Mon projet de reprendre la route à travers le pays à vélo (départ de Reims le 7 juin 2018) a pour but de dénoncer les difficultés que rencontre un demandeur d’emploi quels que soient son âge, son sexe ou ses origines.

Mais surtout dénoncer les difficultés des demandeurs d’emplois dit « séniors » (50 ans) rencontrant des difficultés d’accès à une formation, difficultés d’accès à retrouver un emploi car toujours trop de critères, trop coûteux pour l’entreprise, trop d’expériences, trop qualifié ou le plus souvent trop vieux. Dénoncer aussi un système administratif et d’accompagnement du demandeur d’emploi inefficace par faute de moyens humains et financiers. Dénoncer des actes politiques de notre gouvernement en réprimant les citoyens les plus précaires et en mettant en place des mesures punitives vis-à-vis des demandeurs d’emplois par un contrôle à leur égard.

ON N’EST PAS CHÔMEUR DE GAITE DE COEUR LA PRECARITE N’EST PAS UN METIER

La répression concernant une minorité de fraudeurs, n’est qu’une solution pour créer de la stigmatisation et de la division entre les citoyens actifs et les citoyens précaires.
Les femmes et les hommes privés d’emplois n’ont pas demandé à être dans la précarité du travail et la précarité sous toutes ses formes sociales.
Précarité suite à des licenciements, suite à un manque de formation ou à une mauvaise orientation tout au long de la vie professionnelle.
Précarité suite à un accident de la vie tel que la perte de son logement, des problèmes de santé ou d’addiction ( alcool, drogue, jeu ).

QUELQUES CHIFFRES PERSONNELS
3650 jours dont 87 600 heures à la recherche d’emploi ou de formation
3000 kilomètres en 2010 en vélo à travers la France (22 Départements traversés, 2000 CV déposés dans 35 villes de France)
4 mois de formation en 2009
5 mois de CDD en 2011
5 mois d’activité en tant que auto-entrepreneur 2015
4 formations refusées par Pôle Emploi par manque de financement
3 prestations suivi par l’intermédiaire de Pôle Emploi
4 mois de suivi par un coach par la caisse de retraite
5 forums pour l’emploi
3 simulations auprès d’entreprises, bon résultats mais pas retenu.
7568 candidatures suite à une offre ou spontanée ou déposée en main propre.
50 réponses suite à une candidature.
4 années de bénévolat de 2010 à 2014 à la Croix Rouge Française
2 années de bénévolat de 2010 à 2012 au Secours Populaire
5 heures de sommeil par nuit
Tous les jours debout vers 6h00

Et enfin, 25 ans d’expériences professionnelles et service militaire effectué. Et pendant toutes ces années, j’ai cotisé et payé mes impôts.

Ce sont des chiffres, mais ceux-ci sont bien réels.

Mon projet de reprendre la route à travers le pays à pour but de sortir du burn out d’une vie sans emploi ou sans activité

Mon projet de reprendre la route à travers le pays à pour but de sortir du burn out d’une vie sans emploi ou sans activité permettant de vivre et de participer à la vie de la société et surtout me refaire une santé morale et physique car lorsqu’on est privé d’emploi aucun suivi ou visite de la médecine du travail pour un demandeur d’emploi.

De rencontrer le peuple sans aucune distinction que ce soit au niveau social, politique, religieux, syndical et d’origine que ce soit.
D’aller à la rencontre du peuple, dialoguer avec lui mais aussi observer dans diverses régions l’évolution de notre société.

De rencontrer de potentiels employeurs afin de leur déposer après entretien un Curriculum Vitae (pas d’entretien pas de CV, car un ras le bol de candidatures sans réponses).
Un journal de bord sera tenu pendant mon périple, agrémenté de photos, de vidéos et de croquis.
Un « cahier de dépôt » sera tenu pour compiler les remises de CV auprès de potentiels employeurs. Pas besoin d’un soit disant contrôle prévu par la réforme de Madame la Ministre du Travail.

Ce périple sera donc réalisé à vélo avec une remorque pour être totalement autonome au niveau de la nourriture, de la toilette et du couchage.
Tout hébergement pour une nuit sera le bienvenu, en sachant que je ne touche ni à l’alcool, ni à la drogue et que je sais respecter les bonnes manières et la vie privée de chacun et chacune.

Aucun suivi médical, seule une visite chez le médecin est prévue avant le départ.
Aucun sponsor, aucune aide financière n’est demandée par mes soins, seulement une préparation d’une année et quelques économies (donc pas de possibilités d’aller au Bahamas cette année !).

Le matériel : un vélo de plus de 3 ans sans assistance électrique, une remorque modifiée par mes soins et du matériel de 2010 ou de la récupération et quelques petits achats.

A ce jour, je n’ai plus rien à prouver ni à moi même, ni à personne.
Ce périple sera réalisé à mon rythme, ce n’est pas une course du Tour de France.

Si je reste ici, sans bouger, de la région et de la ville actuelle, c’est certain je vais vers une mort lente et désastreuse pour mon mental et mon physique.

En effet, je m’aperçois que la famille proche à tendance à vous laisser tomber et les vrais amis que vous croyez vrais à vous oublier connaissant votre situation précaire.

Sachez bien, je n’ai aucune honte d’être précaire.
ON EST RICHE NON PAS PAR L’ARGENT MAIS PAR LE COEUR.

Et pour moi, chaque nouvelle journée est un recommencement, une nouvelle vie, je sais que dans le monde et même dans notre pays des hommes, des femmes et des enfants sont dans des situations très précaires, voir désastreuses .

Je tiens à préciser que je n’appartiens à aucune religion, à aucun parti politique et à aucun syndicat. La seule association à laquelle j’adhère est l’Archipel des Sans-Voix.

Je suis un homme libre de mes pensées, libre de mes paroles, libre de me déplacer et libre de mes envies et d’aimer.

Michel Catoire Fariello 10 avril 2018

ADSV : Le périple de Michel sera relaté dans cette chronique en continu à partir du 8 juin 2018 grâce à un lien permanent établi entre lui et l’Archipel des Sans-Voix.

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