-Voix le 5 Novembre 2016 à Paris.
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