Cette première édition strasbourgeoise a eu lieu lors de la nuit du 4 mars 2020. Elle a été initiée à travers un collectif d’associations* locales ou ayant une antenne locale à Strasbourg, impliquées dans la lutte contre la précarité.
Le collectif s’est donné pour objectif de réaliser pour la première fois un recensement clair et homogène des personnes sans domicile fixe à Strasbourg. Le traitement et le rapport des données collectées seront par la suite disponibles publiquement afin que l’ensemble des acteur·rices puissent offrir des solutions plus adaptées à la population des personnes à la rue. En savoir plus sur le collectif.
Qu’est-ce que la nuit de la solidarité ?
Initiées dans différentes villes à travers le monde, les nuits de la solidarité consistent à réaliser un décompte et proposer un questionnaire à l’ensemble des personnes vivant à la rue en l’espace d’une nuit. En France, de telles initiatives ont vu le jour à Paris, Metz, Grenoble ou Rennes.
Par groupe de 4 à 5, les bénévoles, accompagné·es d’un·e professionnel·le du milieu social et doté·es de questionnaires, sillonnent un secteur prédéfini de la ville de Strasbourg. L’ensemble de ces résultats sont par la suite collectés par les organisateur·rices afin d’établir un rapport complet dans l’objectif de mieux répondre aux besoins des personnes vivant à la rue. Ces données permettront la création de projets favorisant la mise en place d’une politique de logement plus adaptée aux sans-abris.
La nuit de la solidarité repose ainsi sur l’engagement de citoyen·nes et de professionnel·les afin de couvrir au mieux l’ensemble du territoire.
Conférence de presse et table ronde
Les premiers résultats bruts ont été présentés lors d’une conférence de presse suivie d’une table ronde à la salle de la bourse le 5 mars à 19h00 en présence de plusieurs intervenants :
– Léna MALO, intervenante du groupe pilote de la nuit de la solidarité
– Marie-Claire CALOZ-TSCHOPP : Professeure titulaire à l’Université de Lausanne, co-auteur de “Vers un imaginaire démocratique radical : réaffirmer les droits à la mobilité et à l’hospitalité” dans la revue Critique Internationale, 2019
– Mickaël LABBE, Maître de conférences en esthétique et philosophie de l’art, Directeur du Département de Philosophie – Université de Strasbourg, auteur de “Reprendre place. Contre l’architecture du mépris”, Payot, Paris, 2019.
Les moyens …
- 26 associations co-organisatrices,
- 330 bénévoles participants répartis en
- 67 équipes de 3 à 5 personnes ont effectués des maraudes dans les
- 67 secteurs définis.
- 3 « QG » ont été opérationnels toute la soirée : lieux de rendez-vous, de formation et de collecte finale des informations recueillies.
Réunis à 18h30 pour une courte formation, un casse-croute partagé à permis aux équipes de faire connaissance. A partir de 20h00, départ sur le terrain, à pied pour 51 équipes. Des équipes dédiées se sont rendues dans de lieux circonscrits tels que parkings, gare, ou hôpitaux. D’autres encore, par souci de faisabilité, ont utilisé des véhicules pour se rendre dans des secteurs clés en proche périphérie, connus des associations.
Premiers résultats …
Premier tableau état des lieux concernant les situations d’absence ou de précarité d’hébergement, en cette nuit du 4 mars 2020 à Strasbourg.
- 279 personnes rencontrées (186 hommes, 40 femmes, 53 non définis) dont
- 265 personnes SANS solution institutionnelle
- 14 personnes hébergées par le 115
Classe d’âge majoritaire : 25-54 ans
80% des personnes sont seules
Situation globale sur Strasbourg
au 4 mars 2020
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