Ils sont cinq jeunes diplômés confrontés aux vicissitudes de la recherche d’emploi à l’issue d’une licence de droit, d’un master (bac + 5) ou encore d’un diplôme d’architecte. Le webdocumentaire Bac + que dalle donne à voir, avec justesse, la triste réalité vécue par une partie de la jeunesse. Celle de déclassés, diplômés sans débouchés, manquant du réseau nécessaire pour décrocher un emploi à hauteur de leurs compétences, jonglant entre stages, petits boulots, CDD ponctuels, intérim, chômage, soutien familial et parfois RSA.
Ce n’est pas faute d’avoir cherché et d’avoir envoyé des centaines de candidatures spontanées, explique dans le film Vivien, 26 ans, titulaire d’une licence de droit : « Recevoir une réponse négative dans 10 % des cas, ce n’est pas un mauvais ratio… Sinon, c’est pas de réponse. » Ce ratio de 10 % de réponses négatives polies mais « jamais justifiées » est aussi évoqué par Lilit, 25 ans, bac + 4 dans le domaine social. Cette jeune maman s’est résolue à faire un service civique, dont l’essentiel de l’indemnisation (570 euros mensuels) passent dans les frais de garde d’enfant.
Trop de diplômes, pas assez d’expérience, des difficultés accrues lorsqu’on a un accent ou un nom à consonance étrangère, la solitude dans la recherche d’un emploi des diplômés de l’université, la brièveté des contacts à Pôle emploi, pour qui le public diplômé est à même de s’en sortir tout seul… ces jeunes gens eux-mêmes investis dans des associations ou du bénévolat ont l’impression d’être finalement oubliés, et de ne pas avoir été prévenus à temps qu’ils s’engageaient dans des études manquant de débouchés.