Je vous partage en lien un petit album que j’ai fait, avec quelques peintures et surtout un texte en réaction à l’horrible phrase de Macron : « Il y a ceux qui réussissent et ceux qui ne sont rien. »

De tout cœur avec vous. Flora de Negroni

Flora de Negroni   La gare   Peintures XV

Le Président qui est toujours en Marche a dit : « dans une gare se croisent des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien ».

Depuis ce propos il y a une ambiance assez bizarre dans les gares. Les premiers temps chacun jaugeait tout le monde. Ceux qui avaient réussi selon les dires du Président, étaient très fiers et regardaient de façon méprisante ceux dont ils pressentaient qu’ils n’étaient rien. Selon quels critères, à la tête du passant voilà tout. Pour ceux qui étaient décrits comme n’étant rien, il y avait ceux qui baissaient la tête, le jugement était tombé et ceux qui étaient fiers de n’être rien, ne se retrouvant pas du tout dans ceux que le Président appelle ceux qui ont réussi.

Puis les jours passant ça se mit à parler dans les gares.

Tu n’es rien, moi j’ai réussi, fainéant.

Toi tu n’es rien, ton fric ne m’intéresse pas.

Et puis ça crachait les uns sur les autres. Certains portaient sur leurs tee-shirts, J’AI RÉUSSI ou bien, JE NE SUIS RIEN ET J’EN SUIS FIER. Les gares étaient proches de la guerre civile. Cela s’empoignait de-ci de-là. Cela criait. On fut obligé de créer deux espaces dans les gares, un espace pour ceux qui ont réussi et un espace pour ceux qui ne sont rien.

 

 

On faisait la queue de dehors et un policier contrôlait les civilités et attributs de chacun. Les trains étaient eux-mêmes séparés en deux. De la France d’en haut à la France d’en bas, des sans dents, on en était arrivé à cette chose clivante, ceux qui réussissent et ceux qui ne sont rien. Des régions se créèrent. Des ghettos pour ceux qui ne sont rien. Ils étaient très heureux, riaient, lisaient, chantaient et écrivaient. Quant à ceux qui avaient réussi, peu m’importait leur sort, assis sur leur tas de fric. Cela m’était tout à fait égal. Je les plaignais même de leur orgueil, qui les faisait passer à côté d’une vraie attitude productive dans la vie.

 

Je portais fièrement mon tee-shirt, JE NE SUIS RIEN ET J’EN SUIS FIÈRE. Les start-ups proliféraient, grand bien leur fasse. Nous les riens avions d’autres bonheurs invisibles aux yeux de ceux qui réussissaient. Je voulais remercier le Président, qui a dénaturé les gares, qui avaient toujours été un lieu de rencontres et d’échanges, de mélanges, accompagnées aussi d’une certaine poésie, quand on pense aux gares peintes par Monet. Quand à l’égalité chère à la France, elle n’existe pas dans votre bouche apparemment. Soyez en marche pour tout dénaturer. Avec mes amis qui ne sont rien, on vous ferme la porte au nez. Les riens ne vous saluent pas. Et nous sommes partis d’un grand éclat de rire.

« Plusieurs fois vint un Camarade, le même, cet autre, me confier le besoin d’agir… Ton acte toujours s’applique à du papier… ». Divagations/L’Action restreinte.  Stéphane Mallarmé

« Le désert s’accroît. » Nietzsche

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