13/07/2017

Qui dit chômage, dit chiffres. Et, comme dans les manifs, personne n’est jamais d’accord.

On dit par exemple qu’il y a 3,5 millions de demandeurs d’emplois de catégorie A en France. Sauf qu’on sait pertinemment qu’il y en a bien davantage… On « oublie », entre autres, ceux qui sont rencardés en formation, ceux qui ne sont pas inscrits ou même ceux qui – comme moi – sont en Contrat de Sécurisation Professionnelle (CSP) et donc classés en catégorie...D. C’est-à-dire, considérés comme en maladie ou en stage, alors qu’ils sont pourtant indemnisés et en recherche active.

Bref. Les chiffres, disais-je.

Comme je veux (je dois ?) monter ma petite entreprise, Pôle Emploi m’avait prescrit (non sans blague, c’est le terme utilisé) le service Activ’Créa. Une prestation sous-traitée qui avait pour objectif en 2016 de lancer 100.000 chômeurs sur la piste salvatrice du vieil adage : « Aide-toi, le ciel t’aidera ».

Un an après, je ne sais pas quel est le résultat de cette impulsion. Et j’ai idée que le savoir ne va pas être chose simple…

Moi par exemple, je suis suivie depuis presque deux mois. Je me suis engagée ; faut pas prendre ça à la légère ! Et ainsi, mon nom s’est ajouté aux statistiques des gens qui souhaitent monter leur boite. Ce qui est bon pour Jupiter qui exige un pays où les français se sortent les doigts du cul.

Mais si vous lisez mes petites aventures, vous savez déjà que je viens de décrocher un CDD de cinq mois à temps plein. Je vais donc devoir mettre mon Activ’Créa « entre parenthèses ». Comme m’a dit mon conseiller de chez Pôlo : pas de souci. Sauf – et c’est bien le hic – que je ne suspends pas le suivi. Ben non. Je l’arrête. Et Pôle Emploi me refera une ordonnance à la fin de mon contrat. Résultat de la manœuvre : deux Activ’Créa pour une seule personne.

J’imagine que dans quelques mois, s’affichera dans toute la presse, un chiffre concernant ce service. Qu’on lui fera dire que les demandeurs d’emploi sont au taquet pour devenir indépendants.

Sauf que la réalité risque de se révéler nettement moins glorieuse.
D’autant que la petite histoire ne dévoilera certainement jamais, combien auront finalement réussi à ouvrir les portes de l’auto-entrepreneuriat sans se les prendre dans la gueule…

(dessin du chouette Babouse)