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La start-up nation continue sur la voie disruptive de l’accouplement de la poule et du couteau.

(dessin de Mykolas que c’est la classe)

Les agences de téléphonie font banquiers. L’inverse est vrai aussi. Et assureurs au passage. On trouve aussi des téléphones à la Poste. D’ailleurs pendant que les agents vendent des portables, les postiers surveillent nos vieux. A l’occasion, ils jettent aussi un œil sur les gares désertées qui n’ont ni guichet, ni distributeur. Du coup, on a mis en place des camionnettes qui viennent sur les marchés pour vendre des billets de train qu’on ne trouve plus en gare. Des billets de TER qu’on pourra bientôt acquérir… dans les bureaux de tabac. En effet, un test est mis en place pour savoir si le projet est viable.

Mais pour sûr qu’il l’est !

Regardez : les tabacs qui vendent des clopes – cancérigènes mais légales – sont déjà dépositaires des timbres fiscaux. Qu’on achetait où déjà ? Aux Impôts ou à la Préfecture… non ? De toute façon, dorénavant on ne les vend plus que chez les dealers de nicotine puisque depuis le 1er janvier, la seule autre option restante… c’est par internet.

Ce qui est logique puisqu’en Préfecture ou aux Impôts, on trouve souvent en accueil primaire des services civiques. Parce que le Service public, c’est bien connu, ça sert à rien, pas besoin d’être compétent ! Des services civiques qui ne sont donc pas des vrais agents mais une main-d’œuvre pas chère qui ne cotise même pas. Mais tout cela n’est pas gênant. Après tout, les postiers ne sont pas diplômés pour faire de l’aide-à-la-personne. La Poste qui est d’ailleurs aussi intéressée pour vendre ces fameux billets de trains. Peut-être que, du coup, on pourra supprimer les camionnettes sur les marchés… les postiers pourront ainsi directement vendre le billet de TER à votre grand-mère en allant voir si elle n’est pas morte. En revanche, si elle est fumeuse, je ne pense pas que le gars de la Poste lui apporte ses clopes.

Je propose qu’on élargisse le champ des possibles. Certains bars-tabac faisant déjà office de « maison de service public », poussons le bouchon plus loin. Comme on n’a plus de médecin, le tabac pourrait proposer des radios des poumons. Du producteur au consommateur ! On gagnerait un temps fou. Pendant que l’ancien agent SNCF aidera dans l’arrière-salle à remplir les déclarations de revenus des villageois dont le Centre des Impôts a été fermé. A moins que la camionnette SNCF puisse le faire ? En même temps que le dépôt de pain et les jeux à gratter… En milieu rural, il y a une dizaine d’années, on a déjà instauré des points « multiservices ». Ainsi l’épicerie pouvait proposer un service internet, fax, imprimante. A Nevers, y’a une boutique d’imprimerie qui fait aussi secrétariat médical.

Faudrait peut-être la mettre en lien avec le mec du tabac ? Pour les rendez-vous des radios des poumons…

Je pense qu’il faudrait aussi songer à demander aux buralistes et aux postiers de surveiller les branleurs qui ne cherchent pas assez activement du boulot. En même temps, ça ne devrait pas être trop compliqué. Si on systématise l’obligation aux bénéficiaires du RSA de faire un travail d’intérêt général gratos, ils n’auront qu’à regarder par la vitrine ou depuis leur vélo pour les voir traverser la rue.

Tiens, je viens de recevoir un sms de Pôle Emploi… disant que je ne me suis pas encore actualisée ce mois-ci.

C’est pratique les portables : pas besoin d’avoir un contact humain pour savoir où on en est ! Dommage qu’il ne fasse pas aussi briquet…

(dessin de Mykolas que c’est la classe)

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