Depuis 5 années que je vis seule avec mes deux garçons, j’ai toujours réfléchi à être une citoyenne concernée et engagée. Je suis certainement pas hors circuit si je suis précaire ! je revendique mon droit à donner mon avis ne serait ce que par mes CHOIX DE VIE !

Je n’ai jamais voulu du fait que je n’avais pas beaucoup de revenus, encourager la grande distribution par ma consommation. Il fut un temps tout de même où j’ai eu recours aux « restos du coeur » et j’en fus très reconnaissante et les produits venaient souvent des hypermarchés du coin mais aussi des producteurs locaux et cela me ravissait !

J’ai par rapport à la précarité et le manque de moyens une nouvelle réflexion qui est que, comme je n’ai pas beaucoup d’argent, je ne l’utilise que très peu ou alors comme moyen comme un autre de vivre ! Evidemment il y a les frais fixes ou nous devons payer avec l’argent mais pour le reste, j’ai plein d’alternatives!

1/ LE TROC/LE DON

Il m’arrive régulièrement d’échanger mes vêtements ou des objets du quotidien inutilisés contre d’autres objets ou aliments dont j’ai besoin. Par exemple: j’ai souvent échangé des vêtements à moi, ou chaussures contre du riz, des plants de tomates ou un jouet pour mes enfants.

Je troque sur les réseaux sociaux mais aussi auprès de mes amis, des voisins etc …

Je donne aussi les vêtements de mes garçons lorsqu’ils ne leur vont plus et j’en reçois des tailles supérieures par des parents qui fonctionnent comme moi et nous sommes de plus en plus nombreux!

On m’a donné de nombreuses choses aussi. Parfois, je n’hésite pas à passer une annonce ou je demande humblement si des contacts n’ont pas un objet dont j’aurai besoin et qui traine chez eux.

Il est très important de se sentir faire parti du tissu social en créant de nouveaux systèmes d’échanges et de partage !

2 /L’ENGAGEMENT PERSONNEL ET BENEVOLE

J’ai été sans emploi et au RSA quelques temps et j’ai du coup profité de ce temps pour m’engager déjà au sein de l’école de mes enfants : j’y participais aux sorties, aux cafés d’échanges, j’y était déléguée de parents. J’ai aussi passé un agrément de natation pour assister les équipes pédagogiques lors des cours de natation donnés aux enfants de maternelle et primaire.

Je me suis engagée comme bénévole dans des associations humanitaires et caritatives.

Donner de soi permet de ne pas s’oublier et de se relier aux autres !

 

 

3 /DES ENVIES DE CHANGER LES CHOSES (de la précarité au minimalisme et l’écologie)

J’ai aussi commencé à réfléchir comment transmettre mes petites astuces, mes créations, de ce fait après l’émission « dans les yeux d’Olivier » sur la précarité dans laquelle j’ai témoigné, j’ai été sollicité pour animer des ateliers où j’apprendrais aux personnes à fabriquer leurs produits ménagers maison.

Depuis deux ans, j’interviens dans des centres culturels, des associations de ma ville et chez des particuliers également.

 

En conclusion :

Etre citoyen ne passe pas que par le TRAVAIL ou la rémunération. Peut être que ce passage dans la précarité m’aura rendu plus responsable ? Je ne cours désormais plus après l’argent et j’ai replacé le curseur sur autre chose de plus essentiel, faire attention à moi, mes enfants et les autres. Oui j’y crois, c’est la solidarité que je vois s’exercer dans mon quartier aussi qui nous permettra de lutter contre un système économique qui broie ! et à cela je me refuse tout net !

Clair’ette (68 – Colmar)

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